Louise Leduc - Par une motion votée à l'unanimité, les membres de la plus haute instance représentative de l'Université Concordia ont réclamé la démission de Peter Kruyt, président du conseil d'administration, dans la foulée des départs inexpliqués et à mi-mandat des deux derniers recteurs.
Contrairement à ce qui avait été initialement annoncé, M. Kruyt ne s'est pas présenté à la réunion de ce qui est appelé «le sénat».
Il a plutôt laissé au recteur par intérim, Frederick Lowy, dont la nomination avait été officialisée le matin, le soin d'écouter les récriminations d'étudiants et de professeurs réclamant d'une seule voix des explications et une gestion plus transparente.
En matinée, M. Kruyt, qui est vice-président de Power Corporation, était cependant présent à la conférence de presse tenue pour présenter M. Lowy. M. Lowy, âgé de 77 ans, est bien connu à l'Université Concordia pour en avoir été le recteur de 1995 à 2005.
Se disant lié par une entente de confidentialité, M. Kruyt n'a pas expliqué le départ de la rectrice Judith Woodsworth, partie à mi-mandat avec une prime de départ de 703 500$, son prédécesseur Claude Lajeunesse étant lui aussi parti avant l'heure avec une prime de départ de 1,3 million.
M. Kruyt a cependant souligné son intention «de traiter la question de la gouvernance avec aplomb et dans un esprit de communication ouverte», insistant à plusieurs reprises sur l'importance d'un meilleur dialogue entre le conseil d'administration et la communauté universitaire.
Si Mme Woodsworth y consentait, serait-il disposé à expliquer les raisons de son congédiement? À cela, M. Kruyt a répondu que la question était hypothétique, mais il n'a pas fermé la porte.
Le recteur par intérim, M. Lowy, s'est dit conscient de l'existence «d'un gros problème» à l'Université Concordia, et s'est montré déterminé à travailler dans le respect de chacun. Il a ajouté que dans les 10 années pendant lesquelles il avait été recteur, il s'était bien entendu avec chacun, ce qu'a confirmé M. Kruyt, décrivant le recteur par intérim comme quelqu'un de rassembleur.
En après-midi, au «sénat», les étudiants et les professeurs ont parlé de leur colère et de l'effet démoralisateur qu'avaient sur eux les récents départs inexpliqués à l'Université Concordia.
Leur frustration a été amplifiée par le fait qu'aucun membre du conseil d'administration n'était présent à la réunion. «Pas un seul des membres n'avait le temps d'être ici, manifestement. Le conseil d'administration nous ignore, s'est plaint Christopher Ross, professeur de marketing. Il serait bon qu'il se souvienne que l'université, ce ne sont pas des édifices, ce sont des gens.»
«Par son absence, M. Kruyt démontre son manque d'intérêt», a tranché Erik Chevrier, un représentant étudiant.
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