Un Grand café des Nations pour la Place d'Armes

L'horreur dans le Vieux-Montréal

Tribune libre

S'il y avait un concours désignant l'immeuble le plus laid de Montréal, il ne serait pas impossible que l'immeuble installé par la Banque Nationale du Canada sur la Place d'Armes ne rempoprte la palme. La B.N. a finalement vendu ce témoin gênant de sa croissance pour installer son siège social en tour jumelle de celle de Bell, à proximité de la Place de la Bourse.
L'immeuble noir de la Place d'Armes n'est pas laid en soi : il figurerait mieux dans le giron de la Place de la Bourse, justement ; mais Place d'Armes, il ne fait qu'écraser cette place délicate et les vieux immeubles qui l'entourent : la basilique Notre-Dame et l'ancien Séminaire des Sulpiciens à sa droite ; le vieux siège de la Banque de Montréal à sa gauche ; la vieille Bank of Quebec et l'édifice Aldred en face.
La Banque Nationale a construit le monstre dans les années soixante, à une heure où ceux qu'on nommait plutôt péjorativement "les CF" - désignant les gens d'affaires canadiens-français - voulaient se faire aussi gros que leurs concurrents immédiats, la Banque Royale et la Banque de Montréal, n'hésitant pas pour ce faire à massacrer l'architecture ambiante.
Encore aujourd'hui, les Montréalais et les touristes entrent volontiers visiter ces deux joyaux de l'architecture montréalaise que sont les grands halls de la RBC et de la BMO, rue Saint-Jacques, mais il ne leur viendrait jamais à l'esprit d'aller fureter dans la grande tour noire.
Corriger le décor
Comme il n'est ni question de déplacer la tour noire à la Place de la Bourse ni de la détruire, essayons d'imaginer ce qu'on peut faire pour masquer un peu l'effet sombre parapluie produit par cette tour sur son environnement immédiat.
L'idée m'est venue en arpentant les environs de l'Opéra de Paris (Palais Garnier). À deux enjambées du vénérable immeuble se situe le Café de la paix. Il suffirait ici de transformer la face est de la tour noire de la B.N. en un grand café-terrasse de qualité, en utilisant à cet effet le sous-sol de la tour (pour les cuisines), son rez-de-chaussée et l'espèce d'entresol suspendu que l'on aperçoit au-dessus du rez-de-chaussée.
Cela donnerait une terrasse étalée sur deux étages sur la Place d'Armes comme telle, terrasse se prolongeant sur quelques mètres rue Notre-Dame, face au vieux séminaire, et sur quelques mètres rue Saint-Jacques, face à la Banque de Montréal. Un dôme en matière translucide couvrirait en déclin ce café-terrasse à hauteur moyenne des immeubles d'en face de la B.N. et de la BMO, renforçant ainsi la cohérence de cette Place d'Armes.
Le dôme translucide permettrait ainsi d'obtenir de ce café-terrasse un coup d'oeil agréable de l'ensemble, quel que soit la saison ou le climat ambiant : un café-terrasse qui pourrait se révéler aussi captivant un soir d'été qu'un soir d'orage ou de tempête de neige. Ça se vend, nos extrêmes climatiques.
Ce Grand Café des Nations offrirait le midi, aux touristes comme aux clientèles ordinaires du quartier - gens d'affaires, gens de robe, journalistes - une gamme étendue de repas typiques de diverses nations (osso bucco, paella, pot-au-feu, poulet yassa, choucroute, sushi, rosbif, etc.) et se transformerait le soir en temple d'une grande cuisine québécoise offrant des spécialités conçues par les meilleurs chefs du Québec, anglophones et autochtones inclus. Les grands chefs ne pouvant être en cuisine ici, le menu indiquerait à quelle adresse on peut aller goûter leurs trouvailles un peu partout au Québec. La gestion des cuisines pourrait être confiée aux meilleurs éléments de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec.
Quant aux petits services bancaires encore offerts dans les espaces occupés par le Grand Café des Nations, la Banque Nationale pourrait se voir pardonnée en les installant dans un certain nombre de boutiques périphériques de la Place d'Armes spécialisées dans une camelote asiatique qui n'a pas toujours sa place dans ce carrefour historique.
L'image de la Banque Nationale ne s'en trouverait qu'améliorée au bilan.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2013

    Monsieur Réal Pelletier
    C'était l'êre de Jean Drapeau ou il fallait tout démolir notre patrimoine architectural pour avoir l'air moderne en construisant des gratte ciel avec de nouveaux matériaux.
    A chaque fois que je passe devant la Place d'Armes je me demande comment on as pu accepter de batir ce genre de tour dans cet endroit
    Il coupe le soleil en plus .
    Cet édifice n'est pas a sa place dans l' environnement historique que représente la Place d'Armes
    C'est une gigantesque verrue
    La Place d'Armes était la derniêre endroit pour le faire car ce lieu en est un de notre histoire et un site qui renferme une architecture qui n'as aucun rapport avec ce genre de gratte ciel
    Non seulement ont dit que le bon arbre doit être planter a la bonne place mais il devrait en être de meme pour ce genre d'édifice
    On sais tous comment les gens du quartier du carré St Louis ont lutter contre des promoteurs sans scrupules qui voullaient faire raser les allentours du carré St Louis pour y construire des tours comme La Cité.
    Contrairement a l'édifice de l'institut de l'hotellerie devant le carré St Louis qui as changer pour le mieux, cet édifice en hauteur ne pourras jamais se fondre en faisant corps avec de ce que représente ce square historique
    Il y as des erreurs et des horreurs qui peuvent parfois être réparer mais dans ce cas ci c'est impossible et comme vous dites mieux vaut tenter autre chose pour le valoriser et vos suggestions sont excellentes
    Parfois il faut les faire disparaitre comme l'échangeur des pins aussi construit sous le règne de Jean Drapeau qui n'avait pas tellement as coeur le Mont Royal voué a disparaitre entouré et litérallement écrasé sous un barrage de gratte ciel .
    Cet échangeur routier devant le Mont-Royal a certaimenet été avec l'autoroute métropolitaine construite sur piloti une des pires laideurs architecturales inimaginable construite a Montréal .
    Maintenant que l'échangeur de pins as été détruit ,la vue qui s'offre sur le Mont Royal est magnifique .
    De la perspectivive visuelle sur quelque chose qui en vaut la peine
    C'est dégagé de toute ces structures de béton noircis qui étaient d'une laideur épouvantable
    Seulement de traverser a pied cet échangeur dans tout les dédales de béton noirci par le monoxide de carbonne des autos était toute une aventure
    C'est tellement beau et agréable maintenant
    Je crois que c'est l'ancien maire Jean Doré qui avait lancer le projet de démolition de cet échangeur
    On disait que la circulation serait congestionné et patati et patata
    C'est tout le contraire et la circulation n'est pas congestionné
    Pendant longtemps ceux qui en demandaient la disparition se sont fait traiter de tout les noms par ceux qui n'envisagait pas un concept de rue a intersections dégagé