Le libéral Martin Drapeau craint des représailles du milieu de la construction

Enquête publique - un PM complice?




Denis Lessard - Le ministère des Affaires municipales sous Nathalie Normandeau avait été saisi des problèmes de collusion dans l'attribution des contrats à Boisbriand. Rien n'a été fait, accuse le libéral Martin Drapeau.
«Si le ministère des affaires municipales avait fait son travail, je n'aurais pas été poursuivi et il n'y aurait pas eu de nuits blanches. Mais ils n'ont pas fait leur job», a-t-il affirmé samedi en marge du conseil général du PLQ à Lévis.
Poursuivi par un entrepreneur des Laurentides qui voulait le faire taire, M. Drapeau est déterminé à faire parler de lui. Ses motivations sont étonnantes: il espère que sa notoriété le mettra à l'abri de représailles du milieu de la construction. «Un leader environnementaliste connu m'avait dit que, dans ces cas-là, il faut que les gens voient ta face, te connaissent, si tu ne veux pas te retrouver dans le fleuve avec des "hush puppies" en ciment» confie-t-il à Cyberpresse.
Mis de côté par son parti hier, le militant libéral de Groulx Martin Drapeau persistait ce matin. Le problème de la corruption dans l'industrie de la construction est «généralisé», soutient ce militant environnementaliste. Samedi, personne n'a secondé sa proposition en faveur d'une commission d'enquête sur le secteur de la construction. Il n'est pas amer à l'endroit de son parti; il saute même dans l'arène quand on lui demande si le chef adéquiste Gérard Deltell avait raison de faire un rapprochement entre Jean Charest et le «parrain» de la Mafia. «M. Deltell devrait s'excuser d'avoir dit cela», tranche le militant de Groulx.
Il évoque ce qui a déclenché son intérêt pour ce dossier, lui qui jusqu'ici n'avait pris fait et cause que dans le dossier de la privatisation du Parc du Mont-Orford. Assidu aux assemblées du conseil municipal de Boisbriand, il s'était rendu compte qu'en une seule réunion, la ville avait fait passer le contrat de réparation de l'usine de traitement d'eau de 17 à 34 millions $. Et même si 20 entrepreneurs s'étaient montrés intéressés, un seul avait soumissionné, soit l'entreprise Infrabec dirigée par Lino Zambito.
«Quand un environnementaliste tombe sur ce genre de chose par hasard, c'est que le problème est immense, vous pouvez penser que c'est généralisé», a dit dimanche matin M. Drapeau.
Il s'était fait menacer par l'entrepreneur Zambito qui lui avait prédit qu'il allait «trouver l'été long» s'il refusait de s'excuser. Infrabec avait logé une poursuite de 150 000$ contre M. Drapeau. Ce dernier a triomphé en mai dernier grâce à la loi anti-bâillon. Il est le premier québécois à avoir gain de cause en vertu de cette loi adoptée l'an dernier. L'entrepreneur était condamné à lui verser 15 000$ en dommages et intérêts.
Ces querelles judiciaires n'auraient pas été nécessaires si le ministère des Affaires municipales avait fait enquête. Les nouvelles lois récemment adoptées sur l'éthique municipale peuvent avoir un effet «à la condition qu'elles soient appliquées», soutient M. Drapeau.
L'époux de la nouvelle mairesse de Boisbriand et un entrepreneur qui s'était plaint de n'avoir pas obtenu le contrat de l'usine de traitement d'eau avaient été tabassés l'an dernier. La police n'a toujours pas trouvé les coupables.


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