Éric Clément - Le conseil municipal de Montréal a demandé officiellement, ce mardi matin, au gouvernement libéral de Jean Charest de décréter la création d'une commission d'enquête publique «pour faire toute la lumière sur les allégations de corruption et de malversation dans l'industrie de la construction et particulièrement sur l'aspect de la collusion dans le processus d'octroi des contrats».
Le conseil s'est prononcé à l'unanimité sur le sujet, 61 élus s'étant prononcés en faveur et aucun contre.
Le maire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard, a insisté sur le fait que la commission instituée devrait aussi porter sur le financement des partis politiques «pour mettre en lumière des pratiques et, au besoin, pour les corriger».
«J'espère que la commission fera enquête sur les liens incestueux entre des promoteurs, des entrepreneurs et des partis municipaux, a ensuite lancé le conseiller Projet Montréal de Mile-End, Alex Norris. On sait que l'ancien bras droit du maire et l'ancien bras droit de la chef de l'opposition officielle ont eu des relations très troublantes avec des entrepreneurs. Il y avait des conflits d'intérêt très graves.» M. Norris a alors dit que le public avait le droit d'en savoir plus sur ces «relations incestueuses que l'on a pu découvrir grâce au travail exceptionnel des journalistes, je pense particulièrement au journaliste de La Presse, André Noël, c'est en grande partie grâce à lui que nous sommes ici en train de discuter de cette question.» Le leader de la majorité Union Montréal, Marvin Rotrand, a toutefois invité les élus à la prudence et à faire attention de n'accuser personne et de ne pas prendre des allégations pour des faits avérés. «Cette demande n'est pas une chasse aux sorcières», a-t-il dit.
Le président du conseil municipal, Claude Dauphin, a également invité le conseiller Norris, à la prudence, lui rappelant que les conseillers municipaux n'ont pas droit à l'immunité comme les parlementaires.
Marvin Rotrand s'est par ailleurs étonné du fait que ni la Ville de Laval ni celle de Longueuil n'ont officiellement demandé au gouvernement du Québec d'instituer une telle commission d'enquête.
La motion adoptée par le conseil municipal sera envoyée à l'Assemblée nationale du Québec.
L'opposition a également déposé une motion visant à annuler le contrat des compteurs d'eau accordé à GENIeau, compte tenu des recommandations du vérificateur général de Montréal dans son rapport sur le sujet rendu public le 21 septembre dernier. Cette motion était discutée quand le conseil a été suspendue jusqu'à 14h.
Le conseil a aussi officiellement renommé «avenue des Canadiens-de-Montréal» la partie de la rue De La Gauchetière Ouest située entre les rues Paul et de la Montagne.
Enfin, le nouveau directeur général de la Ville, Louis Roquet, qui entrera en fonction le 1er janvier, a été officiellement nommé. La chef de l'opposition officielle, Louise Harel, a demandé des détails sur son contrat et sur sa durée.
Le maire Tremblay a répondu que la nomination est de la responsabilité du comité exécutif. «Le contrat est d'une période de cinq ans et le salaire de 300 000 dollars», a dit le maire, ajoutant que M. Roquet sera «exclusivement» à l'emploi de la Ville.
Montréal demande officiellement une enquête publique
Le conseil s'est prononcé à l'unanimité sur le sujet, 61 élus s'étant prononcés en faveur et aucun contre.
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