Ingérence russe: le renseignement américain maintient ses accusations

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Contredisant Trump, la CIA persiste et signe

Le bras de fer se poursuit entre le renseignement américain et Donald Trump : les chefs espions ont répété jeudi que la Russie avait mené une campagne « aux multiples facettes » pour interférer dans l’élection américaine, en dépit du scepticisme affiché par le président désigné.

Dans une audition très attendue devant le Sénat américain jeudi matin, le chef du renseignement américain James Clapper et le chef de l’Agence de sécurité nationale (NSA), l’amiral Michael Rogers, ont maintenu les accusations qui ont mené la Maison-Blanche à sanctionner la Russie notamment par l’expulsion de 35 diplomates.

Mais ils n’ont pas fourni de nouveaux éléments susceptibles de prouver l’implication russe, par rapport aux documents rendus publics le 29 décembre, lorsque la Maison-Blanche avait annoncé ces sanctions.

James Clapper a souligné qu’il ne pouvait pas révéler plus d’informations, dans l’attente du rapport qu’a demandé le président Obama et qui doit être remis au Congrès dans les jours à venir.

Mais les services de renseignement maintiennent « que seuls les plus hauts responsables russes ont pu autoriser les vols et publications de données liées à l’élection américaine », ont indiqué MM. Clapper et Rogers.

Et la Russie ne s’est pas contentée d’orchestrer le piratage du parti démocrate et la diffusion de ses courriels, elle a mené une « campagne aux multiples facettes » pour interférer dans l’élection présidentielle, a ajouté M. Clapper devant les sénateurs.

« Le piratage n’était qu’une part » de cette campagne, qui comprenait aussi « de la propagande classique, de la désinformation et des fausses nouvelles », a-t-il indiqué.

Et les tentatives d’ingérence ne s’arrêtent pas aux États-Unis, avec des tentatives pour « influencer l’opinion publique en Europe et en Eurasie ».

Les activités russes visent à « saper la confiance du public dans les institutions et la confiance dans l’information, les services et les institutions », a-t-il dit.

Le scepticisme de Trump critiqué

Le directeur du renseignement américain, qui s’apprête à prendre sa retraite et n’aura donc pas affaire au nouveau président, a critiqué en termes voilés les propos de Donald Trump mettant en doute le diagnostic de ses services sur l’implication de Moscou.

« Il y a une différence entre sain scepticisme et médisance », a-t-il souligné, en réponse à une question d’un sénateur sur l’impact sur la communauté des espions américains des déclarations de Donald Trump.

Jeudi matin, une heure avant le début de l’audition au Sénat, Donald Trump avait tenté d’arrondir un peu les angles avec les services de renseignement, accusant les médias de déformer ses déclarations : « Les médias mentent pour faire croire que je suis contre le renseignement, alors qu’en fait je suis un grand fan », avait-il tweeté.

En réponse, M. Clapper a noté qu’il était lui « un grand fan des sanctions contre les Russes ».

M. Trump, fervent partisan d’un rapprochement avec Moscou, doit être briefé vendredi par la CIA, le FBI et la direction du renseignement américain sur les éléments sur lesquels les espions américains se sont basés pour démontrer l’ingérence russe.

Le scepticisme de Donald Trump sur les services de renseignement l’ont mis en porte-à-faux avec les élus républicains au Congrès.

John McCain, qui avait qualifié les ingérences russe « d’actes de guerre », a rendu hommage à James Clapper jeudi.

« Je n’ai aucun doute » que M. Clapper pilote l’examen de l’ingérence russe dans l’élection américaine « avec la même intégrité et le même professionnalisme » qu’il a montrés tout au long de sa longue carrière, a-t-il souligné.

Attaques informatiques

La Russie n’est pas le seul État à mener des attaques informatiques contre les intérêts américains, la Chine, l’Iran, ou la Corée du Nord étant également accusés par exemple de mener ce genre d’actions.

M. Clapper a notamment souligné que la Chine continuait « à mener avec succès » des activités d’espionnage informatique contre des intérêts américains, même si les services de renseignement et les experts privés « ont observé une certaine réduction de l’activité » chinoise.

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