Revoir l’exercice de notre démocratie

Faisons un pays à notre mesure

Notre démocratie est plus dictatoriale que démocratique

Tribune libre

Il est ahurissant de constater comment les ténors libéraux, Justin Trudeau et Philippe Couillard sont déconnectés des citoyens. L’un comme l’autre pense naïvement que le Québec pourrait, lors du 150e du Canada en 2017, signer la Constitution canadienne, sans que la population en soit consultée. Ce n’est pas la sacro-sainte institution royale, la Chambre des communes, qui va forcer le Québec à signer une constitution étrangère et l’empêcher de devenir un pays.
En réalité il est extrêmement difficile de rassembler une majorité québécoise sur une option radicale d’indépendance, impliquant une rupture avec le Canada. Pour une bonne partie des Québécois, il leur est difficile de remettre en cause tout ce qu’ils ont acquis démocratiquement. On entend un peu partout la même romance, « ici ce n’est pas pire qu’ailleurs, nous nous en sortons mieux que les autres », etc. Ils ne veulent plus revivre un mars 1963 avec le RIN, un octobre 1970 avec sa loi des mesures de guerre, ni un printemps érable dans la rue comme en 2012.
Il est vrai que depuis 1960, le Québec s’est modernisé, s’est affirmé et a revendiqué ses droits comme peuple distinct à l’intérieur comme à l’extérieur du Canada. Beaucoup d’encre et d’efforts ont été déployés pour négocier et définir son statut à l’intérieur du Canada. Je me dois de rappeler, ici, un résumé de nos grandes désillusions face à plusieurs tentatives de négociation. Jusqu’à aujourd’hui, la voie référendaire n’a pas été un succès !
1980. Par voie référendaire, le 20 mai 1980, une majorité de Québécois (avec une participation de plus de 85,6% de la population, 59,56% ont voté non et 40,44% ont voté oui) a refusé de donner au premier ministre René Lévesque et au parti Québécois le mandat de négocier, d’égal à égal, un projet de souveraineté-association entre le Québec et le Canada. Ce fut un échec.
1982. Par voie de la législature fédérale, quelques mois plus tard, le 2 octobre 1980, le gouvernement fédéral de Pierre-Eliot Trudeau présente un plan de rapatriement unilatéral de la Constitution. Un plan qui a été mal reçu par les provinces. Un jugement de la Cour suprême du Canada force, alors, le gouvernement fédéral à obtenir l'appui des provinces, ce qu'il réussira à faire avec les neuf provinces anglophones, sans l’approbation du Québec. Une nouvelle loi constitutionnelle est ainsi promulguée le 17 avril 1982, et depuis lors, l’Assemblée nationale du Québec n’a toujours pas ratifiée cette constitution. Cette tentative a échoué.

1990. Par voie des législatures provinciales, en 1987, le premier ministre Brian Mulroney et le parti Conservateur proposent un projet de réforme constitutionnelle du Canada, visant à convaincre le Québec de signer la Constitution de 1982. Une entente négociée entre le Premier ministre du Canada et les Premiers ministres provinciaux est intervenue près du Lac Meech, le 30 avril 1987. Cet Accord du Lac Meech, devant être ratifié par chacune des législatures, proposait essentiellement cinq modifications à la Constitution canadienne : la reconnaissance du Québec comme société distincte, le droit de véto, le droit de retrait avec compensation, le choix des immigrants et la proposition de trois juges à la Cour suprême. Cet accord est mort trois ans plus tard, le 22 juin 1990, faute de le faire adopter par deux législatures provinciales, celles du Manitoba et de Terre-Neuve-et-Labrador. Cette démarche a écoué.

1992. Par voie de référendums (deux référendums, un pancanadien et un autre québécois), deux ans plus tard, le 26 octobre 1992, l'Accord de Charlottetown a tenté de résoudre les différends autour de la répartition des pouvoirs entre les compétences fédérales et provinciales, en confiant aux provinces la gestion de la foresterie, des mines et d’autres ressources naturelles, et ainsi que la culture. En incluant la clause Canada, cet accord reconnaissait un statut de société distincte au Québec à l’intérieur du Canada et son droit de retrait. Sur une participation nationale de 71,8%, 49,6% ont dit oui et 50,4% ont dit non. Cet accord a échoué.
1995. Par voie référendaire québécoise, le 30 octobre 1995, suite aux deux échecs antérieurs du gouvernement conservateur de Brian Mulroney, Jacques Parizeau du parti Québécois invitait la population québécoise à se prononcer sur le choix de leur pays. Un nombre record d'électeurs se sont présentés aux urnes avec un taux de participation avoisinant les 94 %. Le non l'emporta à 50,58 % contre 49,42 % pour le oui. L'écart n’étant que de 54 288 voix, plusieurs Québécois, à la suite des déclarations de Jacques Parizeau, ont cru et croient encore qu’on leur a volé leur pays. Une défaite amère.
2006. Le Québec reconnu comme société distincte. Dans un effort de relation publique et dans un bref communiqué, sous l’initiative du gouvernement conservateur de Stephen Harper, la Cambre des communes reconnaissait le caractère de Société distincte au Québec. Mais au lendemain de cette déclaration, le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’est empressé de dire, qu'à ses yeux, une telle reconnaissance n'avait aucune «conséquence juridique ni constitutionnelle». Une reconnaissance vide de sens.
2011. À l’initiative de Jean-Martin Aussant, ex-député de Nicolet-Yamaska à l'Assemblée nationale du Québec, un nouveau parti politique québécois résolument indépendantiste voit le jour sous le nom d’Option nationale, le 31 octobre 2011pour faire du Québec un pays (le fameux L.I.T. du Québec) : voter ses lois, percevoir ses impôts et signer ses traités. Aux dernières élections provinciales, j’ai voté pour le parti d’Option nationale. Je savais que mon vote était perdu d’avance. Ce fut, à la fois, un vote de fidélité et un vote de protestation. Le parti d’Option nationale a récolté 120/125 mille votes, soit 1,89% de l’ensemble des votes. Pour certains, ce fut un succès, pour d’autres un échec. La question de légiférer pour mettre en place le LIT du Québec demeure entière. L’Assemblée nationale a-t-elle ce pouvoir? Selon moi elle n’a qu’un pouvoir provincialiste et elle ne peut agit en souveraine. Dans cette logique, il semble n’y avoir qu’une seule voie, la voie référendaire. Pas encore un autre référendum!
Comparativement à la situation de plusieurs autres pays, la situation d’un Québec indépendant est viable au plan économique, social et culturel. Pour sortir de notre impasse provincialiste, les indépendantistes ne doivent plus compter sur des négociations constitutionnelles avec le Canada. Devant tous les échecs passés, la population s’est désintéressée de plus en plus de la politique et est arrivée à la conclusion que réformer la Constitution canadienne est une mission impossible! Pareillement, il m’apparait illusoire de rêver à l’unification des forces indépendantistes entre le PQ, QS, ON, le PI et les autres. Conséquemment, l’Assemblée nationale ne pourra pas aller plus loin, même avec les meilleurs dirigeants politiques provinciaux actuels et à venir, sans revoir son système démocratique et l’exercice du pouvoir. Le problème majeur est que tout le pouvoir est centralisé à l’Assemblée nationale. Il s’exerce du haut vers le bas plutôt que du bas vers le haut. Tôt ou tard, toute structure de pouvoir imposée par le haut sera sérieusement remise en question par la base. Je crois que nous en sommes rendus là, aujourd’hui.
Faire appel à deux sources de pouvoir. Peut-on parvenir à notre indépendance par une autre voie que celle d’un référendum que nous connaissons, je réponds, oui, à moins de privilégier la voie de la guerre civile ou de la dictature, ce qui n’est pas envisageable, ici au Québec. Or il faut repenser la verticalité de notre démocratie et l’orienter vers une démocratie participative. Le mot est lâché et ça fait peur à beaucoup de monde. Peut importe les partis politiques au pouvoir, l’Assemblée nationale doit faire appel à deux sources de pouvoir, celle du quatrième pouvoir, les médias et l’autre, le pouvoir des élus de la base.
Un peuple, une nation ou un pays, qui n’a pas ses propres organes d’expression et de communication (comme les médias de communication écrits, télévisuels, radiophoniques, ou sociaux via le Web), n’est pas en mesure de contrer les mensonges et la désinformation des médiats officiels aux mains de grandes corporations économiques privées, d’une part, et d’autre part, ne disposant pas de ses propres outils de communication, ne peut pas efficacement transmettre à sa population sa propre vision socioéconomique, culturelle, nationale et internationale. N’ayant pas la possibilité d’utiliser ce quatrième pouvoir, (et c’est notre cas, ici au Québec) tout pays (ou futur pays) perd graduellement sa cohésion, son identité, son âme et sa vitalité. C’est la télévision nationale, dénonçant tous les mensonges de l’Occident et des terroristes, qui a maintenu au pouvoir Al Assad en Syrie, c’est la télévision nationale qui a déjoué le coup d’État militaire au Venezuela, en 2002, etc. Vous comprendrez comme moi, au Québec, on ne peut plus se contenter de la «gazette » officielle du gouvernement ou de Télé-Québec pour rejoindre la population. Le jour où le processus de l’indépendance du Québec sera enclenché, il est à prévoir une guerre juridique à finir avec le reste du Canada. Les médias fédéralistes vont se battre bec et ongle pour défendre les intérêts du Canada et l’unité canadienne. La puissance de leurs médias sera incommensurable et l’Assemblée nationale, tous partis confondus, devra s’y être préparée. Ces médias étatiques sont et seront plus que nécessaires pour expliquer clairement à la population les tenants et aboutissants de l’indépendance du Québec. Ce qui ne se fait pas aujourd’hui. La population québécoise est en droit de connaître toute la vérité sur son projet de pays.
De plus, si l’Assemblée nationale se veut pleinement démocratique, elle peut et doit faire appel à un deuxième pouvoir, celui des élus de la base. Elle doit placer les citoyens au cœur de son action, pour les informer et les mobiliser, pour prendre fait et cause de leurs luttes, pour favoriser les débats et permettre à la base de s’exprimer. Cette démocratie participative (non uniquement représentative comme à l’heure actuelle) est possible et indispensable pour faire avancer la conscience politique des Québécois. Mais comment y arriver? Il m’apparaît que la structure de l’Assemblée nationale actuelle, formée de députés élus, de ministres nommés et d’un ou d’une Première ministre, n’est pas suffisamment démocratique. Les citoyens doivent être impliqués au cœur de leurs actions.
Nous avons, ici au Québec, une structure régionalisée du pouvoir politique, les CRÉ (les 21 Conférences régionales des élus, comme le prescrit l’article 21.6 de la Loi sur le MAMROT, loi constitutive des CRÉ du Québec). Cette structure de concertation et de cohésion sociale fructueuse et porteuse d’avenir entre les MRC ou les arrondissements des grandes villes, voit au développement durable, humain et territorial de toute une région. Il n’est pas exclu qu’avec le temps une loi vienne établir une péréquation entre les CRÉ du Québec. Le Québec n’ira jamais plus loin que les populations régionales veuillent aller. Affirmer que le Québec actuel et futur repose sur ses régions ne doit pas se limiter à une simple formule papier. Si on ne décentralise pas les pouvoirs de l’Assemblée nationale pour un réel partage des pouvoirs avec les élus de la base, même dans un Québec indépendant, les problèmes demeurent les mêmes. Ce sont les élus régionaux qui ont une vision très claire de leur situation. Ils connaissent mieux que quiconque leurs problèmes et ils savent très bien ce dont leurs populations ont besoin. Pour y remédier, il faudra les écouter et leur concéder des pouvoirs de décision. C’est la tragédie du Plan Nord de Jean Charest et le Plan Saint-Laurent de François Legault, lancé hier.
Il est important de revoir la loi des CRÉ pour mettre en place une démocratie participative des élus régionaux de la base. Cette structure étant déjà en vigueur ne couterait pas une fortune au trésor québécois. La refonte de cette loi pourrait inviter les élus régionaux à adopter une résolution appuyant le projet de pays du Québec qui leur concèderait des pouvoirs et des ressources pour remplir leur mandat et assurer tous les aspects de leur développement.
Malheureusement nos élus de l’Assemblée nationale, sans égard au parti politique au pouvoir, ne seront pas favorables à ce plan d’action. Éthiquement parlant, ils ne sont pas prêts à céder quoique ce soit de leurs pouvoirs. Depuis des décennies, le parti politique au pouvoir décide tout, au nom du bien de la population en général, même s’il s’est fait élire avec trente-cinq ou quarante pourcent des voix aux élections. On appelle cela démocratie ou dictature? Je comprends pourquoi la population en générale se désintéresse de la politique de personnes connues et influentes, se sentant loin du pouvoir central, loin de l’Assemblée nationale. Sans restructuration de ce pouvoir central vers une démocratie participative des élus des CRÉ, je ne crois pas que la population va s’intéresser davantage à la politique et adhérer à l’indépendance du Québec. Si une majorité de Conférences régionales appuie une motion en faveur de l’indépendance du Québec, alors l’Assemblée nationale, dans un premier temps, pourra mettre sur pied une constituante représentative de la population pour écrire la nouvelle constitution du Québec. Et une fois approuvée, l’Assemblée nationale déclarerait officiellement l’indépendance du Québec. Armons-nous de patience, car nous sommes partis pour un très long voyage.
Marius MORIN

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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2013

    20 an après Charlottetown, le fond "libéraliste" impérial perdure toujours au Canada. Voici une entrevue fort intéressante sur le sujet.
    http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2013/CBF/DimancheMagazine201304071006_4.asx

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mars 2013

    @Pierre Cloutier
    Je suis tout à fait d’accord avec toi Pierre Cloutier quand tu dis que le syndrome du colonisé, c’est de se détester et de s’haïr jusqu’au point de se renier. John Metcalfe a lu les journaux canadiens-anglais un peu avant la campagne électorale du 4 septembre dernier. Voici ce qu’il a découvert: les trois principaux candidats aux élections sont racistes et le Québec est peuplé de rednecks, rustres, paysans, péquenauds, tarés, ethnocentriques, aux idées rétrogrades (qui vont en arrière ; qui vont contre le progrès). Cela nous rappelle constamment le Québec bashing, cette campagne de dénigrement pour critiquer, dire du mal, noircir, discréditer, bref, dire du mal du Québec. Les préjugés colportés par ces grands journaux se transmettent à la majorité et ne diminuent pas avec le temps. Nous sommes à leurs yeux des ennemis à abattre. Si c’est un enfer le fait de vivre au Québec, pourquoi les fédéralistes tiennent-ils à y demeurer? Ils doivent avoir un peu du « nous français » dans leur sang!

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mars 2013

    À Francis Robillard
    Et si les constituants étaient tout simplement tirés au sort, vous ne pensez pas que cela constituerait un échantillon plus représentatif de la population que ceux qui tiennent absolument à se faire élire et à jouer les "boss de bécosses"?
    Le jugement d'un médecin ou d'un avocat ou d'un homme d'affaires est-il plus sûr, plus réfléchi et plus sensé que celui d'une coiffeuse, d'un plombier ou d'un commis d'épicerie?
    A François X
    Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, en 1945, il y a eu plus d'une centaine de peuples ou de nations qui ont accédé à l'indépendance, des peuples beaucoup moins nombreux que les Québécois et vivant sur des territoires beaucoup plus petits. Et ce n'est pas terminé. Ce qui est bon pour ces peuples, pourquoi cela ne le serait-il pas pour nous, les Québécois? Sommes-nous obligés comme peuple de vivre sous la domination d'un autre peuple pendant toute notre existence en laissant à d'autres le soin de décider ce qui est bon ou mauvais pour nous?
    Dans beaucoup de pays, cette accession à l'indépendance s'est fait de manière pacifique. Ex : La Tchécoslovaquie qui s'est divisée en deux pour former la République tchèque et la Slovaquie.
    Allez-vous nous servir l'argument de la violence survenue dans d'autres pays pour consolider vos arguments de peur pour empêcher un peuple d'accéder à la liberté collective?
    Pensez-vous sincèrement que ce qui est bon pour la Norvège, la Suède, la Finlande, le Danemark, l'Islande, l'Irlande etc... ne serait pas bon pour le Québec?
    Je vous ferai remarquer enfin que lors du dernier référendum de 1995, la différence entre le NON et le OUI a été de 54,000 voix seulement, grâce à l'argent et le vote ethnique.
    Il faut vraiment être colonisé jusqu'à la moelle pour écrire des choses comme celles-là. C'est terrible quand on y pense, lorsque cela provient d'une personne de notre peuple et notre nation.
    Qu'un anglophone pense cela, je n'ai aucun problème avec cela puisque ce sont les maîtres du pays. Mais qu'un francophone pense cela, je trouve cela d'une tristesse infinie et je n'y vois là que les effets de la peur et de l'ignorance. Ignorance de notre histoire, de notre culture, de notre langue, de notre identité. On appelle cela l'assimilation tranquille. C'est cela être colonisé. C'est nier sa propre identité au profit du maître. C'est se détester, s'haïr au point de se renier. C'est le syndrome d'Uncle Tom qui lêchait le cul des Blancs et des Algériens qui faisaient la même chose avec les Français.
    C'est tout simplement pénible, ce manque de fierté minimal.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mars 2013

    @François
    La population Québécoise n’est pas monolithique. Oui, il faut tenir compte de la réalité politique actuelle du Québec: il y a une partie des Québécois qui aime le Canada et une autre partie de la population qui aime le Québec, et il y a aussi d’autres tranches de la population qui ne se prononcent pas ou ne savent pas. Malheureusement les sondages ne révèlent pas toute la complexité de la réalité. Même si aujourd’hui le projet de se donner un pays ne fait plus rêver comme auparavant, cela ne veut pas dire que le peuple Québécois est mort. Être maître de sa destinée est propre à tout peuple, et le Québec n’y échappe pas. Le jour où le projet de se donner un pays (réaliser notre indépendance) sera expliqué clairement aux citoyens, le paysage politique du Québec va changer.

  • Lise Reid Répondre

    25 mars 2013

    Les sondages sont démocratiques...pas sûr.
    Le référendum volé en 1995...c'est avéré.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2013

    Marius, tu me surprends,lorsque tu parles de démocratie sans tenir compte de la majorité de québécois qui préfèrent vivre à l'intérieur d'un Canada qui saura respecter la diversité de chacune des provinces. Selon les sondages, à peine 35% des québécois souhaitent la séparation. Quand cette minorité respectera les voeux de la majorité, on pourra parler de démocratie. Depuis 40 ans, les alarmistes tentent de briser ce pays. Combien de pays ont obtenu leur indépendances au prix de la guerre civile et de milliers de vies humaines sacrifiées?
    Je ne veux pas partir de polémiques, je respecte ton opinion
    mais je souhaite aussi que la mienne soit respectée.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2013

    Pour passer de la théorie à la réalité, il n'est pas besoin d'une révolution, même si notre système électoral est tributaire d'une histoire ou des monarchies constitutionnelles et des démocraties impériales se sont appropriés la définition de ce qu'est la démocratie alors que nos systèmes représentatif sont un abandon de la démocratie et de la souveraineté du peuple au profit de quelques représentant qui peuvent exercer un pouvoir qui tend à la concentration, à l'absolue.
    Pour la mise sur pied d'une constituante, en tenant compte de ce à quoi nous sommes appelé à mettre fin, soit le passage de l'actuel premier pouvoir par le pouvoir législatif pour le placé là ou il doit être, au second rang, derrière une constitution, qui ne pourrait plus être le joujou de juristes nommés, mais l'instrument du peuple pour encadrer tous les pouvoirs qui régissent notre société.
    C'est pour cette raison que doivent être exclu du processus d'une constituante les élus, mais également tous les membres de l'appareil administratif actuel de l'État.
    En dehors de nos politiciens et des membres administratifs (comme les juges, les sous-ministres, etc.) de la fonction publiques il peut y avoir un groupe d'une cinquantaine à quelques centaines de citoyens choisit par leurs pairs qui les considèrent comme les meilleurs de leur domaine. Il ne s'agit pas ici que chaque corporation ou chaque groupe de la société y soit représenté, comme les docteurs clowns ou clients honoraires ou permanent du Consenza ou membre émérite d'une secte religieuse. Ce qui sont choisit le sont parce qu'ils font partie de ceux qui font quelque chose dans la vie et pas parce qu'ils sont des représentants de gens qui ne sont, aussi important et prédominant qu'ils sont. Par exemple, on peut parler de groupe comme les artistes, les enseignants et les professeurs, les membres du barreau québécois, les journalistes, des syndicats, des chefs d'entreprises etc. Il s'agit ici que chaque personne de ces milieux nomme la personne qui correspond à ce seul critère. Ce sont les quelques noms (disons ceux dans le premier centile qui sont nommé pour être Témoins honorables de la constituante.
    Il est primordiale, qu'en aucun cas ce processus soit une « commande » d'en haut pour chacun de ces groupes de la société civile. Il devrait s'agir d'initiatives des membres de l'ensemble de ces groupes qui s'entendent pour agir à partir d'une liste de principes clairs et partagés (qui peuvent s'inspiré, en autre, des travaux du professeur Chouard, qui à défaut d'être un précurseur apporte des lumières et une grille d'analyse pertinente) . Nous avons pour notre part à nous extirper des principes et valeurs de la monarchie « constipationnelle » et ce avant même de pouvoir nous extirpé des griffes acérées et bitumineuses du Canada (et on s'en fou si des Mathieu Bock-Côté en appel à la prédominance de la continuité, cette continuité là, même si on la connaît, ça ne veut pas dire que ce soit une chose précieuse et intouchable, au diable l'orthodoxie, le conservatisme c'est la mort pour une peuple dans notre état de fragilité et qui n'a aucun des pouvoirs requis pour assurer sa continuité).
    Donc, vous voyez, il n'est pas nécessaire de passer par un consensus absolutiste, il faut commencé par le commencement et que ceux qui font quelque chose dans la vie nous donne entre 50 et 300 citoyens témoins qui vont superviser la suite de forums et de référendums qui construiront pas à pas notre constitution. Ce groupe ne sera jamais un groupe d'élu qui aurait pour tâche de mettre un autre groupe à la tête de notre État. Après, ce sera la mise au pas des deuxième, troisième et ixième pouvoir au seul véritable pouvoir d'une véritable démocratie, la seule souveraineté d'une démocratie qui est le fait de l'ensemble du peuple sur tout les groupes et sous-groupe de la société quels qu'ils soient. Et après seulement ce sera le temps de remettre le Dominion du Canada à sa place, c'est-à-dire hors de toutes nos frontières de la seule façon véritablement légitime de le faire, par un peuple souverain.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2013

    Que le tirage au sort puisse s'effectuer sur une base régionale, je n'ai aucun problème avec cela.
    Je voulais juste vous faire comprendre que la démocratie ne se limite pas à l'élection et que l'élection n'est pas forcément la démocratie.
    Il y a d'autres formules possibles. En comprenant cela, on ouvre un nouvel horizon rempli de promesses où il devient possible de penser que le simple citoyen puisse avoir accès par tirage au sort aux institutions législatives de l'État, sans être obligé de se prêter au jeu électoral. Ou qu'il puisse participer directement aux grands choix politiques, par le référendum à initiative citoyenne.
    On peut faire coïncider plusieurs formules. L'élection n'est pas la seule.
    C'est tout.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2013

    Merci de prendre le temps de commenter mon article. Ce que je désire, c’est d’ouvrir des pistes de solutions. Je connais la théorie d’Étienne Chouard, le tirage au sort utilisé en Grèce antique pour choisir les dirigeants. Mon problème est comment le rendre possible, ici au Québec, en motivant la base électorale. Étienne Chouard parle de la création d’une assemblée constituante dont les participants seraient tirés au sort. Tu sembles vouloir raviver une ancienne structure, celle de l’ancien Conseil Législatif, aboli en 1968, dont les 24 membres étaient nommés par le lieutenant-gouverneur sur recommandation du premier ministre. Ce que j’en comprends, la nouveauté serait que ces membres seraient tirés au sort. Ce qui me parait faisable, c’est que ces membres pourraient être tirés au sort dans chacune des Conférences régionales, les CRÉ. Ainsi les populations locales se sentiraient impliquées et beaucoup plus motivées à participer.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2013

    L'élection, les élus, le système de gouvernement représentatif font partie du problème et non de la solution.
    Un élu, qu'il soit municipal, régional, provincial ou fédéral reste un élu, c'est-à-dire un politicien professionnel ou qui l'aspire à le devenir et à le rester en se faisant élire et réélire.
    Ces personnes sont-elles réellement les meilleures pour gérer le bien commun ou les meilleures pour se faire élire? La "marque" des partis politiques n'est-elle pas aussi la voie indirecte pour les arrivistes de tout acabit d'accéder aux charges publiques et aux avantages qui y sont attachées?
    Dans le système de gouvernement représentatif, qu'elle est la place du citoyen dans les institutions décisionnelles de l'État, à part celui d'électeur une fois à tous les 4-5 ans?
    Personnellement, je préfère la démocratie directe par le référendum d'initiative citoyenne (législatif, abrogatoire, révocatoire et constitutionnel) et le tirage au sort d'une partie des législateurs, réunis dans une chambre (haute) citoyenne, avec des mandats courts et non renouvelables.
    Ce serait très facile de le faire au Québec, en faisant revivre par une simple loi provinciale, l'ancien Conseil Législatif, aboli en 1968 et en forçant le Lieutenant-Gouverneur en conseil (le conseil des ministres) à nommer à cette Chambre citoyenne, des citoyens tirés au sort, selon les mêmes principes que les jurés citoyens en matière criminelle.
    Là, on aurait une véritable démocratie. Regardez la corruption qui existe avec les élus municipaux, provinciaux et fédéraux. Pensez-vous que ce ne serait pas la même chose avec les élus régionaux?
    Avec respect, monsieur Morin, vous tournez autour du pot et vous n'allez pas au fond des choses. Vous assimilez élection et démocratie et vous vous imaginez sans doute qu'il ne peut pas y exister d'autre démocratie que celle liée à l'élection.
    C'est une erreur de compréhension de base.
    Quant aux médias, ils sont sous la juridiction du gouvernement fédéral, via le CRTC.
    Le Québec n'est pas capable d'interdire la propriété privée des stations de télévision, comme il se devrait de le faire et incapable aussi de limiter à un seul propriétaire les stations de radio, comme aussi il devrait le faire.
    Quant aux journaux, c'est le scandale absolu de la concentration.
    Pour mettre de l'ordre dans tout cela et protéger les citoyens, il y a une SEULE CHOSE À FAIRE, UNE SEULE : adopter une constitution rédigée PAR et POUR les citoyens. à l'exclusion des partis politiques et des politiciens professionnels.
    Ceci est d'autant plus vrai que le Québec possède le pouvoir de modifier sa constitution sous réserve de certaines exceptions prévues à l'article 41 de la Loi constitutionnelle du Canada de 1982.
    Je ne suis pas contre le pouvoir régional. Bien au contraire. Mais il faut aller plus loin que cela. Beaucoup plus loin.
    Pierre Cloutier