L'obsession française

Les conséquences de la normalisation canadian: petitesse et mesquinerie



L'honneur est sauf: le chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale a été reçu in extremis par le premier ministre français samedi. Il a fallu que tout le petit Québec diplomatique s'en mêle pour éviter que le passage de Mario Dumont en France passe à l'histoire comme le plus raté par un politicien d'ici depuis 40 ans.

Osons tout de même cette question: cela aurait-il été si grave? Et osons cette réponse: non.
Il est grand temps que les élus québécois cessent d'entretenir des illusions sur l'importance réelle du Québec pour leurs homologues français. Et que, sans négliger nos relations avec la France, importantes pour des raisons historiques et culturelles évidentes, ils investissent plus d'énergies dans des régions du monde avec lesquelles nos rapports sont déjà plus fructueux.
Chaque fois qu'un chef de parti québécois se rend en France, les médias le soumettent aux mêmes tests. Qui a-t-il rencontré? Combien de temps a duré la rencontre? Le président (ou le premier ministre) a-t-il daigné paraître sur le parvis avec son hôte? A-t-il semblé donner son appui, par quelques phrases sibyllines, à sa position constitutionnelle? Ce que les politiciens français doivent s'en ficher! La France, puissance atomique, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, pilier de l'Europe, aux prises avec d'énormes problèmes économiques et sociaux, a bien d'autres préoccupations que les fantasmes internationaux du Québec.
Il est compréhensible que les leaders indépendantistes cultivent avec zèle leurs amitiés avec la classe politique française. On s'étonne de voir Jean Charest et Mario Dumont faire de même. Les deux hommes sont des pragmatiques. Or, l'histoire nous enseigne que, malgré toutes les déclarations émues des politiciens français au sujet du Québec, les relations entre les deux États ont produit bien moins de fruits concrets que ce qu'on espérait. Au plan économique, en particulier, les Français investissent et achètent plus en Ontario au Québec. Au total, le Canada est de toute façon un marché marginal pour les entreprises françaises, arrivant au 28e rang de leurs clients dans le monde.
En ce qui a trait à l'économie, donc, les politiciens québécois devraient consacrer plus de temps aux régions avec lesquelles nos échanges sont plus imposants. Sur le plan du statut politique du Québec, ils pourraient tirer profit de liens étroits avec leurs homologues d'autres États fédérés (notamment en Allemagne, en Australie, en Inde, au Mexique...), surtout que plusieurs d'entre eux cherchent eux aussi à jouer un rôle accru sur la scène internationale.
Enfin M. Dumont, qui met de l'avant des changements importants dans le fonctionnement de la fédération canadienne, ne trouverait-il pas bien avisé d'approfondir ses rapports avec les premiers ministres des autres provinces? Certes, Calgary n'est pas Paris. Mais, au moins, le chef de l'opposition n'aurait pas besoin de l'intercession de Mme Louise Beaudoin pour être reçu par Ed Stelmach!
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2008

    Je trouve particulièrement désopilante la suggestion de Pratte de recommander que les politiciens québécois privilégient des liens plus étroits avec... Calgary qu'avec Paris
    Il existe un machin qui va dans ce sens, une bizoune qui s'appelle le Conseil de la fédération. Les derniers résultats d'échanges au sein de cette structure ont montré à l'envi, comment Calgary est sensible aux aspirations du Québec, notamment au chapitre de la protection de l'environnement.
    Pratte est de ceux-là qui se promènent avec un bandeau sur les yeux. en cherchent désespérément à planter la queue de l'âne sur son derrière.
    Évidemment quand on est nourri grassement par les forces rétrogrades qui dirigent l'espace politique canadien, on peut dire n'importe quoi.
    C'est ça Pratte, il dit n'importe quoi.