Au cours d'un entretien téléphonique en amont du G20, le président iranien a tenu à rassurer son homologue français : Téhéran ne cherche aucunement la confrontation avec Washington, mais sera intransigeant sur son intégrité territoriale.
L'Iran a-t-il des volonté bellicistes ? Négatif, a fait savoir le 25 juin le président iranien, Hassan Rohani, à son homologue français, Emmanuel Macron : il a expliqué que son pays ne cherchait «la guerre avec aucun pays», pas même les Etats-Unis, selon des propos rapportés par l'agence de presse officielle iranienne Irna.
«L'Iran n'a aucun intérêt à faire croître les tensions dans la région», a ainsi précisé Téhéran lors d'une conversation téléphonique, reprochant aux Nord-américains d'être «responsables de toutes les tensions dans la région». L'échange entre les deux chefs d'Etat intervient dans un climat de très fortes tensions dans le golfe d'Oman moins d'une semaine après que l'Iran a abattu un drone américain – qui croisait dans son espace aérien selon les autorités iraniennes et russes, dans l'espace aérien international selon Washington – et sur fond de craintes pour l'avenir de l'accord international sur le nucléaire iranien, menacé depuis que les Etats-Unis en sont sortis unilatéralement en 2018.
Si les Etats-Unis veulent pénétrer illégalement dans les eaux territoriales iraniennes, les forces armées [iraniennes] leur répondront avec détermination
Hassan Rohani a en outre souligné que le drone américain avait été visé «après avoir reçu des avertissements». Selon Irna, le responsable iranien a également déclaré au président français que les Iraniens avaient «toujours été engagés en faveur de la paix et de la stabilité régionale et [qu'ils continueraient de faire] des efforts en ce sens». De même source, il a insisté sur le fait que «l'adhésion de l'Iran [à l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015] était conditionnée aux promesses européennes visant à assurer les intérêts économiques de l'Iran dont aucune ne s'est concrétisée».
«Si l'Iran ne parvient pas à bénéficier» de l'accord, «il réduira [les] engagements» auxquels il a souscrit par ce texte, a-t-il prévenu lors de l'échange, rappelant que l'Iran «ne renégociera jamais l'accord». «Si les Etats-Unis veulent pénétrer illégalement dans les eaux territoriales iraniennes, les forces armées [iraniennes] leur répondront avec détermination», a encore averti celui qui préside à la destiné de la République islamique depuis 2013. Emmanuel Macron avait annoncé la veille qu'il rencontrerait «en aparté» son homologue américain Donald Trump pour évoquer le dossier iranien, en marge du sommet du G20 qui se tient en fin de semaine au Japon. Le président français se rêve-t-il en médiateur ?