C’est à l’émission INFOMAN du 10 avril que nous avons constaté l’accueil mesquin de personnes présentes à la soirée électorale de Québec Solidaire ont réservé à Pauline Marois à la suite de sa démission.
Nous avons été estomaquées, pour ne pas dire renversées, lorsque nous avons entendu les gens huer Mme Marois puis entonner la chanson… Hey Hey Hey Good Bye.
Alors que Pauline Marois tenait un discours noble, exemplaire, les militantes et militants de Québec Solidaire ont manqué de la plus élémentaire dignité, voire du plus basique jugement. Cette attitude ne peut pas être imputée seulement à l'euphorie de la soirée électorale. Nous devons questionner cette différence si brutale entre les idéaux exprimés (féministe, progressiste et solidaire) et leur expression dans la vie réelle...
Mme Marois a été la première femme élue à la plus haute fonction politique au Québec ainsi qu’à la direction du Parti Québécois. Plus encore, l’ensemble de son engagement envers la société québécoise a été unique au Québec.
Parmi les jeunes femmes qui huaient ce soir-là, nombreuses sont celles qui profitent actuellement ou qui profiteront des tarifs des services de garde à tarifs réduits. Au privé actuellement, c’est près de 40$ par jour qu’il faut payer. Faut-il rappeler que c’est Mme Marois qui a créé les services de garde à tarifs réduits pour venir en aide aux familles et particulièrement aux femmes ?
La mémoire est-elle si courte ?
On peut ne pas être d’accord avec l’ensemble des politiques du Parti Québécois, mais il est inadmissible que des personnes qui se disent progressistes et féministes se mettent à huer ainsi la première femme élue comme première ministre du Québec et dont le mandat a été très court.
C’est facile de lui mettre tout sur les épaules tout en tenant de beaux discours sur l’égalité hommes, femmes.
Ce n’est pas tous les membres de Québec solidaire qui sont à blâmer pour une telle étroitesse d’esprit, mais nous condamnons ces personnes qui font de beaux discours sur l’ouverture aux autres, sur la place des femmes en politique et sur l’inclusion sans pour autant être en mesure de les mettre en pratique .
Si le chapeau vous fait, mettez-le !
Sous signées :
Odette Boisclair, Montréal
Ginette Desbiens, Montréal
Nicole de Sève, Longueuil
Josée Duplessis, McMasterville
Jacinthe Garand, Montréal
Lyette Lachance, Montréal
Pauline Ladouceur, Beloeil
Monique Pauzé, Montréal
Françoise Lemaître-Auger, Grenville-surl-la-Rouge
Josée Prévost, Montréal
Janine Thériault, Montréal