Élections fédérales 2025

Campagne dominée par la peur

Dans ma boule de cristal… (en reprise)

Tribune libre

Aussitôt la démission de Justin Trudeau de son poste de premier ministre du Canada confirmée officiellement, le vent tous azimuts en direction de l’ex-gouverneur des banques centrales d’Angleterre et du Canada s’est levé avant même que Mark Carney soit désigné comme premier ministre. Dès lors, le financier est apparu comme le meilleur candidat pour affronter les sautes d’humeur systémiques de son voisin du Sud. Alors les événements se sont bousculés à vitesse grand V, lancement d’une courte campagne électorale de 36 jours suivie de l’appel aux urnes pour le 28 avril.

Dès le début de la campane, il était évident que le spectre de Donald Trump allait occuper une place centrale dans la campagne. Et parallèlement à la peur envahissante envers le Grand Orange s’est déchaînée une déferlante sans précédent envers le PLC si bien qu’en l’espace de quelques jours les libéraux dirigés par Mark Carney ont réalisé une remontée fulgurante de 22 points et ont littéralement fait basculer en leur faveur les intentions de vote au Canada partant de deuxième dans les sondages loin derrière les conservateurs à une confortable avance en tête, avance qui s’est maintenue sans coup férir jusqu’à la toute fin de la campagne.

L’être humain a tendance à fuir la peur comme la peste et recherche intrinsèquement à s’en prémunir. Il est de facto prêt à beaucoup sacrifier pour y arriver jusqu’à s’exiler, dans le cas présent, de son allégeance politique, un sort fatidique qu’ont dû subir les chefs du Bloc et du NPD en assistant contre leur gré à l’exode d’une grande partie de leurs militants vers le giron libéral.

Or sur le plan financier, pour répondre au climat géo-politique instable créé par les tarifs douaniers de Donald Trump, Mark Carney a prévu dans son cadre financier des « investissements ciblés » de 130 milliards de dollars sur quatre ans, notamment au chapitre de la défense avec près de 19 milliards $ de nouveaux investissements, des mesures qui créent un déficit évalué à 62 milliards de dollars pour l’année 2025-2026, une projection déficitaire dans le sillon creusé par son prédécesseur Justin Trudeau.

Enfin, en élisant un gouvernement minoritaire libéral, le peuple a parlé en choisissant Mark Carney comme le meilleur défenseur de la souveraineté canadienne en pleine guerre économique contre les États-Unis. De toute évidence, la politique de la peur des stratèges libéraux a porté fruit auprès d’une majorité de l’électorat canadien. Reste à voir si « la peur est mauvaise conseillère » comme nous dit le vieil adage...ou si le passé de l’ex-banquier sera garant de l’avenir.

https://www.ledevoir.com/politique/canada/873007/soiree-elections-federales-resultats

Dans ma boule de cristal…(en reprise)

L’année 2024 se termine sur une note amère pour le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, les intentions de vote envers son parti plongeant à 16%, le plus bas niveau de popularité jamais atteint par le Parti libéral du Canada (PLC) selon un sondage Angus Reid en décembre 2024. Or de toute évidence, l’arrivée de Mark Carney à titre de candidat à la direction du PLC a provoqué une remontée en flèche des libéraux, un sondage Angus Reid publié en février 2025 donne 37% des intentions de vote au PLC dirigé par Mark Carney si des élections avaient lieu immédiatement contre 40% pour le Parti conservateur du Canada (PCC) de Pierre Poilievre.

Et de surcroît, en sus des effets vivifiants de l’arrivée de Mark Carney dans la course à la chefferie du PLC, le calvaire vécu par Justin Trudeau depuis la démission fracassante de Chrystia Freeland de son poste de ministre des Finances s’est volatilisé de son paysage, propulsé par un élan patriotique suscité par les attaques répétées de Donald Trump sur ses velléités d’annexer le Canada comme 51e État des USA.

À mon avis, les astres sont désormais alignés en faveur du PLC. D’un côté, un parti dirigé par l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Canada et de la Banque centrale d’Angleterre de 59 ans dont l’inexpérience en politique sera palliée avec efficacité par une équipe solide formée, entre autres, des ministres Jean-Yves Duclos, Mélanie Joly, Dominic LeBlanc, François-Philippe Champagne, Steven MacKinnon, Anita Anand, Marc Miller et Steven Guilbeault, des politiciens chevronnés maniant couramment les deux langues officielles du Canada.

En revanche, de l’autre côté, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, fait du surplace sur les mêmes fastidieuses ritournelles depuis des mois sans jamais ajouter de chair autour de l’os, telles le rétablissement de l’équilibre budgétaire, son intention de stopper la criminalité, et, sa toute dernière, sa promesse d’être ferme devant l’imposition des tarifs douaniers américains de 25%, tout en arguant notamment avoir l’intention «de combattre le feu par le feu», sans donner plus de détails là comme ailleurs. Et, de surcroît, s’ajoute à cela l’invisibilité totale de candidats conservateurs potentiels susceptibles d’assumer des postes de ministres. En bref, un chef qui fait cavalier seul.

Fort de la direction des vents en sa faveur, je suis d’avis que le nouveau premier ministre profitera de la faveur populaire pour lancer rapidement une campagne électorale menant à une élection générale au printemps 2025. Et, si tel est le cas, ma boule de cristal me prédit la victoire d’un gouvernement libéral minoritaire. À suivre...

Tribune libre de Vigile le 10 mars 2025

https://vigile.quebec/articles/dans-ma-boule-de-cristal-13294


Henri Marineau, Québec



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