GUERRE CULTURELLE

La Pologne pour la liberté d’expression à l’université et sur les réseaux sociaux

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La Pologne ne veut pas que les universités deviennent des centres de radicalisation

Pologne – Deux projets de loi défendant la liberté d’expression à l’université et sur les réseaux sociaux ont été annoncés en décembre par le gouvernement polonais. La Pologne souffre en effet des mêmes maux que les pays d’Europe occidentale, notamment en ce qui concerne les réseaux sociaux contrôlés par les géants américains engagés politiquement à gauche mais aussi à l’université, dont le cœur penche aussi majoritairement très à gauche et où les voix conservatrices ou catholiques sont de moins en moins bien supportées. En ce qui concerne les universités, la Pologne paye sans doute ici le prix de l’absence de décommunisation de son enseignement supérieur après le passage à la démocratie et à l’économie de marché en 1989-90. La continuité idéologique entre les anciens marxistes et les néo-marxistes actuels, adeptes de la théorie du genre et autres fausses sciences servant à justifier les expériences d’ingénierie sociale, est en effet évidente et trouve son illustration dans le fait que les anciens communistes et leurs héritiers ont adopté sans difficulté dans l’ex-Europe de l’Est l’idéologie progressiste et libertaire venue d’Occident.


Le projet de loi du ministre de l’Éducation et des sciences Przemyslaw Czarnek, un catholique conservateur, vise à garantir la liberté d’enseignement, de recherche et d’expression des universitaires afin de « mettre en œuvre dans la pratique le droit constitutionnel à exprimer ses convictions idéologiques, religieuses et philosophiques ». Pour le ministre Czarnek, les universités polonaises doivent être un lieu où les universitaires aux convictions aussi bien libertaires que conservatrices peuvent s’exprimer et débattre librement. Le projet de loi, qui se trouve aujourd’hui à l’étape des consultations, crée de nouveaux outils qui donneront aux universitaires de meilleures possibilités de recours interne et judiciaire en cas de procédures disciplinaires motivées par leurs opinions.


Pour le ministre, si les universités multiplient aujourd’hui, souvent à l’instigation d’étudiants d’extrême gauche, les procédures disciplinaires contre les enseignants universitaires qui critiquent par exemple la théorie du genre, c’est parce que les adeptes de cette théorie manquent d’arguments pour défendre ce qui est en fait une idéologie néo-marxiste « qui n’a rien à voir avec la science » et qui est « pure stupidité ».


Zbigniew Ziobro, ministre de la justice dans le gouvernement de Mateusz Morawiecki, propose de son côté un projet de loi qui sanctionnerait financièrement les médias sociaux censurant les propos qui ne tombent pas sous le coup de la loi polonaise. Pour le ministre Ziobro, « un utilisateur de média social doit avoir le sentiment que ses droits sont protégés. Il ne peut y avoir de censure de l’expression. La liberté de parole et de débat est l’essence-même de la démocratie ». Les sanctions financières pourront atteindre l’équivalent de deux millions d’euros pour les médias sociaux qui refuseraient d’appliquer immédiatement les décisions de justice en faveur de leurs utilisateurs. En cas de censure, les tribunaux devront traiter les plaintes des utilisateurs en 48h et un nouveau tribunal de protection de la liberté d’expression examinera le cas échéant les dossiers en appel.


C’est tout le contraire de l’approche du gouvernement français qui souhaiterait sanctionner lourdement les médias sociaux qui censureraient trop peu !


Article originellement publié dans Présent.