M. Lisée, ça suffit!

Nous vous avons assez entendu

Tribune libre

''D'ici là, sans repos ni halte, en communauté de sentiment avec les assoiffés d'un mieux être, sans crainte des longues échéances, dans l'encouragement ou la persécution, nous poursuivrons dans la joie notre sauvage besoin de libération. '' - Le refus Global

Vos attaques contre Monsieur Parizeau dévoilent toute l’étendue de votre couardise et votre incapacité à faire une appréciation juste et rigoureuse du contexte politique actuel. Votre choix de l’affirmation nationale à la Pierre-Marc Johnson nous fera glisser dans les méandres de l’Histoire. Le PQ sous un éventuel leadership de votre personne glisserait à 16 % dans les intentions de vote.

Comme ministre des Relations internationales, vous avez été incapable de nous échafauder le moindre début du commencement d’une politique étrangère. Votre échec en Écosse aurait pu provoquer une prise de conscience salutaire, mais non, vous avez recommencé à pratiquer un nationalisme de survivance dont le seul allié reste la France, elle-même aux prises avec la bureaucratie Bruxelloise qui s’applique à détruire systématiquement toute souveraineté des États européens. Notre lutte est celle d’une libération nationale, mais aussi celle de la transformation de l’économie pétrolière et industrielle vers celle du savoir.

Notre pays existe et son nom c’est le Québec. Seul son contrôle total nous échappe encore. Il possède un territoire, un peuple, une langue et une Assemblée nationale. Le Québec est effectif et notre fonction publique n’attend que les ordres d’élu(e)s capables d’en reprendre le contrôle. Nous devons nous affranchir du pouvoir d’Ottawa, il nuit à l’essor de notre nation et nous empêche d’accueillir comme il se doit tous ceux qui voudraient clairement venir bâtir avec nous cette société française unique en Amérique du Nord.

Nous devons récupérer tout notre pouvoir de taxation. Duplessis a fait la moitié du boulot. À nous de terminer le travail. Nous devons éliminer une bureaucratie de trop : celle d’Ottawa.
La politique est affaire d’intérêt et de rapport de force. Nous n’avons pas suivi les pistes mises de l’avant lors de la saison des idées. Mme Marois, sur les conseils d’un état-major poltron, a offert le pire des choix : ni oui ni non, mais peut-être. En fait, dès qu’elle monta à bord de son autobus, sa campagne est partie en vrille. Elle en avait perdu le contrôle aux mains de stratèges timorés, les mêmes qui conseillèrent les Bouchard, Landry et Boisclair.

Et vous, vous vous demandez encore pourquoi nous perdons d’élection en élection. De plus, le travail sur le terrain n’est pas toujours fait adéquatement. Au Parti Québécois, la mise en place d’une organisation digne du XXIe siècle souffre d’un manque total de leadership organisationnel. Des serveurs informatiques qui plantent en pleine sortie de vote, c’est inacceptable. C’est de la vulgaire incompétence.

Il est aussi temps au Parti Québécois de changer de doctrine. La doctrine étapiste du bon gouvernement proposée par un agent double canadien du nom de Claude Morin doit être abandonnée. Changer de stratégie ne sert à rien si la doctrine qui la sous-tend ne change pas. Nous devons élaborer une stratégie d’État. Je vous invite cordialement à lire « Géopolitique et Avenir du Québec » de monsieur René Marcel Sauvé. La construction d’un État est un fait qui précède le droit. Cette construction est lente, mais permanente dans le temps. L’attente d’un mythique référendum est un piège mortel. Ne pas le comprendre après autant de défaites frôle la folie.

Vous avez été conseiller politique et éminence grise, vous avez été ministre, mais aujourd’hui, à titre de simple député, c’est maintenant à vous de faire des choix et d’agir avec courage et dignité au lieu de pérorer sur les causes de cette nouvelle défaite. À vous de choisir votre camp : celui de l’avenir ou du passé. Chose certaine, l’Histoire, elle, se souviendra de Monsieur Parizeau, l’un des rares hommes d’État que le Québec ait connu.


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mai 2014

    Quand ça Lisée a fait le "choix de l’affirmation nationale à la Pierre-Marc Johnson"? Je n'en crois pas un mot.
    En passant, Parizeau a gagné l'élection de 1994 puis a tenu le référendum en 1995. Deux étapes. Parizeau est étapiste, eh oui! Et il y a rien de mal à cela.

  • Pierre Cloutier Répondre

    12 mai 2014

    Bravo pour votre texte. Clair, net, précis, bien écrit et réfléchi.
    Article 1 du programme du PQ : "Le Parti Québécois a comme priorité de préparer et de présenter une proposition d'indépendance nationale au peuple québécois lors de la prochaine élection et d'en réaliser l'accession par le voie pacifique et démocratique"
    J'ai l'impression que les chouverainistes ronronnants et mollassons sont déjà en train de nous concocter une autre version de l'affirmation nationale et de la gouvernance chouverainiste, qui va s'appeler cette fois "la promotion et la défense des intérêts supérieurs du Québec et du bien commun" pour étirer leur temps de glace sur la patinoire provinciale.
    On appelle cela "la défense élastique". Les chouverainistes ronronnants et mollassons en raffolent. Cela les excite et ils finissent par y croire. Lisée en est un. On n'est pas sorti du bous avec ces gens-là.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2014

    .Un vote pour le PQ doit être compris par la population comme étant un vote pour l`indépendance lors de la prochaine élection. Le PQ doit être clair là-dessus et défendre fermement ce sens à donner aux votes. VOIR LA PROCHAINE ÉLECTION COMME EN ÉTANT UNE RÉFÉRENDAIRE.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2014

    Enfin quelqu'un qui n'a pas peur de parler d'indépendance, et de dire ce que beaucoup de personnes pensent. Ne lâchez pas Mme Paquin ça prends du monde comme vous pour souffler sur les braises lorsque presqu'éteintent. Merci beaucoup ça réchauffe un peu!
    VIVRE LE QUÉBEC LIBRE

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    12 mai 2014

    Au-delà des mises-au point récentes sur le contenu, J.-F. Lisée m’est toujours apparu comme une sorte de ballerine intellectuelle dans la chorégraphie indépendantiste.
    Une « prima ballerina assoluta » de la politique, plus intéressé à exhiber aux béats ses chaussons, son tutu et ses clignements de cils qu’à entrer hardiment dans la mêlée pour défendre et plaider l’option indépendantiste avec la puissance de l’esprit et la générosité du cœur.
    Élégant à l’esprit raffiné comme un Dandy du XIXe s., Lisée excelle dans les conversations de salons et les parades de séduction. Mais ne lui demandez pas de conduire une armée au combat : aux premiers sons des tambours, Lisée angoisse, s’affole, doute puis déprime.
    « Brillant » conseiller, certes, mais Lisée n’a de toute d’évidence pas l’étoffe nerveuse d’un chef ou d’un timonier de haute-mer.
    Bien que certains puissent bizarrement le classer « parmi les souverainistes pressés », ma conviction personnelle est à l’effet que Lisée ne croit plus à l’indépendance, s’il y a déjà cru.

    Je ne peux me rappeler exactement la date, mais il y a quelques mois, un journaliste de la télévision lui avait posé à brûle pourpoint la question : « Monsieur Lisée, croyez-vous que le Québec deviendra un jour indépendant? »
    Dans la fraction de seconde qui suivit la question, Lisée baissa les yeux, se tortilla un peu et – bien que sa réponse tarabiscotée pouvait laisser penser qu’il y croyait tout de même un peu, son langage corporel tout entier le trahissait bien involontairement en faisant passer un message à l’effet contraire.
    Pour Madame et Monsieur « tout-le-monde » dont je suis, le caractère timoré de Jean-François Lisée m'apparait être à l’antipode de celui de Pierre Karl Péladeau.
    Car, en bout de compte, c'est du choix d'un prochain chef dont il s'agit.
    Restera à jauger ce que sera le contenu du prochain programme... si le P.Q. ne prend pas une éternité avant de désigner son chef.
    À trop attendre, le temps fera son oeuvre et le P.Q. disparaitra de la carte mentale des citoyens.
    -----
    P.s.: L'inaptitude nerveuse à la chefferie n'invalide pas pour autant la rigueur d'analyse ou la justesse de certaines critiques à l'égard des prises de positions d'autres collègues sur la Charte.

  • Gélinas Claude Répondre

    12 mai 2014

    L'on peut aimer ou ne pas aimer JFL mais on ne peut et ce particulièrement dans un contexte de remise en question se priver de sa parole en raison de son expérience d'ex-conseillers de Premiers ministres, d'auteurs d'ouvrages, de professeurs, de conférenciers, d'ex-ministre et de député. J'ajoute qu'il serait également utile et approprié qu'à l'instar de JFL que d'autres députés livrent leurs opinions et favorisent les échanges et les débats. C'est de cette façon que le PQ pourra établir son programme et mieux se positionner pour le prochain rendez-vous électoral.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2014

    Voici la prétendu attaque de Lisée contre Parizeau
    J'ai beaucoup de respect pour M. Parizeau, mais j'en ai autant pour M. Lisée. Si M. Parizeau a le droit d'exprimer son opinion, M. Lisée peut en faire tout autant. Ce dernier est un fin analyste de la politique québécoise, et quoique qu'on peut ne pas toujours être d'accord avec lui, il convient d'écouter et de prendre au sérieux ses messages.
    Ce qu'il nous dit ici, est que ce qu'on répète depuis des lustres, soit qu'il y a 40% d'indépendantistes au Québec, n'est peut-être plus vrai aujourd'hui. M. Parizeau vient de répéter à nouveau ce mantra, et M. Lisée a jugé nécessaire de faire une mise au point.
    Il prétend que le taux d'indépendantistes aujourd'hui ne serait plus que de 28%. Il est évident que le message n'est pas facile à entendre, mais il serait futile de tirer sur le messager.
    Considérant le résultat des deux dernières élections, son estimation pourrait fort bien ne pas être très loin de la réalité.
    L'autre thèse veut qu'il y ait toujours 40% d'indépendantistes au Québec, et que c'est ON et QS qui jouent aux saboteurs pour empêcher le PQ le prendre le pouvoir avec une majorité.
    Il faut poser le bon diagnostic, si on veut prescrire le bon remède.

  • François A. Lachapelle Répondre

    12 mai 2014

    Jean-François Lisée devrait se rappeler chaque matin à son levé qu'il est un politicien élu qui a perdu des plumes le 7 avril 2014 par rapport à l'élection précédente du 4 septembre 2012.
    Effectivement, sa majorité a fondu de 8852 voix en 2012 à 1598 voix en 2014. Vu autrement, les 12712 voix obtenues en 2014 par Monsieur Lisée représentent un faible 24,5% des 51819 votants inscrits.
    Le rôle de Monsieur Lisée lors de sa nomination comme Ministre en 2012 devait contenir comme mandat d'augmenter le nombre de sièges du PQ dans la grande région de Montréal. Il n'a pas réussi. Il a surtout réussi à nuire à la Ministre De Courcy dans le dossier de la langue par sa déclaration contre-productive sur le poste de radio CJAD concernant le bilinguisme souhaité des changeurs de la Société de transport de Montréal ( STM ).
    Monsieur Lisée ne s'est jamais inspiré d'une nécessaire distinction en matière de bilinguisme au Québec bien expliquée par le Dr Laurin à l'été 1977: faire nécessairement la différence entre un bilinguisme personnel ( même un trilinguisme en 2014 ) d'un bilinguisme institutionnel.
    Conclusion que Monsieur Lisée devrait comprendre: s'il s'est représenté comme candidat du PQ aux élections du 7 avril 2014, c'est qu'il a fait le choix d'être un politicien et non un "libre penseur" comme avant. Donc, on espère de Monsieur Lisée beaucoup de sens politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2014

    Madame Paquin, je crois que vous ne connaissez ni M. Parizeau, ni M. Lisée. À ce que je sache, le référendum de 1995 venait à peine de sceller la victoire de l'option du « Non », que M. Parizeau a créé une mutinerie en y allant de propos, probablement très véridiques, mais ô combien démesurés.
    M. Parizeau est un grand, mais au lieu de se battre, quand il reçoit un coup sur la gueule, il laisse tout le monde en pan. Pourquoi a-t-il laissé la chefferie du Parti Québécois au fédéraliste Lucien Bouchard et sa troupe (Facal, Legault, etc.)?
    En 1988, il a pris la direction du PQ. Le 22 juin 1990, il tombe dans les bras de son vieil « ami » Robert Bourassa qui donnait tous les signes qu'il devenait « souverainiste ». En 1992, M. Bourassa qui clamait à l'intérieur du projet de loi 150 qu'il prévoyait tenir un référendum sur la souveraineté du Québec si l'Accord du Lac Meech n'était pas ratifié, a plutôt modifié celle-ci pour en faire un sur l'Accord de Charlottetown.
    Alors, pendant combien d'années que M. Parizeau a réagi en tant que véritable farfadet de Bourassa? M. Parizeau a complètement bousillé l'élan souverainiste du référendum de Charlottetown en 1995. Tellement, qu'il a fallu que le fédéraliste Lucien Bouchard vienne à sa rescousse, lui qui voulait s'éloigner au plus possible du référendum sur la souveraineté au Québec.
    M. Parizeau est excellent comme gérant d'estrades...

  • Marcel Haché Répondre

    12 mai 2014

    « La construction d’un État est un fait qui précède le droit. Cette construction est lente, mais permanente dans le temps. L’attente d’un mythique référendum est un piège mortel »
    Fort bien. Tout cela est exact. Mais alors, comment espérez-vous vous y prendre pour continuer « cette construction lente », si le P.Q. ou n’importe lequel parti indépendantiste n’arrive jamais au pouvoir de la très provinchiale provinche de Québec ?
    Si vous preniez l’exacte mesure de l’élection de 2014, vous admettriez qu’aussi bien le référendum que l’élection référendaire sont deux lignes qui ont été enfoncées par les médias fédéralistes et le P.L.Q. ensemble.
    Certes, Pauline Marois et ses conseillers ont fait en 2014 la plus mauvaise campagne imaginable. Croyez-vous sérieusement, cependant, qu’en pleine campagne électorale, si plutôt que de dire « peut-être un référendum », elle avait dit quelque chose comme il n’y aura pas de référendum, nous comptons déclarer l’Indépendance du Québec dès notre élection, et par le fait même nous affranchir du pétrole le lendemain, pouvez-vous croire aujourd’hui cette pure fabulation que le P.Q. s’en serait mieux tiré ?
    Manifestement, le déni existe. Il existe hélas un parti indépendantiste pour porter spécifiquement le déni indépendantiste. C’est celui que préfère Jacques Parizeau. Mais ce n’est pas le P.Q….et c’est très bien ainsi.

  • Marcel Bernier Répondre

    12 mai 2014

    Bienvenue parmi nous, madame Paquin. J'aime votre vision politique et j'espère bien avoir le plaisir de vous relire bientôt puisque vous alimentez si aimablement notre réflexion.

  • Réal Pelletier Répondre

    11 mai 2014

    Je comprends vos réserves sur le comportement de M. Lisée, encore que certaines critiques appellent des nuances.
    Bien sûr, M. Lisée et d'autres "pérorent" sur les résultats dramatiques du dernier scrutin, mais il faut dire que les médias dans leur ensemble ont choisi, eux d'abord de "pérorer" sur le même sujet en se délectant, les intervieweurs radio de Radio-Canada en particulier s'en donnant à coeur joie, oubliant même de scruter la valeur du nouveau gouvernement en place.
    Vous reprochez aussi à M. Lisée de ne pas avoir été à la hauteur de sa fonction de ministre responsable des affaires étrangères. Il n'était pas possible en un peu plus d'un an d'en arriver à des résultats tangibles sous ce rapport, tout en s'occupant du commerce international, en même temps que du lourd dossier de Montréal.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2014

    Madame Danielle Paquin,
    Votre texte est plein de bon sens et de clarté. Je partage. Monsieur Lysée donne l'image de la mollesse et de l'indécision. Il lui faut s'asseoir à l'ombre et méditer.

    Ainsi que tous les coqs caquetants assoiffés de se hisser sur la plus haute perche du poulailler. J'ai l'impression qu'une fois dans les coulisses du pouvoir, les hommes et les femmes politiques perdent pied, pédales et plumes. Ils patinent comme des idiots, nous sortent un langage mou, inepte, infécond, sans racine. On coupe le cordon du coeur, on constipe, on ratatatine des couilles (pardon mesdames!), on s'enroue, bref les discours sont mièvres, les actions avortent parce que la parole ment et les actes sont inexistants. C'est de la fumisterie!
    Nous avons été trahis. Nous avons cru. Je me demande ce que l'on doit faire quand le chauffeur de l'autobus se met à zigzaguer sur la route ?
    On le tasse gentiment et on prend la roue? Ce n'est pas ce qui est arrivé à ces dernières élections. On s'est tassé dans le coin en espérant que la Victoire se laisserait avoir. Pitoyable!
    Je recommande aussi vivement les livres de monsieur René Marcel Sauvé.