Tout n'est pas perdu.

Mme Weil a compris.

Tribune libre

Au milieu de l'actuel tohu-bohu, une nouvelle est passée inaperçue. Dans un article de Robert Dutrisac publié dans le Devoir du 26 avril 2012, on apprend que la ministre de l'Immigration et des communautés culturelles, Kathleen Weil, va de l'avant avec le projet de confier à des organismes communautaires l'accueil des immigrants mais que celui-ci se fera en français seulement, quitte à avoir des interprètes, et non aussi en anglais et en espagnol comme il avait été annoncé.
«Sur la question de l'accueil, ça s'est certain : il faut que l'accueil soit en français. J'ai vraiment saisi l'élément problématique et je suis tout à fait d'accord avec ça. (…) Il faut que l'image, le message qu'on transmet, c'est que la langue commune c'est le français», a dit Mme Weil.
C'est à la suite d'un voyage en France, lors duquel elle a assisté à des séances d'accueil qu'elle a eu la révélation : «je faisais un peu le parallèle : on ne pourrait pas imaginer qu'en France on puisse faire une séance d'accueil dans une autre langue que le français.»
Et voilà. Mme Weil a compris quelque chose qui échappe semble-t-il à beaucoup de nos concitoyens: le français est la langue commune des Québécois parce que, comme en France, c'est celle qui est la plus parlée au Québec, tout simplement. Comme dirait M. Sauvé, il s'agit d'un fait relationnel, d'un fait réel et non pas d'une exigence rationnelle. On n'a pas à demander la prédominance du français au Québec, on a seulement à la constater et à constater que c'est une nécessité que de le connaître pour vivre au Québec autrement que dans un ghetto.
Malheureusement beaucoup de nos concitoyens, suivis en cela par de nombreux politiciens, ne voient plus l'importance du français pour se comprendre entre nous et pour nous comprendre nous-mêmes personnellement. Saisissant la proie pour l'ombre et négligeant leurs propres intérêts, ils rêvent que leurs enfants parlent non pas le français mais l'anglais. Au lieu d'avoir comme objectif de vivre ici, ils se voient vivre ailleurs avec le risque que leurs enfants ne maîtrisent vraiment aucune langue et mènent une vie engluée dans les vapeurs d'une pensée rabougrie et limitée à l'à peu près.
Il faut d'abord avoir comme objectif que nos enfants maîtrisent notre langue, le reste n'est que baliverne.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2012

    @ Louis Methé
    Enfin, un porte-parole du West Island qui se réveille! À souhaiter que ce geste positif déteigne sur ce quartier rhodésien.
    André Gignac 28/4/12

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2012


    Malheureusement, je crainds que
    ce que Mme Weil a surtout compris c'est que des élections seront bientôt tenues au Québec!