KILL BANK (l'histoire retrouvée...)

Crise mondiale — crise financière



Kill BanK p1 par WybaK

De façon anecdotique, on notera que c'est au Québec qu'apparaît, en 1685, la première forme française de monnaie de papier. Les espèces tardant à arriver de France, l'intendant Jacques de Meulles décide de remettre aux ayants droit des promesses de paiement manuscrites. Des cartes à jouer servent de support à ces effets dont l'usage se généralise.


Monnaie de carte du Canada pour 50 livres.

Au verso : signatures de Duplessis, Vaudreuil et Begon.

Il s'agit en fait d'une reproduction datant de 1714 ; aucune des monnaies de carte originales ne semble avoir survécu.

Même si, dès l'année suivante, ces cartes peuvent être échangées contre contre des espèces sonnantes arrivées de France par bateau, l'expérience s'est avérée suffisamment positive pour que les émissions de monnaie de carte se poursuivent à des intervalles plus au moins réguliers. Mais la surabondance de cette monnaie conduit à sa dépréciation.


qu'est ce que l'emprunt national ? par dstephane75

Déclaration du roi du 5 juillet 1717
au sujet de la monnaie de carte du Canada


En 1717, une déclaration du roi fixe le taux de reprise de ces monnaies à la moitié de la valeur de la monnaie métallique de France.
L'histoire de la monnaie de carte du Canada se poursuivra encore quelques temps. Devant la pénurie chronique de numéraire, le roi de France permettra une nouvelle émission de monnaie de carte en 1729. A partir de cette date, les autorités procéderont à des émissions de cartes jusqu'à la chute de la Nouvelle-France en 1760.


Monnaie de carte de 24 livres, 1729 signée Beauharnois
À la différence des cartes à jouer mises en circulation de 1685 à 1714,
celles de la deuxième période sont imprimées sur un simple carton blanc,
et leurs dimensions varient selon leur valeur nominale.

Cette expérience illustre l'usage que peut faire l'Etat de la technique du billet pour faire face à ses problèmes de trésorerie.

De fait, en France, les premières formes de monnaie de papier, apparues au XVIIIème siècle, ont été associées à de telles difficultés : ce fut notamment le cas des billets de monnaie, des billets d'Etat ou des assignats. L'influence de l'Etat se retrouve encore fortement dans les deux expériences du XVIIIème siècle qui conduisirent à la création d'établissements émetteurs de billets : la Banque Royale du système de Law (1716-1720) et la Caisse d'Escompte fondée en 1776.

Ce n'est qu'au sortir de la période révolutionnaire qu'apparurent en France des banques d'émission développant leurs activités indépendamment de l'Etat. Ce furent notamment la Caisse de Comptes Courants (1796), la Caisse d'Escompte du Commerce (1796), le Comptoir Commercial (1800).

La création de la Banque de France en 1800 allait marquer une nouvelle étape dans l'histoire monétaire du pays.

Billet de confiance de 3 livres de la Municipalité d'Angers

La création de la Banque de France

Le 6 février 1800 Jean-Fréric Perregaux propose à Bonaparte la création d'une Banque privée ayant le monopole d'émission monétaire et sous le titre fallacieu de "Banque de France", Il marque son intérêt pour cette institution en s'inscrivant le premier sur la liste des actionnaires.

A l'origine le champ d'action de la Banque est limité à Paris et des établissements concurrents subsistent. Dès 1803, la situation évolue et la Banque reçoit le privilège exclusif d'émission à Paris.

En 1806, une crise des finances publiques et certaines restrictions au remboursement des billets, dues à une diminution de l'encaisse de la Banque, conduisent à une nouvelle réforme

Le privilège d'émission accordé à la Banque de France en 1803 et prorogé en 1806 fut progressivement étendu aux villes où elle avait installé des comptoirs d'escompte. En 1848, il fut généralisé à l'ensemble du pays.

Les statuts fondamentaux de 1808, qui vont régir la banque jusqu'en 1936.

Jusqu'à cette date, la Banque de France devait être en mesure d'assurer le remboursement à vue, en espèces métalliques, de ses billets qui pouvaient ne pas être acceptés en paiement. Les troubles de 1848 conduisirent à l'institution du "cours forcé" qui dispensait la Banque de l'obligation de remboursement de ses billets. On institua aussi le "cours légal", c'est-à-dire l'obligation pour les particuliers et les caisses publiques d'accepter les billets en paiement.

Billet de 100 francs, 1848
Ce billet est le premier à ne pas porter la mention
« Payable à vue, au porteur »
© Banque de France

Vers une Banque centrale nationalisée

L'année 1936, avec l'avènement du gouvernement de Front Populaire, conduisit à une réforme des statuts de la Banque de France. L'accès à l'Assemblée générale de la banque n'est plus réservé aux seuls deux cents actionnaires les plus importants, les "deux cents familles" souvent vilipendées. Surtout le rôle de cette Assemblée est réduit tandis que les pouvoirs publics se voient dotés de moyens d'intervention plus directs dans la gestion de la Banque.

La réforme de 1936 n'est qu'un prélude à la nationalisation. Celle-ci intervient après la Libération, avec la loi du 2 décembre 1945.

Si les réformes de 1936 et de 1945 ont retiré aux intérêts privés toute part dans la gestion de l'Institut d'émission et renforcé le contrôle de l'État, elles n'ont pas pour autant diminué le rôle du gouverneur vis-à-vis des pouvoirs publics ni réduit l'autonomie de gestion reconnue à la Banque. Selon le mot de Wilfrid Baumgartner, gouverneur de 1949 à 1960, "la Banque de France est une vieille dame et les vieilles dames ne se laissent pas aisément séduire".

La loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973

Rappel: Les banquiers placent des hommes au cœur des Etats et privatisent la création monétaire. George Pompidou était banquier avant d’être président, il travailla au sein du gouvernement français et continua plusieurs années à travailler au service de la banque Rotschild (1954 à 1958 et de 1959 à 1962). On imagine aisément les conflits d'intérêts résultant de ce double emploi et ayant pour point culminant la loi Pompidou giscard qui redonne le droit aux banques privées de prêter à l'état français. La France redevient donc à nouveau sous l’emprise financière des banquiers.

La loi en bref : L'état français est obligé d'emprunter aux banques privés à des taux souvent très supérieurs à ce que la banque de France proposait. Le contribuable français paye donc ces intérêts aux banques via les impôts, c'est ce qui pourrait s'appeler une taxe bancaire déguisée ...

Cette loi a été passée sous silence lors de son vote le 3 janvier 1973, c'est seulement en 2010 que quelques courageux politiques osent la critiquer ouvertement ainsi que l'omerta qui l'entoure. La loi Pompidou-Giscard serait aussi à l'origine de la dette des états qui n'a cesser de croitre à partir de cette date, la corrélation est plus que troublante ...

Citation de François Mauriac à propos du général de Gaulle : ( Bloc note 23 septembre 1966)

"Ce que le Général (De Gaulle) n'a pas fait, et ce qu'il ne dépendait pas de lui de faire, c'est d'obliger à lâcher prise ces mains, ces quelques mains, oui ce petit nombre de mains, qui tiennent les commandes secrètes de l’État, qui assurent les immenses profits de quelques-uns, et qui font de chacun de nous les têtes d'un troupeau exploitable, exploité."


Comprendre la dette publique (en quelques minutes)








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