L’establishment cherche à voler à Trump la présidence, avec l’appui de la gauche libérale

0785c52dce1e6fb87d5f4a9d27d2ab52

Dans le seul but de saboter la politique d'ouverture de Trump envers la Russie


Un rapport de l’agence Reuters nous informe que 2700 soldats américains accompagnés de tanks traversent actuellement la Pologne en direction de la frontière russe. « Le but principal de cette mission est la dissuasion et la prévention des menaces » a déclaré le colonel Christopher Norrie, commandant de la 3e Armoured Brigade Combat Team. Il semblerait que ce colonel ne soit pas assez futé pour réaliser que, loin de prévenir les menaces, la force qu’il dirige constitue elle même une menace. Adressée – excusez du peu – à cette grande puissance militaire qu’est la Russie !


Qu’en est-il de cette minuscule force ? Serait-elle cent fois, voire mille fois plus importante, elle ne constituerait même pas une menace pour la Russie.  Souvenons-nous que lorsque Hitler a envahi la Russie d’un Staline pris au dépourvu, il disposait de l’armée la plus importante et la mieux aguerrie que l’humanité n’ait jamais connue de toute son histoire militaire. La force armée déployée pour cette invasion comprenait 3 800 000 soldats, 600 000 véhicules motorisés, 3350 tanks, 7 200 pièces d’artillerie et 2 770 avions. Mais de cette grandiose armée, l’Armée Rouge n’en a fait qu’une bouchée,  et ce malgré toutes les purges endurées du fait de Staline par le corps de ses officiers. Et elle a gagné la guerre contre l’Allemagne.


Comparée à la Russie de Staline, celle de Poutine est préparée. L’OTAN n’est pas en capacité de rassembler une force armée assez conséquente pour envahir la Russie. Alors pourquoi ce déploiement de 2 700 soldats américains en Pologne dirigé contre la Russie ?


L’objectif est d’alimenter la propagande occidentale selon laquelle la Russie représente bien une menace, et d’empêcher Trump par tous les moyens possibles de mormaliser ses relations avec ce pays. Il est tout de même extraordinaire que l’armée américaine se livre à cette provocation en complète contradiction avec la politique du président élu.


Le plus anti-démocratiquement du monde, les militaires, la CIA et les médias qui les soutiennent continuent de mettre en œuvre leur propre agenda en se moquant du programme du président élu. Selon le journal israélien Haaretz des officiers de l’US Intelligence (Service Secret américain) ont même demandé au gouvernement israélien de ne pas communiquer ses renseignements à l’Administration Trump. Raison invoquée : les « moyens de pression » dont  Poutine disposerait vis-à-vis de Trump pourraient amener ce dernier à communiquer des données à la Russie et à l’Iran.


Nous voyons donc ce lobby militaro-sécuritaire en train de saboter la politique de Trump. Des accusations répétées ont obligé Trump à évoquer la possibilité d’une implication de la Russie dans des actes de piratage informatique qui n’ont jamais été perpétrés, que ce soit par la Russie ou par quiconque. Pour être admis dans ses fonctions, Tillerson, le Secrétaire d’Etat nommé par Trump, doit déclarer que la Russie est une menace  au cours de son audience de confirmation. Mattis, nommé par Trump au Ministère de la Défense se voit, lui aussi, contraint de déclarer dans son audience de confirmation que l’Amérique doit se préparer à une confrontation armée avec la Russie, et d’ajouter qu’il y a peu de secteurs dans lesquels il est possible de coopérer avec la Russie dont les intentions de disloquer  l’OTAN sont d’après lui évidentes.


Nous pourrions considérer que Trump a lâché cette déclaration en guise d’os à ronger, pour que la CIA s’en contente et lui cesse de le harceler; et que Tillerson et Mattis ont fait ces déclarations à seule fin d’être confirmés dans leurs fonctions. Mais ces déclarations émanant de l’exécutif de Trump sont utilisées pour appuyer l’idée que tout le monde – à l’exception de Trump, et y compris son propre gouvernement – a conscience que la Russie est une menace. L’image de la Russie que  l’Administration d’Obama s’est évertuée à créer à travers sa propagande, voit son éclat réhaussé du fait qu’elle a été avalisée par l’exécutif de Trump. Que les déclarations de Tillerson et Mattis aient été ou non délibérées, le Congrès américain, inféodé aux donations de campagne émanant du lobby militaro-sécuritaire, est clairement déterminé à considérer la Russie comme une menace.


Au vu de tout cela, les Russes devraient rapidement renoncer à leurs espoirs de relations normalisées. L’élite dirigeante américaine fait tout pour saper ces espoirs et alimenter la méfiance envers le gouvernement russe, faisant ainsi obstacle, à l’intérieur même de la Russie, au programme de Trump en faveur d’une détente entre les deux pays. Quelle illustration plus flagrante de la malfaisance de cette élite, prête à risquer d’attiser le conflit avec la Russie pour préserver son hégémonie et ses profits !


Où est passé la conscience morale de la gauche libérale ? Pourquoi aide-t-elle le lobby militaro-sécuritaire à délégitimer Trump et à le mettre dans l’impossibilité de réaliser son programme, continuant  ainsi à faire planer le risque d’une guerre nucléaire ?


Paul Craig Roberts | 13 janvier 2017


Le Docteur Paul Craig Roberts a été secrétaire adjoint au Trésor pour la politique économique et rédacteur associé au Wall Street Journal. Il a été chroniqueur pour Business Week, Scripps Howard Service, et Creators Syndicate. Il a également exercé de nombreuses fonctions universitaires. Ses articles diffusés sur Internet ont une audience internationale. Ses derniers ouvrages s’intitulent The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the WestHow America Was Lost, et  The Neoconservative Threat to World Order.


Original: Paul Craig Roberts


Traduit par Sylvie Jolivet pour Arrêt sur Info


Source : http://arretsurinfo.ch/lestablishment-cherche-a-voler-a-trump-la-presidence-avec-lappui-de-la-gauche-liberale/


Featured ebd2cee38a1b3799a828d3ecb9c44ef1

Paul Craig Roberts87 articles

  • 45 777

Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury in the Reagan administration. He was Associate Editor of the Wall Street Journal editorial page and Contributing Editor of National Review. He is coauthor of The Tyranny of Good Intentions.He can be reached at: paulcraigroberts@yahoo.com





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé