Peter Kruyt - On a récemment reproché au conseil d'administration de Concordia de ne pas sembler désireux de commenter la démission de Mme Judith Woodsworth en tant que rectrice de l'Université. Il m'apparaît donc important de préciser le contexte de son départ.
J'aimerais d'abord souligner que le conseil d'administration est composé de 42 personnes et qu'il réunit étudiants, diplômés, professeurs, membres du personnel et représentants de la communauté externe. Le conseil s'est engagé à agir en tout temps dans l'intérêt de l'Université, et ce, dans un esprit d'ouverture envers la communauté.
Les membres du conseil ont toujours pris au sérieux leur responsabilité à Concordia. Forts de leur engagement envers l'Université et la communauté, ces bénévoles siègent au conseil en raison de leur expérience professionnelle et de leur capacité à assurer un leadership et à appuyer la direction. C'est d'ailleurs leur souci d'agir dans l'intérêt de Concordia qui les a guidés au cours des dernières semaines.
Nonobstant notre adhésion au principe de transparence, une bonne gouvernance nécessite, entre autres choses, que le conseil respecte les ententes de confidentialité dans la conduite des affaires de l'Université. Le communiqué publié par Concordia le 22 décembre dernier a été approuvé à la fois par Concordia et par Mme Woodsworth. Par conséquent, les deux parties sont limitées dans ce que chacune peut déclarer publiquement. Je crois également au droit de toute personne au respect de sa vie privée.
Positionnement de Concordia
En ce qui concerne la question plus vaste du positionnement actuel de Concordia, il est indéniable que notre établissement, lequel fait partie intrinsèque de la trame culturelle de Montréal, est un bel exemple de réussite.
En effet, Concordia continue d'enregistrer un nombre record de demandes d'inscription de la part d'étudiants de haut calibre. De plus, nous avons renouvelé le corps professoral et avons recruté et retenu des professeurs et des chercheurs réputés dans leur discipline respective. D'ici peu, nous aurons terminé les travaux de construction réalisés dans le cadre du Programme d'infrastructure du savoir parrainé par les gouvernements fédéral et provincial. Ces projets totalisant 80 millions de dollars créeront de nouvelles occasions pour les chercheurs et les étudiants dans des domaines allant de la génomique à l'énergie solaire, en passant par les sciences de l'exercice.
Mais surtout, Concordia dispose de solides assises financières. Nous prenons très au sérieux notre rôle d'administrateur des deniers publics. Ainsi, nous avons travaillé avec diligence à équilibrer le budget et à réduire la dette accumulée, tout en pilotant des projets immobiliers majeurs que nous avons réussi à réaliser en respectant les échéanciers et les budgets. D'ailleurs, le déficit accumulé de Concordia compte parmi les plus faibles de toutes les universités québécoises.
Déterminés à bâtir sur ces bases solides, nous avons adopté un cadre stratégique qui poursuit des objectifs à la fois ambitieux tout en demeurant réalisables. En nous concentrant sur les forces de Concordia, nous visons à trouver un équilibre entre notre tradition d'établissement accueillant et engagé et notre mission d'excellence en enseignement, en recherche, en créativité et en partenariat avec la communauté. Concordia aspire ainsi à se classer parmi les meilleures universités généralistes du Canada d'ici dix ans et à s'imposer comme premier choix pour les étudiants et les professeurs d'ici et de l'étranger dans les domaines ciblés qui font sa réputation.
Calomnies
C'est donc dans ce contexte et à la suite de discussions en décembre avec les membres du conseil que Mme Woodsworth a décidé de démissionner.
Certains ont avancé que le départ de Mme Woodsworth serait lié à une mauvaise utilisation des fonds par elle ou son mari. Ce sont des calomnies et des affirmations injustes et irresponsables. En outre, tout conflit d'intérêts potentiel a été porté à l'attention du conseil d'administration, conformément à nos règlements. Au contraire, j'ajouterais même que, dans les dépenses que j'ai approuvées, Mme Woodsworth a fait preuve de conservatisme et de prudence.
Il est compréhensible que la communauté de Concordia s'interroge sur les récents événements et leurs possibles répercussions sur notre établissement. J'ai plusieurs raisons d'être optimiste quant à l'avenir de Concordia. Tout d'abord, les activités d'enseignement, de recherche et de service à la communauté se poursuivent sans changement ni interruption durant cette période de transition.
De plus, le conseil fait entièrement confiance à l'équipe de direction solidement en place ainsi qu'au corps professoral dont l'excellence a d'ores et déjà fait de Concordia l'un des premiers choix pour les étudiants et les professeurs.
Questions de gouvernance
Nous nous sommes engagés à aller de l'avant et à tirer parti de nos forces. Dans un marché qui se livre une concurrence féroce pour attirer les étudiants, recruter les professeurs et les administrateurs ainsi que pour financer la recherche, il est essentiel de pouvoir compter sur la bonne équipe de direction.
J'ajouterais que nous étudions depuis 18 mois les questions de gouvernance, lesquelles demeurent une priorité constante pour le Conseil.
Cette semaine, le comité exécutif du Conseil passera en revue les candidats pour le poste de recteur ou de rectrice intérimaire, puis formulera une recommandation à l'ensemble du Conseil. Nous avons comme objectif que la personne choisie entre en fonction avant la fin du mois. Nous recherchons une ou un dirigeant qui saura mobiliser tous les membres de la communauté de Concordia afin de susciter l'enthousiasme et l'engagement nécessaires pour réaliser nos aspirations communes. Le recteur ou la rectrice intérimaire aura clairement pour mandat de poursuivre la mise en oeuvre de notre cadre stratégique, en plus de réaliser des objectifs concrets au cours d'un mandat qui pourrait durer entre 12 et 18 mois.
En temps opportun, le conseil mettra également sur pied un comité de sélection qui établira tout d'abord le profil de notre prochain chef d'établissement. Durant ce processus, nous ferons appel à la participation active de tous les membres de la communauté de Concordia.
Entre-temps, je suis disposé à engager un dialogue constructif et je vous invite à me faire part de vos commentaires ou interrogations. Avec votre aide et votre soutien, Concordia poursuivra ses efforts afin de se classer parmi les universités généralistes les plus dynamiques du Canada tout en contribuant à l'avancement de la société et en demeurant un lieu d'étude, d'enseignement et de travail incomparable.
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Peter Kruyt - Président du conseil d'administration de l'Université Concordia
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