Michel Munger - La dépendance de l'Ontario envers la fabrication et les exportations contrastent avec les importations et la forte demande ailleurs au pays.
C'est ce que prédit le Mouvement Desjardins par l'entremise de ses prévisions économiques pour 2008.
Selon ses chiffres, le produit intérieur brut réel québécois montera de 1,2% en 2008, contre 2,4% en 2007. En Ontario, la croissance sera de seulement 0,5%, contre 2,1% l'an dernier.
L'économie des États-Unis connaîtra pour sa part une dure première moitié d'année, avec une croissance qui se limitera à 1% pour l'ensemble de 2008.
Par contre, Desjardins estime que la récession américaine est «de faible amplitude», ce qui contredit ceux qui craignent pire.
Les causes ne surprendront pas: le resserrement actuel du crédit découle d'une crise des liquidités qui s'est amorcée l'été dernier. Ces deux phénomènes freinent la croissance des dépenses dans les pays les plus industrialisés.
Mais le Canada vit présentement avec un système à deux vitesses. La demande intérieure est forte pour les produits et services, ayant crû de 6,9% au quatrième trimestre 2007.
Les importations du pays ont grimpé de 10,9% lors de cette période de trois mois, alors que les exportations ont chuté de 8,5%.
C'est en Ontario que la situation fait le plus mal, indique Yves St-Maurice, économiste en chef adjoint du Mouvement Desjardins. «Son économie est à la merci de l'industrie manufacturière, surtout du secteur de l'automobile qui traverse une période de restructuration majeure.»
«Elle est plus dépendante des exportations internationales que le Québec et ne pourra pas échapper à un recul de sa production au cours des deux premiers trimestres de 2008», ajoute M. St-Maurice.
Le Québec échapperait à une contraction économique grâce aux baisses d'impôt et à l'investissement effectué par les gouvernements dans les infrastructures.
«Avec un dollar qui se maintiendra près de la parité et une économie américaine en recul, la situation se poursuivra au cours de 2008, ajoute Yves St-Maurice. Le combat entre ces deux composantes de l'économie canadienne résultera en une croissance de seulement 1,3% pour 2008, la moitié moins que celle enregistrée en 2007, soit 2,7 %.»
«Les pays européens et asiatiques ne seront pas épargnés. Il n'est
toutefois pas question de récession dans ces régions», dit pour sa part François Dupuis, économiste en chef chez Desjardins. La croissance de l'économie mondiale devrait ralentir vers les 4% en 2008, comparativement à plus de 5% en 2007.»
Quant aux taux d'intérêt, Desjardins s'attend à une politique monétaire accommodante, tant de la part de la Banque du Canada que de la Réserve fédérale des États-Unis.
Selon ses prévisions, le taux directeur de la Fed devrait descendre sous les 2% d'ici l'été. Au Canada, le taux devrait reculer sous les 3%. Cet écart, jumelé aux prix des matières premières, devrait maintenir le dollar canadien à la parité avec le billet vert américain.
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