Tommy Chouinard - Des inspecteurs débordés. Des effectifs réduits. Des plaintes qui s'accumulent. Des délais de traitement qui s'allongent. L'Office québécois de la langue française (OQLF) peine à faire respecter la loi 101 surtout dans les petites entreprises.
Son directeur des communications, Gérald Paquette, reconnaît que l'OQLF croule sous la tâche et ne peut, faute de moyens, veiller correctement au respect de la Charte de la langue française dans les petits commerces, en particulier ceux situés dans la grande région de Montréal et en Outaouais. Les consommateurs n'y sont pas toujours servis en français, contrairement à ce que prévoit la loi 101.
«C'est là où le bât blesse. Et c'est là que nous apprécierions recevoir des ressources additionnelles», a affirmé M. Paquette à La Presse, hier.
À l'heure actuelle, seulement quatre inspecteurs travaillent pour le compte de l'OQLF dans l'ensemble du Québec. Ils sont chargés de vérifier si les entreprises respectent les obligations que leur impose la Charte de la langue française. Ils ont procédé à plus de 700 inspections chacun l'an dernier. Les inspecteurs sont «pas mal» débordés, a confirmé Gérald Paquette. De son côté, la Direction de la francisation a du mal à traiter rapidement les plaintes pour violation de la loi 101 qui se multiplient depuis des années.
Or, le gouvernement Charest a coupé huit postes à l'OQLF au cours des deux dernières années, une baisse d'effectif de 3 %. Il a à peu près maintenu le budget de l'organisme, qui se chiffre autour de 18 millions de dollars par année.
Les besoins sont pourtant en hausse. En 2007, l'Office a reçu un nombre inégalé de plaintes pour violation de la loi 101, soit 25 784 contre 3652 l'année précédente. Notons que parmi ces plaintes, 22 512 provenaient du même organisme, Impératif français, et visaient surtout les jeux vidéo. Il n'en demeure pas moins que le nombre de plaintes augmente année après année depuis 1999, a souligné Gérald Paquette.
Dans son plus récent plan stratégique, l'OQLF s'était engagé à «traiter rapidement tous les dossiers de plaintes du public en s'assurant qu'au moins 60 % d'entre eux soient réglés dans un délai de six mois ou moins».
(Photo Archives La Presse)
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