Moralité publique

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PKP, Jean-Marc Fournier et... Kadhafi !





La générosité avec laquelle des bureaucrates du réseau de l’Université du Québec ont gratiné leurs salaires étonnera peut-être ceux qui se font une idée idyllique de l’État québécois.


Pourtant, ce royaume ne dégage pas que des parfums. Une image suggérée par l’essayiste Carl Bergeron me revient à l’esprit: celle d’un cadavre éventré où les chacals s’empiffrent avec férocité. Le dernier rapport du Vérificateur général (VG) le signale à nouveau.


Durant des années, l’attribution de bonis était interdite; des règles précises entourent depuis toujours la rémunération des gestionnaires. Mais ces règles étant violées à peu près partout, on n’hésite plus à récidiver.


Bonne éducation


Les troufignoleurs de budget ont déjà poussé le bouchon de la cupidité le plus profond possible. En un seul vote, sans qu’on le sache, les dirigeants du réseau de l’Université du Québec ont additionné un régime de retraite à celui dont ils jouissaient déjà.


La moitié de ceux qui votèrent, le 15 mars 2006, profitaient de ce «programme de retraite supplémentaire» financé à 100 % par des fonds publics. Le conflit d’intérêts était grossier, mais personne ne dit mot! Chez les gens de bonne éducation, tout le monde attend son tour.


Le rapport du VG déposé à l’Assemblée nationale jeudi barbouille à nouveau le triste portrait de l’Université du Québec. Et, comme chaque fois, les autorités politiques tombent des nues. On se dit que si le VG ne tenait pas la rubrique, on ne saurait rien des renifleurs de bonis.


Elle-même issue de la «rectocratie» universitaire, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, n’aura rien à dire de compromettant. Et la tradition du no-fault sera respectée.


Il y a quelques années, Line Beauchamp, qui fut locataire — et zombie — du Complexe G, a appris un jour dans le Journal que son sous-ministre avait distribué des primes de 10 000 $ à 20 000 $ à ses adjoints. Le décrochage scolaire n’a jamais empêché les récompenses.


Dix ans plus tard, le rapport de la vérificatrice Guylaine Leclerc déplore que le ministère n’assure pas un contrôle vigilant de la rémunération. Comment peut-il en être autrement? Le ministre est l’invité du dîner de cons.


Les années passent et le ministère répète les mêmes vœux pieux. Qu’il établira des contrôles, qu’il fera attention et qu’il fera respecter les règles. On en rigole comme au théâtre.


Maisonneuve


Dans cet univers où la morale est de guimauve, il ne faut par ailleurs pas s’étonner des nouveaux malheurs du cégep de Maisonneuve, où les amis du Coran occupent un jour la bibliothèque et le lendemain le gymnase, en donnant au passage des claques au concierge.


L’établissement dit ne pouvoir contrôler le va-et-vient des indésirables durant les fins de semaine. Les radicaux avaient affaire à des mous, ils savent maintenant que l’auberge espagnole est ouverte le week-end.


Cette histoire devrait intéresser le gouvernement Couillard. Mais la ministre David dit que «jamais, jamais, jamais», elle ne se prononcera sur le radicalisme religieux au collège.


Une déclaration qui n’est pas si étonnante. On n’attend pas d’une universitaire qu’elle ait du courage, mais qu’elle sache parler à ses pairs, des gens de bonne pâte et de consensus.


Mais son refus obstiné en dit long sur le malaise du gouvernement. C’est au cégep de Maisonneuve qu’étudiaient les jeunes partis faire la guerre en Syrie. On l’avait presque oublié. C’est d’ailleurs tellement emmerdant qu’on en parle à peine.







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