Les minarets en compétition avec les clochers

Tribune libre

La religion n’a jamais eu d’emprise déterminante sur ma vie. Étant issu des cohortes qui avaient passé par la 7e année du primaire, mes parents ne m’amenaient plus à l’église depuis l'âge de douze ans et j’en avais ras le bol du catéchisme du primaire.
Je me souviens trop bien de mes études lors de ma première année du secondaire. J’avais appris à détester copieusement le cours de Formation humaine et chrétienne qu’on subissait dans ce temps là. Pendant ma deuxième année du secondaire, j’avais formulé une demande d’exemption de ce cours au directeur de l’école qui était un ancien porteur de soutane. Sans succès.
Dès cette époque, je me faisais un devoir de souligner à mon enseignant de religion que je me considérais athée et libre penseur, ce qui m’a valu de copier de très longs extraits de la bible.
Dans ce contexte d’abandon de la religion qui caractérisait le début des années 1970, je percevais ces cours de religion comme un gros mensonge venu renforcer ceux de l’église.
De par les absolutismes et les structures rigides des croyances et des superstitions qui sont à l’origine du militarisme comme mode de soumission des grands ensembles humains, la structure de pouvoir des religions a façonné les assises du pouvoir monarchique tant occidental qu’oriental, ayant marqué au fer rouge l’histoire de l’humanité sur tous les continents.
Par ailleurs, un exemple très contemporain de l’ascendant d’une religion sur une autre, c’est la création de l’état juif après la deuxième guerre mondiale. Appuyée par l’occident néocolonial de tradition chrétienne qui a permis l’oblitération brutale de la nation palestinienne expulsée en grande partie de son territoire ancien, le sionisme relayé par cette nouvelle croisade du monde occidental avait comme objectif précis le contrôle des ressources du moyen orient sous l'égide des USA, ce qui avait été rendu possible grâce à la culpabilité mal intégrée ou mal assumée d’un occident et d’une Amérique honteuses de cette singulière histoire européenne qui a mené à la shoah. La création de l’État d’Israël à l'aide de l'impérialisme américain est à la racine même du radicalisme islamique.
Ceci dit, pour les peuples des pays européens, comme au Québec, beaucoup se questionnent sur l’arrivée massive des nouvelles communautés dont les cultures et les traditions compromettent souvent l’intégration équitable à la société d’accueil, de même qu’à une vie sociale minimalement saine et égalitaire.
Les clochers d’église et la croix font partie du patrimoine autant historique que visuel de nos villes et de nos villages, un peu comme le crucifix à l’Assemblée nationale.
L’interdiction de la prolifération des minarets en Suisse est perçue comme une grave menace qui bafoue la liberté de religion selon les apôtres de cette nouvelle croyance si bien articulée par Charles Taylor, motivée par l’hystérie néolibérale de la mondialisation débridée et du pluriculturalisme tous azimuts. Les tenants de cette nouvelle religion englobante conçoivent des droits humains seulement s'ils sont balisés par des droits religieux.
Les minarets érigés par les nouveaux venus en Suisse sont perçus comme la prise de possession d’une partie de leur territoire. Dans certains quartiers de Montréal, comme Cartierville, ça ne prend pas un devin pour prévoir un autre genre d’accommodement: les appels à la prière du haut des minarets dès l’aube, où à tout moment de la journée.
Dans un autre ordre d’idées, le dix-huit novembre passé, les maghrébins de l’arrondissement Saint-Michel ont bloqué la rue Jean-Talon pour fêter la victoire de l’Algérie lors d'un match de soccer contre l’Égypte, ce qui est un indice assez révélateur de non intégration de la part de ce groupe de nouveaux arrivants.
Daniel Sénéchal
Montréal


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