Le "Triumverrat"

Tribune libre 2008

Le P.Q., l’A.D.Q. et le P.L.Q. étaient arrivés nez à nez aux élections du 8
décembre 2008. Chacun avait fait élire le même nombre de députés. Aucun
indépendant n’avait consenti à se rallier à l’un de ces partis pour lui
permettre de revendiquer le pouvoir. Après recomptage, les trois chefs,
sans consulter personne de leur parti, comme d’habitude, se rencontrèrent
et décidèrent, c’était une première mondiale, de former un gouvernement qui
aurait à sa tête trois premiers ministres. Ils se donnèrent une couleur
commune, le rose, et désignèrent cette nouvelle forme de gouvernement sous
l’appellation de Triumverrat. Le problème est qu’ils étaient trois… ce qui
suppose que si l’un d’eux voulait contrôler les deux autres, il devait
gagner la sympathie d’un autre membre du Triumverrat. Il n’y avait qu’une
seule façon d’y arriver : démontrer qu’il était le plus ridicule, le plus
insignifiant des trois...
John John Charest : « Mes chers amis, je voulais être premier ministre de
n’importe quoi, pour n’importe quel parti et le plus souvent possible.
Comme vous voyez, j’ai réussi ! Je suis tellement apprécié, que j’en suis
déjà à mon troisième mandat en cinq ans.»
Hippolyne Marois : « Moi, vous savez, quand j’étais ministre des
Finances, j’ai baissé les impôts des plus riches. Il fallait que je sois
juste. Pourquoi aurais-je avantagé uniquement M. Desmarais, par exemple,
quand il y a tant de riches qui ont besoin d’argent ? Bon, les organismes
sociaux et les mouvements de gauche, se sont mis à dire que cela
accroîtrait les inégalités sociales et priverait le gouvernement d’une
partie des revenus nécessaires pour la Santé et l’Éducation. On a eu juste
à serrer la vis aux syndiqués de ces secteurs, et à faire quelques
compressions. Depuis, tout va bien ! La preuve, j’ai rencontré un ami
industriel l’autre jour, qui me disait qu’il venait d’acheter, une Porsche
de l’année, à sa fille. …pour être honnête, Monsieur Charest, j’avoue que
le parti libéral a réalisé un beau travail de continuité après sa prise du
pouvoir. Croyez-moi, si je parais plus à gauche que vous deux, c’est tout
simplement parce que je suis mal à droite… »
Mario : « Moi je suis un phénomène de la nature, je suis un vieux dans un
corps de jeune. Un vrai Canadien français des années 50. J’me demande
encore, les unions qu’ossa denne ? pis j’m’ennuie de la Police provinciale
! Heureusement, les Canadiens sont encore là ! Moi je suis d’avis qu’on
ramène les choses comme elles étaient. Que le gouvernement se mêle de ses
affaires et qu’on remette tout ça au privé !»
Devant de tels propos, …les trois, se trouvèrent sympathiques.
À partir de ce jour, ils vécurent heureux, au sein d’une connefédération,
qu’ils ne défendirent jamais, mais surtout, n’attaquèrent jamais, afin de
rester au pouvoir le plus longtemps possible, …il y a de cela plus de dix
mille ans.
N. B. Texte traduit de l’anglais (langue morte)
Michel Rolland
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Michel Rolland33 articles

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Libre penseur. Confiance limitée au système d’instruction. Étude de l’Histoire de l’Occident, de la préhistoire à aujourd’hui, Grèce, Rome, France, Angleterre, Italie et États-Unis surtout, en autodidacte. Lecture d’ouvrages qui ont marqué les différentes époques, dont la Bible œcuménique et certains philosophes sceptiques. Diplôme d’études collégiales. Intérêt particulier pour français roman, philosophie marxiste, sociologie et psychiatrie.





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