Les mythes économiques décortiqués

Des interventions désastreuses à long terme

17. Actualité archives 2007

Lorsqu’on les observe à court terme, les interventions de l’État paraissent souvent logiques et cohérentes. Une analyse à long terme montre toutefois le contraire, soutient Nathalie Elgrably. Elles sont un frein au développement économique et à l’égalité sociale, dit-elle. Elles perdurent néanmoins et elles sont à l’origine d’une dizaine de mythes économiques que l’auteure décortique afin de faire prendre conscience à la population des bienfaits de l’économie libérale.

MYTHE 1

Y a-t-il péril en la demeure?
Dans ce premier chapitre consacré aux mythes économiques, Nathalie Elgrably dénonce les constats faussement alarmistes de l’état de la planète et de la condition humaine.
Elle relate notamment les conditions de vie, l’espérance de vie et la mortalité infantile des siècles passés pour expliquer que, de nos jours, tout n’est pas que misère.
Chiffres et études à l’appui, elle soutient que l’état du monde s’améliore, mais qu’il ne faut pas pour autant crier victoire.
Extrait: «Les lamentations et les revendications de nombreux mouvements, tout comme les affirmations alarmistes des médias, portent donc essentiellement sur des problèmes fictifs, des problèmes locaux ou en voie d’être résorbés, ou simplement sur des phénomènes outrageusement et inutilement exagérés.» (p. 96)
Extrait exclusif web: «(...), si nous ajoutons à ce qui précède la nécessité de se conformer aux dogmes en vogue et de diaboliser tous ses détracteurs, l’épidémie de sinistrose (sic) apparemment incurable n’est donc nullement surprenante.» (p. 97-98)
MYTHE 2

Quand destruction rime avec bénédiction
Ici, l’auteure s’attaque à l’adage bien connu que rien ne vaut une bonne guerre pour relancer l’économie.
Le raisonnement qui sous-tend cette affirmation est en apparence logique. Comme dans le cas des attentats du 11 septembre 2001 ou, plus près de nous, de la crise du verglas, la destruction impose des investissements et l’utilisation d’une main-d’œuvre pour la reconstruction.
MYTHE 3

Quand les retombées ne sont pas économiques!
Nathalie Elgrably questionne l’argument des retombées économiques avancé par les promoteurs d’événements ou de projets immobiliers pour justifier une aide financière auprès des gouvernements.
Ne manquez pas le dossier complet des mythes économiques québécois, avec et forum de discussion. Si un projet n’est pas financièrement intéressant pour que le secteur privé y investisse, pourquoi le serait-il plus pour le gouvernement?
Extrait exclusif web: «(...), le principe des retombées économiques est fondé sur une incompréhension totale de la logique économique et il est horrifiant de constater que des décisions importantes sont prises en fonction d’un tel concept.» (p. 117-118)
Extrait: «L’argument des retombées économiques est non seulement fallacieux, mais également dangereux dans la mesure où, quand on y regarde de plus près, il sert souvent à défendre des projets qui seraient non rentables sans l’aide gouvernementale.» (p. 125)
MYTHE 4

Aussi efficace qu’un bombardement!
Ici, l’auteure aborde la question de la crise du logement locatif, qu’elle juge illogique, compte tenu de la santé des autres secteurs de l’immobilier et de la prospérité et de la croissance économique enregistrées ces dernières années.
La cause d’une telle crise? Le contrôle des loyers qui rend peu attrayante, en termes de rentabilité, la construction de logements pour les investisseurs.
Cette intervention est à l’origine de l’insalubrité des logements, de discrimination des propriétaires dans le choix de leurs locataires et de pots-de-vin pour l’obtention d’un logement.
Extrait: «Préoccupés par l’image qu’ils projettent et soucieux de plaire à l’électorat, les politiciens optent pour un contrôle des loyers, car cette intervention donne l’illusion d’un État qui a à cœur le bien-être des plus démunis et qui se préoccupe de leur assurer un niveau de vie convenable.» (p. 146)
MYTHE 5

Salaire minimum/Chômage maximum
Dans le cinquième chapitre, l’auteure aborde la délicate question du salaire minimum. Et elle n’est pas tendre, en suggérant l’abolition afin, selon elle, de réduire le nombre de chômeurs.
Le salaire minimum a plusieurs effets néfastes, selon Mme Elgrably. Il gonfle les coûts de l’entreprise, freine l’embauche de travailleurs et favorise la sous-spécialisation.
Qui plus est, il a sa part de responsabilité dans le décrochage scolaire. Devant l’appât du gain, de nombreux jeunes de milieux défavorisés choisiraient en effet de quitter l’école pour travailler.
Extrait exclusif web: «C’est ainsi que notre société, qui se prétend plus humaine et plus généreuse que par le passé, fabrique des exclus grâce à une monstrueuse machine à créer la pauvreté.» (p. 164)
Extrait exclusif web: «Dans le merveilleux monde de la politique, on a intérêt à refiler la facture à celui qui ne présente aucune menace pour le politicien et à satisfaire les demandes de celui qui possède un poids électoral.» (p. 165)
Extrait: «Il n’est pas exclu que certains travailleurs reçoivent des salaires de famine au début. Mais n’est-il pas préférable d’accepter ce salaire afin d’acquérir de l’expérience et des connaissances qui ouvriront des horizons plus prometteurs plus tard, plutôt que de vivre de l’aide sociale?» (p. 167)
MYTHE 6

Quand la politique laitière est vache
Ce chapitre aurait pu tout aussi bien s’intituler «Sus au prix plancher du lait». Mme Elgrably s’attaque à «cette autre politique qui prétend être capable de rétablir une certaine justice sociale et d’aplanir les inégalités».
Erreur, dit-elle. Le contrôle du volume de production et des prix de même que la limitation des importations pour empêcher la concurrence nuisent aux consommateurs.
La présence du gouvernement dans le fonctionnement de ce marché est responsable d’un surplus de production qui force le gaspillage d’importantes ressources. Elle prive aussi les enfants de lait et impose un fardeau supplémentaire à des familles à faible revenu, dit-elle.
Extrait exclusif web: «Mais si on fait l’effort de ne pas se laisser influencer par des considérations sentimentales, si on refuse de se laisser berner par les apparences et qu’on analyse soigneusement les effets de certaines interventions gouvernementales, on constatera avec regret qu’elles sont l’expression antinomique de la légende de Robin des Bois.» (p. 169)
Extrait exclusif web: «Dit simplement et sans artifices, les producteurs laitiers qui réclament une hausse du prix de soutien demandent en fait au gouvernement de prélever de l’argent dans les poches des consommateurs pour le transférer dans leurs propres poches.» (p. 183)
Extrait: «Alors comment devrions-nous nommer un producteur dont le niveau de vie dépend en partie de l’aide gouvernementale? Il n’existe pas d’expression consacrée, toutefois, il ne serait pas exagéré de dire de lui qu’il est également un genre d’assisté social.» (p. 178)
Extrait exclusif web: «Inutile d’adopter la stratégie de l’autruche, la Commission canadienne du lait est en réalité un cartel supervisé par l’État.» (p. 180)
MYTHE 7

EAUsez y réfléchir
Peu de ressources nous préoccupent autant que l’eau. Si plusieurs personnes et groupes de pression considèrent l’or bleu comme un patrimoine qui ne peut pas être commercialisé, Nathalie Elgrably croit que, pour éviter la destruction de cette ressource, on doit lui appliquer la logique économique.
La chercheuse croit qu’en permettant au secteur privé d’intervenir dans l’assainissement et la distribution de l’eau et en faisant payer les consommateurs en fonction de leur utilisation, nous pourrons éviter le gaspillage et améliorer la distribution de l’eau et sa qualité.
Comme pour d’autres biens, la gratuité incite au gaspillage et elle est le gage d’une pénurie.
Extrait exclusif web: «S’obstiner à ignorer le caractère économique des ressources hydriques est sans conteste garant de pénurie.» (p. 195)
Extrait exclusif web: «L’économie est une science qui s’articule autour de la conciliation nécessaire entre les ressources limitées et les besoins illimités, et dont la principale préoccupation est d’éviter le gaspillage et d’inciter à la préservation des ressources.» (p. 195)
Extrait exclusif web: «Il faut alors demander à tous ces partisans du socialisme de l’eau si le fait d’utiliser ce précieux liquide pour laver son auto ou pour embouteiller du Coca-Cola répond à leur définition de droit fondamental et de bien essentiel à la vie.»(p. 198)
MYTHE 8

Santé: la boîte de Pandore
Ici, l’auteure compare le mythe de la gratuité des soins de santé à celui de la boîte de Pandore.
Vu de l’extérieur, le système de santé canadien, qui assure l’accessibilité des soins aux plus démunis, semble idéal. Mais lorsqu’on le regarde de plus près, il comporte de sérieuses lacunes.
S’appuyant sur des études canadiennes et des statistiques de l’OCDE, Mme Elgrably montre que le système de santé canadien est en piètre état.
Elle dénonce aussi le monopole de l’État sur la santé, situation qu’il n’hésite pourtant pas à interdire dans toute autre sphère de l’économie.
Extrait exclusif web: «Il est toutefois fondamental de ne pas se laisser berner par un extérieur scintillant et de déterminer si un système de santé fondé sur un motif idéologique à saveur communiste constitue effectivement la panacée universelle.» (p. 214-215)
Extrait: «Dans leurs efforts pour créer un système où les soins de santé seraient également accessibles aux riches et aux pauvres, des politiciens bien intentionnés ont réussi à ériger un système où Fido peut se faire soigner, mais pas son maître.» (p. 223)
Extrait exclusif web: «Décréter un monopole revient à assassiner la concurrence et les améliorations constantes qu’elle favorise.» (p. 226)
Extrait exclusif web: «Le monopole de la santé réduit donc le malade au rang de quémandeur, tandis que la concurrence lui confère le pouvoir d’exiger et d’obtenir rapidement les soins dont il a besoin.» (p. 227)
Extrait exclusif web: «Loin de garantir l’équité dans la maladie, notre système de santé soviétisé a engendré une médecine pour le peuple, et une médecine pour la nomenklatura constituée des intervenants du milieu de la santé, de leurs proches, des politiciens, des vedettes du monde du divertissement, des hommes d’affaires et de quelques débrouillards.» (p. 230)


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