Les leçons d'histoire de Geoff Molson

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Des vendeurs de bière partitionnistes depuis le temps des Patriotes


Comment Geoff Molson a-t-il pu manquer de jugement au point d’embarquer le Canadien dans cette galère mensongère, hypocrite et opportuniste selon laquelle Montréal ferait partie du territoire traditionnel « non cédé » des Mohawks ?


Un vendeur de bière a donc décidé de faire simultanément de la politique et de la morale en débitant des faussetés.


Les dessous de cette bourde historique attendent d’être dévoilés et racontés.






Les dommages, eux, seront profonds et durables. Nous n’oublierons pas.


Faits


Parmi les partis politiques à l’Assemblée nationale, seul le PLQ a cautionné cette supercherie. Ça vous étonne ?


Quand même Québec solidaire s’interdit d’applaudir, c’est tout dire.


Laissons les débats d’historiens aux historiens, a dit Gabriel Nadeau-Dubois.


En fait, il n’y a guère de débats entre les historiens. Je parle ici des historiens de métier, pas d’un étudiant de maîtrise à Concordia ou d’un activiste autochtone.


On ne sait pas exactement pourquoi il n’y avait plus de présence autochtone soutenue sur l’île au moment de la fondation de Ville-Marie, mais les fouilles archéologiques et les récits oraux consignés indiquent que les autochtones qui y résidaient auparavant n’étaient pas des Mohawks, arrivés plus tard des États-Unis.


Si Geoff Molson aime les cours d’histoire, on va lui en donner un vrai.


John Molson Sr. (1763-1836), membre éminent de la « Clique du Château », fit partie du Conseil législatif du Bas-Canada, chambre haute non élue surtout soucieuse de freiner les ardeurs réformistes des patriotes élus démocratiquement et maintenir le statu quo avant les rébellions de 1837-1838.


Son fils aîné, John Jr. (1787-1860), fut un des dirigeants de la Montreal Constitutional Association qui, pendant 15 ans, exigea l’union forcée du Haut et du Bas-Canada – fondement du régime actuel – pour s’assurer que les anglophones ne soient jamais soumis à « la condition dégradante de sujets d’une république canadienne-française » (Montreal Courier, 22 mars 1836).


Le radicalisme antifrancophone de la MCA conduisit à l’émeute du 6 novembre 1837, menée à coups de manches de hache et de bâtons cloutés, et ouvrit la porte à ce que Colborne et sa faction ultra-dure débordent le gouverneur Gosford, émettent des mandats d’arrêt pour « haute trahison » visant Papineau et compagnie, et préparent la sanglante répression qui suivit.


On lira là-dessus François Deschamps, un vrai historien.


Vous me direz que c’est de la vieille histoire et que Geoff Molson n’y est pour rien, et c’est vrai.


Mais manipuler le passé pour donner des leçons, c’est comme cracher en l’air. Ça peut vous retomber dessus et vous exposer à des rafraîchissements de votre mémoire.


Un autre petit cours d’histoire sur le traitement des francophones par le Canadien ? Non, je me le garde en réserve.


Universités


Un dernier point...


Il se trouve, dans notre écosystème médiatique, des ignorants fiers d’eux, qui se reconnaîtront, pour pérorer que le wokisme n’est qu’une fièvre passagère, alors que ce qui déferle est l’aboutissement d’un travail intellectuel commencé dans les universités depuis un demi-siècle.


Quand on ne sait pas, on devrait se renseigner ou se taire.











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