Le coin du philosophe - Pierre Desjardins

Jean Charest atteint de la maladie du jeu !

2006 textes seuls

À force de se frotter aux gens de Loto-Québec, voilà qu'est arrivé l'inéluctable : notre premier ministre a attrapé la maladie du jeu ! Ses résultats au minitest de 8 questions de Loto-Québec pour déterminer les joueurs à risque ne laissent aucun doute là-dessus : Jean Charest possède toutes les caractéristiques du joueur compulsif. Certains intervenants auraient même reconnu sa voix sur le réseau téléphonique « Jeu : aide et référence ». D'autres l'auraient aperçu rôdant autour du casino en costume de jogging et en « gougounes ». Aux dires de ces observateurs, il ne portait cependant pas encore de couche.
Par exemple, à la question no 7 : « Vous arrive-t-il de jouer pour regagner l'argent perdu ? », Jean Charest a choisi sans hésitation l'option no 1 : « Oui, la chance va bien finir par me sourire. »
On sait que, quoi qu'il arrive, le joueur compulsif garde toujours un bon moral. Il est travaillant, optimiste et de nature énergique. Même dans les pires moments, on le voit encore radieux et souriant. Inconscient de ses pertes et de ce qui l'attend (les prochaines élections), il voit la vie en rose. Pour lui, tout va bien et il n'y a pas lieu de s'en faire.
Ayant perdu tout contact avec la réalité, le joueur ne sait plus trop ce qui se passe dans sa propre maison. Il est incapable de communiquer avec les siens (ses ministres) ou avec son entourage (la population). Même ses proches ne sont pas au courant de son état réel. Parce qu'il est un habile manipulateur, ceux-ci ne se doutent pas qu'il joue et qu'il est en train de mener la province à la faillite. Seul son ami, le docteur Philippe Couillard, a vu en lui un homme atteint de la maladie du jeu et a tenté de l'aider en lui tendant un formulaire d'auto-exclusion. Évidemment, comme tout véritable joueur pathologique, Jean Charest a refusé catégoriquement de le signer.
À la question no 5 : « Quand vous parlez de vos dépenses, donnez-vous l'heure juste ? », il a répondu par l'option no 3, c'est-à-dire exactement ce qu'il ne fallait pas répondre : « Non, ça ne regarde que moi ! »
On sait qu'un des effets pernicieux du jeu est que le joueur, bien qu'il soit de nature travaillante et ambitieuse, devient très peu productif. On se souviendra que Jean Charest avait promis de mettre de l'ordre dans les sociétés d'État et il ne l'a pas fait. Il s'était également engagé à baisser les impôts de cinq milliards de dollars sur cinq ans et il ne l'a pas fait non plus. Son esprit étant ailleurs, il n'est plus à ses affaires.
Ainsi, que ce soit dans le dossier des écoles juives, celui des amendements au code du travail ou de l'aide aux étudiants, des PPP ou de la réforme des CPE, tout est plus ou moins laissé à l'improvisation pour ne pas dire à l'abandon.
Pour le joueur compulsif, l'argent n'a plus de valeur en soi. Il n'est qu'un simple symbole de réussite ou d'échec. Jean Charest ne sait pas, par exemple, où s'arrêteront les coûts du métro de Laval. Pas plus d'ailleurs que ceux de la construction du CHUM ou des trains de banlieue, dossiers pour lesquels il évoque d'éventuels dépassements de coûts. Mais de combien ? Il ne le sait pas trop ! Peut-être 200, 400 ou 800 millions, répond-il. Mais en réalité, il s'en fout complètement, car le joueur pense à bien autre chose qu'à ses pertes ! Il a plutôt déjà en tête une foule de nouvelles combines qui, pense-t-il, à coup sûr, cette fois-ci, vont enfin le faire gagner.


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