Il n’y a pas de mais qui subsiste dans l’avenir d’une nation quand elle se donne les moyens d’une démarche nationale. Que soit comprise l’expression «moyens» comme étant définie autrement qu’en termes monétaires et de mesures dilatoires. La sagesse vient intervenir dans les débats quand nos actes et nos positions suivent une tangente historique. Jusqu’à preuve du contraire, le Québec est libre de son avenir.
Juger de ce qui est un accommodement raisonnable et ce qui ne l’est pas : le peuple québécois s’entend sur le principe de la laïcité comme fondateur de la nation qui le sous-tend. Les dérives du multiculturalisme démontrent l’abîme du fossé des aspirations nationales en cours. D’Henri à Robert, la route de notre histoire collective fut jalonnée d’une conception sans cesse refondue des relations de notre rapport à la citoyenneté.
Passer du Canada français au Québec : cette révolution tranquille, dont les remous se frayent un passage jusqu’à nous, fut d’abord celle d’une certaine génération d’artistes et d’écrivains qui ont consacré le statut du français, le politique prenant le relais de ce qui avait frappé les consciences au lendemain de la mainmise perdue du clergé et de quelques morts au passage.
Constitution ou pas : le Canada a été conçu, de par ses traités, sans le consentement du Québec. Veto ou pas : le Québec doit d’abord traduire en paroles et en actes ce qui fait le signe de son destin. Royauté ou non : nous devons d’abord nous rassembler, donner l’exemple de nos aspirations et les ratifier sous quelque forme de document, traité et/ou demandes consensuelles. Lire à cet effet certaines suggestions émises par Gilles Laporte.
Le père fondateur de l’ADQ, Jean Allaire, revient sur l’in-actualité des pistes de solution qu’il propose quant à une nouvelle entente et des relations envisagées avec le Canada. In-volontairement, les alternatives semblent réchauffées. Toute démarche nationale et patriotique dans l’âme nécessite une certaine adhésion, une capacité de communiquer la passion liée à la prise en main de la démarche, et convaincre de ce fait la masse critique des nationalistes québécois.
Par la même occasion, il ressort du gouvernement en titre, de ses représentants et de l’ensemble des institutions, une certaine impression de désuétude. Le fédéralisme inconditionnel que ce dernier gouvernement observe et pratique a peut-être amené certaines gens à prôner le réformisme sans oser heurter de front la constitutionnalité des traités à Ottawa, y compris la Constitution. Tant et aussi longtemps que l’habitus constaté persistera, nous ne risquons pas vraiment de voir du changement constructif, tant à Québec qu’à Ottawa.
Le Conseil de la fédération, les ententes administratives, la francophonie canadienne, la règle du «7-50» de toute modification constitutionnelle, et la plomberie rédigée en langage d’avocat, voici autant d’embûches sur lesquelles l’indifférence constitutionnelle est actuellement l’option de recours. Dire que le fruit n’est pas mûr, et appréhender une éventuelle crise ne convaincra pas les Québécois et les Canadiens tant et aussi longtemps que les démarches proactives ne seront pas à l’ordre du jour.
Il faut une certaine foi et démontrer un certain sens de la témérité pour prétendre que le pays du Canada est la meilleure option. Nous savons pertinemment les ravages causés par Option Canada, ce programme fédéral conçu en marge d’un certain scandale des commandites. Le love-in du 27 octobre 1995 à Montréal, les dépenses excédentaires en violation de la loi référendaire, et le verdict quasi-nul observé lors de la consultation de 1995 placent tout Québécois dans la position de déterminer de son avenir en tenant compte d’une certaine trame historique.
Avant que John James se transmute en Jean-Jacques au-delà d’une certaine traduction littérale de cette dénomination, il serait utile de sonder le pouls de la nation et de démontrer un certain sens exemplaire de l’écoute nationale québécoise. Sortir du dialogue de sourds actuel exige-ra une abnégation à toute épreuve. Depuis l’épisode du Lac Meech, la dilution doit maintenant laisser place à une concertation nationale plus étendue, lire ici au Québec. Personne ne pourra se considérer le sauveur, le champion d’une nation tant et aussi longtemps que la politique de la main tendue ne sera observée, à commencer par la population québécoise.
Réponse à Benoît Pelletier, "Vers une réconciliation nationale, mais à quel prix?"
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