L'émission 19-2 et l'indépendance du Québec

Le joual

Tribune libre

Service de police de Montréal;
Ministre de l’Éducation du Québec;
Ministre de la Justice;
Première ministre du Québec;
Union des artistes;
Radio-Canada;
Auteurs et acteurs de l’émission 19-2;
Impératif Français;
Mouvement Québec français;
Le 31 janvier 2013
Objet : L’épisode de l’émission 19-2 du 28 janvier 2013 et l’indépendance du Québec
Mesdames et messieurs,
En référence à l’excellent épisode de l’émission 19-2 diffusée à la télévision de Radio-Canada le 28 janvier 2012, j’aimerais vous mentionner les conclusions que j’en tire.
1) Nous ne devons pas sous-estimer le chagrin engendré par un événement telle une fusillade dans un endroit public.
2) Nous ne devons ménager aucun effort pour réduire l’exposition de nos jeunes et moins jeunes à la violence, comme les divertissements commerciaux offerts sur le marché et le mauvais exemple donner par les gouvernements belliqueux.
3) Nous devons restreindre l’accès aux armes.
4) Nous devons mieux équiper nos policiers, à l’aide d’armures légères et de boucliers.
5) Finalement, nous devons améliorer la communication verbale chez nos corps policiers afin de rendre les manœuvres plus efficaces.
Permettez-moi de préciser le dernier point. Le langage utilisé par les policiers dans l’émission démontrait une telle médiocrité, que nous pouvons le qualifier de charabia. Je dirais que les champs lexicaux tournaient autour des trois mots étrangers suivants : « Go », « Come on » et « partner ». Ce joual terrifiant nous rappelait un mauvais film ou des hommes primitifs tentaient de synchroniser leurs instincts afin d’attraper leur proie. Notre langage se dégénère depuis plus de deux siècles et le joual se présente dans toutes les sphères de notre société québécoise. Joseph Facal écrivait dans l’article intitulé « La babélisation du Québec » du Journal de Montréal le 2 juillet 2008 : « La situation du français en Amérique sera toujours délicate, mais si vous ne voyez pas le lien entre la condition minoritaire des francophones au Canada – et donc le statut politique du Québec – et l’avenir du français, c’est parce que vous ne voulez pas le voir. » Ceci m’amène à tirer une dernière conclusion.
6) Nous devons rapatrier le Conseil de la radiodiffusion et des communications canadiennes, la Gendarmerie royale du Canada, ainsi que la Cour suprême, l'autorité sur le Code criminel et l’armée, les budgets fédéraux à l’éducation, le ministère du Patrimoine, la compétence complète sur l’immigration et tout le reste des budgets fédéraux financés avec nos impôts, afin de nous libérer, de nous émanciper, de prendre nos responsabilités et de nous donner un pays du Québec.
En espérant que mes conclusions contribueront à un monde meilleur, je vous prie, mesdames et messieurs, d’agréer l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Daniel Roy, CPA, CA


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 février 2013


    Comme au niveau technologique ça fait pitié: smartphone au lieu de téléphone intelligent,
    J'en ai marrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrre de vivre dans une société bête comme la nôtre! J'en ai marre de ne point pouvoir vivre dans ma langue maternelle. Pourquoi apprendre le français si c'est pour subir toute cette médiocrité linguistique?

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2013

    J'ai vu cet épisode, pitoyable en effet la langue.
    On dirait que le français ne se prête pas aux situations de haute tension et de violence.
    On dirait que "allez les mecs on fonce" n'a pas le même poids que "come on boys, go go go!"
    L'un n'excuse pas l'autre...

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2013

    Salut Daniel,
    Heureuse d'avoir de tes nouvelles, ça faisait longtemps qu'on s'était croisé !
    J'espère que ta petite famille se porte bien.
    Jeanne du Lys

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2013

    Cher Daniel Roy,
    Voici la cerise sur le sundae. J'espère que cela va te détendre un peu. C'est ici : http://www.youtube.com/watch?v=AgiNoNqYXMA
    "Et fuck ceux qui disent qu'on parle mal" Ha! Ha! Elle est bonne. Rions en choeur.
    Pierre Cloutier

  • Daniel Roy Répondre

    1 février 2013

    AVANT LA CONQUÊTE :
    « Tous ici tiennent pour assuré que les gens du commun parlent ordinairement au Canada un français plus pur qu’en n’importe quelle Province de France et qu’ils peuvent même, à coup sûr, rivaliser avec Paris. Ce sont les Français de Paris, eux-mêmes, qui ont été obligés de le reconnaître. La plupart des habitants du Canada, hommes et femmes, peuvent lire un texte, mais aussi écrivent assez bien. J’ai rencontré des femmes qui écrivaient comme le meilleur des écrivains publics et je rougis, pour ma part, de n’être pas en mesure de le faire de la sorte. » Pehr Kalm, Botaniste suédois (1766-1779)
    APRÈS LA CONQUÊTE:
    « Quarante-deux pour cent des francophones du Québec estiment qu’ils ne parlent pas un bon français et 39% affirment qu’ils ne l’écrivent pas bien. (…) C’est vrai que la langue française est toujours menacée d’appauvrissement et doit composer avec la lourde présence de l’anglais qui est une langue attrayante, indispensable et que l’on associe souvent à la réussite alors que les jeunes voient plutôt la langue française au déclin. Tout cela accentué par l’envahissement de la culture américaine dans tous les domaines d’intérêts de la jeunesse notamment les sports, l’Internet et l’informatique. Les jeunes trouvent le français poche, quétaine et pas cool. » Le Journal de Montréal, 3 juin 2009, Mauvaise langue
    Dans un article de La Presse du 15 avril 2005, on pouvait lire des extraits d’entrevues auprès d’enseignants et d’élèves allophones du niveau secondaire: « Pour les élèves allophones, parler français, c’est une honte. Ils trouvent que les Québécois parlent mal et que c’est un peuple de concierge. Ils trouvent que la culture québécoise est épouvantable et qu’on parle mal. Ils sont antipéquistes et antinationalistes. Pour eux, on est des frogs. Ils manifestent un refus global de la culture québécoise francophone de souche. Certains groupes ethniques ont une perception négative de la culture québécoise francophone. Les allophones trouvent nos jurons drôles. Ils croient que le joual est un défaut, une inaptitude à parler français. Ils nous perçoivent comme des underdogs (perdants). Ils affirment que la culture québécoise a besoin d’améliorations. Ils disent de façon méprisante, je connais des gens qui aiment la poutine. Entre nous, on parle toujours anglais. C’est normal, c’est notre langue maternelle. La culture québécoise ne nous intéresse pas, nous avons déjà notre propre culture. Elles ne regardent pas la télévision en français, elles ne veulent surtout pas aller dans un cégep francophone et dès qu’elles sortent de la classe, elles parlent anglais. Ils affirment que les Québécois de souche sont racistes. »
    « Quand trois ou quatre générations de semblables débiles ont réussi à inculquer à tout un peuple (en l’occurrence le nôtre) l’horreur de tout ce qui est français, depuis l’esprit (français) jusqu’aux voitures (françaises), il n’est pas étonnant que ce peuple se laisse ensuite subtiliser sa langue (française) avec un certain soupir de soulagement. Dans cette opération, les débiles n’ont souvent pas été les seuls joueurs. (…) l’assimilation d’une communauté nombreuses, lorsque le processus s’amorce, se développe et se fait, donne lieu à une perte quasi-totale de toutes les facultés proprement créatrices. Cela dure deux ou trois générations, parfois davantage. Ce peuple vit alors cependant longtemps dans un entre-deux informe qui ressemble s’assez près à ce qu’est l’agonie chez le singe supérieur ou la décomposition d’une citrouille au lendemain de l’Halloween. » Jean Marcel, Joual de Troie
    « Chercher, donc, malgré son état anémique, à donner à notre français un autre nom que celui de français, c’est à proprement parler une manœuvre de diversion qui fait oublier que la question n’est pas de savoir si c’est du « québécois » ou du « joual », mais si enfin nous allons collectivement nous retrouver dans une situation « normale ». Et la normalisation suppose la souveraineté nationale, la transformation des rapports économiques actuels : peut-être, en troisième lieu et conséquence de ce qui précède, une restauration du français tel qu’il devrait être, non pas seulement pour nous entretenir avec les francophones du monde entier, mais d’abords pour nous entretenir avec nous-mêmes autrement qu’avec une langue blessée. » Jean Marcel, Joual de Troie
    « Le plus important (signe avant-coureur) de l’assimilation est la conviction où est entretenue la population en sursis que la langue de l’autre lui est absolument nécessaire. Il s’ensuit que la dite population est réduite à se convaincre elle-même du reste, à savoir que la sienne est absolument inutile. On peut ainsi affirmer qu’un peuple convaincu de l’inutilité de sa langue est déjà, en puissance, assimilé. Comme cette conviction ne lui est pas venue toute seule et que c’est l’idéologie dominante qui la lui a dictée, il suffit que le « diffuseur » (et la structure politique qui lui donne existence) disparaisse pour que la situation ait encore quelque chance d’être redressée. Jean Marcel, Joual de Troie
    « Le joual, c’est-à-dire non pas le français populaire mais le franglais, est le symbole de notre aliénation globale. Pour s’en libérer, les campagnes du bien-parler ne nous seront d’aucun secours. C’est la souveraineté politique qu’il nous faut, pour renouer pleinement avec la liberté et avec le monde, dans un français affranchi non de sa tradition mais de sa folklorisation, attribuable à notre asservissement sociopolitique et économique. » Jean Marcel, Le joual de Troie
    La doctrine de Gaston Miron en trois points citée par Jean Marcel dans son livre intitulé Le Joual de Troie, : « 1. Toute considération sur l’état linguistique du Québec qui ferait abstraction des conditions proprement politiques d’exercice de la langue doit être tenue comme nulle et non avenue, sinon comme une fumisterie. 2. Notre langue, dans son exercice quotidien, est le reflet de notre asservissement social, politique et économique non moins quotidien. 3. En conséquence de quoi, toute tentative de renverser l’ordre existant des choses et de transformer notre aliénation collective en libération collective doit faire apparaître la transmutation de notre expression linguistique comme un processus particulièrement révolutionnaire. »
    M. Jean-Paul Desbiens, le frère Untel disait que le joual, une forme de français, reflétait la servilité et l’impuissance des Québécois francophones, qu’il était le langage d’un peuple né pour un petit pain. Et qu’aujourd’hui, bien que des choses ont changées, le joual persiste. Source : The Gazette 26 juillet 2006 Desbiens will not be forgotten
    Daniel Roy, CPA, CA
    P.-S Je vous épargne les raisons pour lesquelles il faut maîtriser sa langue.