Bien avant l’annonce du départ de Chrystia Freeland de son poste de ministre des Finances du Canada, le Parti libéral du Canada (PLC) traînaient loin derrière les Conservateurs de Pierre Poilievre depuis des mois au chapitre des intentions de vote des Canadiens, un dernier sondage lui accordant un maigre 16% des intentions de vote, un taux historique depuis sa création. Or, pour compliquer davantage le pétrin dans lequel se retrouve Justin Trudeau, aux dires de la députée libérale Alexandra Mendès en entrevue dans une station radiophonique, le caucus libéral du Québec demanderait la démission de Justin Trudeau, ajoutant ainsi leurs voix à celles des députés de l'Ontario et des provinces maritimes.
Par ailleurs, le candidat pressenti par le premier ministre pour remplacer Chrystia Freeland, Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, a signé récemment une lettre d’opinion dans laquelle il qualifie l'année 2025 de «moment crucial de notre histoire» et dans laquelle il enjoint aux Canadiens d'«accepter le changement».
À mon sens, la longue agonie de Justin Trudeau a atteint son point de non-retour au même titre qu’un haut gradé des forces armées canadiennes ne peut espérer conduire ses troupes à la victoire s’il ne dispose pas de leur entière confiance. De surcroît, l’usure du pouvoir joue nettement en sa défaveur, les quelque dix années où il a occupé le siège de premier ministre venant amplifier le ras-le-bol des canadiens à son égard.
Justin Trudeau profite de la période des vacances des Fêtes pour poursuivre sa réflexion sur son avenir politique. Des questions fondamentales s’imposent à lui de facto, notamment s’il a toujours l’appui de son caucus, et s’il est encore le candidat propice à conduire son parti à la victoire lors du prochain scrutin. Poser ces questions, c’est y répondre. Reste à voir si Justin Trudeau, de son côté, trouvera la sagesse et l’humilité nécessaires pour répondre lucidement et rationnellement à ces questions fondamentales. Il en va de sa dignité et de sa crédibilité, et de l’avenir, voire de la survie du PLC.
Henri Marineau, Québec
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