Le PQ et la « droite »

Le PQ est-il d’abord une coalition nationaliste ou est-il l’expression de la gauche? De sa réponse dépendra sa capacité de répondre au parti de François Legault.

PQ - XVIe congrès avril 2011

Dans la réflexion qui entoure la création annoncée du nouveau parti de « centre droit » de François Legault, une question est esquivée : pourquoi l’aile « droite » du Parti Québécois est-elle de plus en plus résolue à le quitter?
Un peu d’histoire. Lors de sa fondation en 1968, le PQ était une coalition. Vous pouviez être de gauche, de centre, de droite, l’essentiel était d’être favorable à la souveraineté et de défendre l’identité québécoise. La nation était au-delà des idéologies.
Les choses ont bien changé, surtout depuis une quinzaine d’années. Le PQ s’est progressivement transformé en parti de gauche, prisonnier de ses alliances bureaucratiques et communautaires. Il a aussi basculé à gauche culturellement en endossant les causes de la rectitude politique.
Les exemples sont nombreux.
En 1998, Lucien Bouchard disait que ceux qui critiquaient le modèle québécois n’aimaient pas le Québec (il a visiblement changé d’idée depuis). Il fallait être à gauche pour être vraiment Québécois.
En 2003, Bernard Landry faisait du souverainisme et du progressisme les deux caractéristiques indépassables du PQ. Autrement dit, plutôt que de l’ouvrir à tous les souverainistes, Landry réservait son parti aux souverainistes de gauche.
De la même manière, Pauline Marois répondait récemment qu’elle ne se sentait pas menacée par le nouveau parti de Legault parce que le PQ serait un parti de gauche.
Cette dérive à gauche a fait mal au PQ. En bonne partie parce que les nationalistes sont présents sur tout le spectre politique. La question est simple : le PQ veut-il redevenir une coalition? Est-il disposé à voir la gauche et la droite cohabiter dans ses rangs?
Par exemple, est-ce qu’un candidat péquiste aurait le droit d’être favorable à l’ouverture véritable du système de santé au privé? Aurait-il le droit de s’opposer à la discrimination positive envers les groupes que les lobbies identitaires s’imaginent « marginalisés »?
Pourrait-il plaider pour l’abolition de la réforme scolaire? Ou favoriser la loi et l’ordre plutôt que la complaisance envers les délinquants au nom de leur « réhabilitation »?
C’est parce que les souverainistes de centre-droit ou idéologiquement conservateurs ne sont plus convaincus de l’ouverture du PQ à leur endroit qu’ils regardent ailleurs. En 2003, ils ont pensé voter pour l’ADQ. En 2007, ils l’ont fait. Aujourd’hui, plusieurs sont tentés par François Legault.
Le PQ est-il d’abord une coalition nationaliste ou est-il l’expression de la gauche? De sa réponse dépendra sa capacité de répondre au parti de François Legault.


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