La Turquie n'empêchera plus les migrants qui essaient de se rendre en Europe de franchir la frontière, a assuré à l'AFP un haut responsable turc vendredi. La décision d'«ouvrir les portes» a été prise lors d'un conseil de sécurité extraordinaire présidé par le chef de l'État Recep Tayyip Erdogan dans la nuit de jeudi à vendredi.
En réaction, la Grèce a annoncé ce vendredi avoir renforcé ses patrouilles à la frontière avec la Turquie. Selon une source policière grecque, le nombre de patrouilles a été doublé et un appel à la mobilisation générale a été passé en interne. «Tout est sous contrôle, il n'y a pas de raison de s'inquiéter», a assuré cette source. Une source au sein de l'armée grecque a indiqué qu'environ 300 migrants avaient été repérés du côté turc de la frontière, dans la région d'Evros (nord-est). «Ce chiffre ne sort pas de l'ordinaire», a tempéré l'officier.
En Turquie, la réunion du conseil de sécurité extraordinaire a été convoquée après la mort d'au moins 33 militaires turcs dans la région d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien soutenu militairement par la Russie. «Nous ne retiendrons plus ceux qui veulent se rendre en Europe», a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
Dans le passé, la Turquie a plusieurs fois menacé d'«ouvrir les portes» de l'Europe aux migrants, les observateurs y voyant une manière de faire pression sur les pays de l'Union européenne encore traumatisés par la crise migratoire de l'été 2015. Plusieurs centaines de milliers de personnes, fuyant en majorité les conflits au Proche-Orient, s'étaient alors rendues en Europe en transitant par la Turquie.