Le patron de l’UPAC se dit à l’abri de toute ingérence politique

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Et pendant ce temps, à l'UPAC...

Le commissaire à la lutte contre la corruption, Robert Lafrenière, estime bénéficier de toutes les garanties nécessaires pour accomplir son mandat en toute indépendance du pouvoir politique.

« Le commissaire est indépendant du ministre. Il n’y a pas d’ingérence politique dans la charge du commissaire et de ses commissaires associés. Le commissaire peut mener ses dossiers de façon indépendante », a-t-il précisé dans la présentation de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), mardi à la commission Charbonneau.

M. Lafrenière a été nommé par décret ministériel en mars 2011, pour un mandat renouvelable de cinq ans. Il relève du sous-ministre à la Sécurité publique, Martin Prud’homme. Celui-ci n’est pas informé de l’avancement des enquêtes, sauf au moment où l’UPAC s’apprête à faire des perquisitions. « Le lien est purement administratif. Le sous-ministre, en aucun temps il ne connaît nos enquêtes », a-t-il dit lors d’une mêlée de presse.

Ces deux anciens hauts gradés de la Sûreté du Québec (SQ) sont étroitement liés. M. Prud’homme a travaillé sous les ordres de Robert Lafrenière à titre de sous-ministre associé à la Sécurité publique, de 2009 à 2011. Pendant cette période, Robert Lafrenière était le sous-ministre en titre. Il a été remplacé à ce poste par Martin Prud’homme lors de sa nomination à l’UPAC.

M. Prud’homme est aussi le gendre de Robert Lafrenière. La commission Charbonneau n’a pas fait état de ces liens. Elle s’est brièvement intéressée au mode de nomination du commissaire et aux garanties d’indépendance dont il bénéficie face au pouvoir politique.

M. Lafrenière a précisé qu’il n’était pas en contact direct avec des élus de l’Assemblée nationale. Il s’est dit ouvert à toutes les suggestions, y compris de confier à l’Assemblée nationale le processus de nomination du commissaire. « L’indépendance, c’est le nerf de la guerre, je ne voudrais surtout pas [qu’on la mette en doute] », a-t-il dit à la fin de son témoignage.

Vitesse de croisière

L’UPAC dispose d’un budget de 48 millions, en hausse de 60 % par rapport à 2011, lors de sa création. L’Unité a connu des débuts laborieux, mais elle a atteint « sa vitesse de croisière », estime M. Lafrenière.

L’UPAC a mené des opérations d’envergure, notamment à Laval (37 arrestations, dont celle de l’ex-maire Gilles Vaillancourt), à Mascouche (15 arrestations, dont celle de l’ex-maire Richard Marcotte), à Montréal (trois arrestations, dont celle de l’ex-maire Michael Applebaum), à Boisbriand (huit arrestations, dont celles de l’ex-mairesse Sylvie Saint-Jean et de l’ex-maire Robert Poirier) et enfin contre les protagonistes du chantier du CUSM.

L’Unité n’a cependant pas encore réussi à arrêter d’élus provinciaux. Parmi ses dossiers encore actifs, il y a cette vaste enquête sur le financement illégal du PLQ. Une soixantaine de témoins ont été interrogés, révèlent des documents judiciaires obtenus par les médias.

Les policiers s’intéressent aux dons illégaux des firmes de génie-conseil et des entrepreneurs à la caisse électorale du PLQ. Ils soupçonnent Marc Bibeau, grand argentier libéral sous Jean Charest, d’avoir joué un rôle important dans le financement sectoriel de la formation.


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