Pourquoi rester, pourquoi partir

Réflexion préliminaires

Tribune libre

Ma réflexion commence à peine sous cet angle.
Voici quelques idées préliminaires révisées en date du 7 novembre 2010:
- On se plaint beaucoup dans le ROC d’avoir à verser la péréquation qui prévoit que les provinces les plus riches aident ainsi les régions les plus pauvres du Canada. Pour moi, ce n’est qu’une question de justice sociale et distributive de la richesse collective à laquelle les Québécois contribuent selon leurs possibilités tout comme les autres provinces du Canada d’ailleurs. Pour d’autres c’est encourager la paresse et la dépendance économique, un sorte de BES récurrent sinon permanent.
- Pour les fédéralistes, c’est favoriser indûment un groupe de gens qui veulent briser le Canada en « se sauvant avec la caisse (?)» comme si les Québécois indépendantistes n’étaient que de vulgaires profiteurs pour ne pas dire de fieffés voleurs (?). Le slogan utilisé : « Le beurre et l’argent du beurre »… Par contre, la riche Alberta menace même de sortir du cadre confédératif si on ne règle pas bien vite cette situation.
- On oublie – volontairement ou malicieusement – dans le ROC qu’une partie de la péréquation, c’est la répartition des « surplus en taxes » récoltés par Ottawa de toutes les Provinces et Territoires. Donc le Québec et d’autres bénéficiaires de cette répartition n’ont pas à se culpabiliser d’en profiter en toute équité et justice, même si chaque entité aimerait mieux s’autofinancer.

- Prenons le point de vue inverse : Si le Québec n’était pas de quelque manière « profitable » pour la fédération canadienne, il y a longtemps, il me semble qu’on lui aurait montré clairement la porte ?
Alors quels sont ces avantages si précieux pour les leaders politiques du ROC de garder cette province récalcitrante dans le giron canadien ? La somme des avantages de l’union politique, commerciale, illusoire avec le Québec dépasse certainement celle des inconvénients réels ou imaginaires de la division, vue comme un « drame existentiel » pour les tenants d’un « trou d’eau à l’autre » traduction libre de : « A mari usque ad mare » (devise latine du Canada & allusion à un célèbre PM du Canada initialé PET).
Voici quelques avantages invoqués par les fédéralistes :
• Se distinguer des USA par la proportion culturelle et linguistique des quelque 22% de francophones au Canada (We have a French Province! disent-ils) Tout comme la proportion des hispanophones – qui ont aussi leur « revanche des berceaux » aux USA – est en train de prendre plus d’importance numérique que celle des francophones au Canada ?
• La volonté WASP fondatrice du Canada est-elle en train de s’effriter devant la montée du multiculturalisme et/ou de la globalisation/mondialisation ?
• Le « melting pot » étatsunien ne ressemble-t-il pas de plus en plus en 2010 à la situation socio-politico-culturelle canadienne et vice versa ?
Mes suggestions : Dès maintenant, que le Parti Québécois et tous les cerveaux indépendantistes mettent en action les idées que nous ressassons depuis plus de 40-50 ans.
• Quelle est la vision de Pauline Marois à ce sujet? Et qu’en disent d’autres indépendantistes ? Les commentaires récents (fin octobre 2010) de Monsieur Parizeau sont significatifs à cet égard… Pour ma part, je vais relire une deuxième fois les entretiens de Gilles Duceppe et intérioriser tous les arguments qu’il invoque. L’expérience acquise par le Bloc Québécois pendant ses 40 ans d’expérience à Ottawa devraient nous servir pour construire le pays du Québec (Nation’s building) à NOTRE IMAGE et à NOTRE RESSEMBLANCE.
• Rédiger NOTRE constitution, rapatrier tous les pouvoirs du fédéral puisque nous n’avons pas signé la Constitution Canadienne de 1982, pourquoi devrions-nous nous y soumettre… de quel droit peut-on nous y obliger ? Réponse ici :
49 Le rapatriement unilatéral de la Constitution du Canada en 1982 sans l’accord du Québec constitue un acte de séparatisme de la part du gouvernement fédéral et du Canada hors Québec, et confirme que le reste du Canada a décidé de faire cavalier seul dans son propre pays et ce sans le Québec.
Ainsi, le Québec est techniquement un état séparé du Canada et peut ainsi déclarer son indépendance.
Selon un article de The Gazette du 15 juin 2002 intitulé It’s time for Quebecers to stand together :
«But the Confederation pact among consenting colonial societies (Upper and Lower Canada, New Brunswick and Nova Scotia) was diminished and transformed by its unilateral patriation in 1982; unilateral because one of the original participants, namely Quebec (Lower Canada), did not consent. In our tradition or parliamentary sovereignty, there are only two things a parliament cannot do: change the political pact at its origin without the consent of the original political communities and alienate its own power. Given that both happened in 1982, Quebec’s refusal to endorse the new constitution was entirely legitimate.
English Canada’s action was, with respect to the constitution of 1867, separatist. ... we can decide either to re-configure Confederation or simply consider going our separate way as English Canada, in fact, did in 1982.” (Da.R.)

Source : 1001 raisons en faveur de l’indépendance du Québec
• Si nous y sommes contraints (?), c’est que nous nous y soumettons par ignorance, désinformation ou atavisme, conditionnés par la peur du changement ou celle d’un autre « octobre des mesures de guerre », d’un autre traumatisme référendaire, que sais-je?
• Quel pays dans le monde a gagné sa souveraineté et sa liberté en toute DÉMOCRATIE?
La plupart l'ont arraché par la force à leurs conquérants et souvent au prix de luttes sanglantes... Le Mexique où je vis a pris 100 ans pour compléter le processus de 1810-1910. Je veux qu'on procède autrement au Québec par une prochaine Révolution tranquille mais avec toute la fermeté et la conviction dont nous sommes capables.
• Entre temps, i.e. celui de la déclaration de notre indépendance du cadre constitutionnel canadien, ramenons au moins au Québec toutes les décisions qui sont de juridiction provinciale en vertu de la constitution de 1982. Ainsi nous bâtirons un rapport de force fort utile lors des négociations advenant la déclaration d’indépendance du Québec, que je souhaite ardemment vivre avant que d’en crever si possible. « Mourir debout plutôt que vivre à genoux » (Zapata)
• Réclamons immédiatement d’Ottawa toutes les sommes qui nous sont dues en vertu d’ententes ou de conventions antérieures, Vg. harmonisation de la TPS, sommes promises lors de la crise du verglas (1996-97), etc. et TOUTES celles que le PLQ néglige innocemment ou malicieusement de réclamer au nom du Québec depuis les six ou sept ans qu’il est au pouvoir.
Ma recommandation toute personnelle :
Que lors des prochaines élections québécoises, il soit CLAIR et ÉVIDENT POUR TOUS les Québécois qu’un vote pour le Parti Québécois soit un vote pour l’indépendance du Québec : « Si le PQ gagne les prochaines élections, il déclare l’indépendance du Québec IMMÉDIATEMENT » et entreprend toutes les démarches juridiques, financières et politiques pour rapatrier au Québec tous les pouvoirs d’un pays. Notre constitution québécoise est –semble-t-il (?) – en bonne voie de rédaction. Finissons-en une fois pour toutes avec ces tergiversations, ce « zigonnage » improductif et épuisant pour tous, fédéralistes-souverainistes. La Cour Suprême du Canada oblige celui-ci à « négocier de bonne foi » advenant la volonté clairement et démocratiquement exprimée par le Québec de « sortir de cette fédération de Cons… »
Bien de le gouvernement Harper [le dictateur] ne s’enfarge généralement pas de respecter les exigences de cette Cour – le cas Omar Kahdr en est juste un exemple récent – pourquoi le ferait-il maintenant ? Et ce, tout minoritaire qu’il soit au Parlement fédéral !
Que se passerait-il s’il devenait majoritaire un jour que je n’estime pas si lointain, si on le laisse faire…, je n’ose même pas y penser? Ses manipulations politiques en catimini sont de mauvais augure car il profite présentement des faiblesses de l’opposition et a de moins en moins besoin du vote québécois pour subsister.
Débarrassons-nous du Canada, SORTONS-LE DU QUÉBEC avec pleine compensation car je soupçonne que depuis 1840 où l’acte d’Union du Haut (Ontario) et du Bas-Canada (Québec) fut au désavantage du Québec), notre situation financière ne s’est pas améliorée sinon détériorée depuis. L’heure des comptes a sonné entre le Canada et le Québec. Une mise à jour des études actuarielles pertinentes - s’il y en a déjà eu (?) - sera appropriée et nécessaire dans les circonstances, surtout que les éventuelles modifications au recensement fédéral canadien ne détruisent ou ne camouflent toute l’information requise.
Le ROC sera soulagé et si l’accouchement de ce PAYS du Québec exige une césarienne, soumettons-nous y courageusement en sauvant l’enfant (le Québec) et en sacrifiant la mère (le Canada)… s’il n’y a pas moyen de faire autrement.
N’oublions surtout pas que nous n’avons jamais signé ni accepté la Constitution de 1982, que le ROC ne veut plus rien savoir d’accorder la moindre brindille ni parcelle de droits & pouvoirs au Québec, qu’on ne peut compter maintenant que sur NOUS-MÊMES pour nous épanouir tout comme le ROC devra le faire SANS LE QUÉBEC ?
André Lacombe-Gosselin
… à suivre…


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2 commentaires

  • Michel Pagé Répondre

    9 novembre 2010

    "Si je reste, qui partira?
    et si je pars, qui restera?"
    Dante, La Divine Comédie
    Cohésion, solidarité et cohérence: attendez que j'y pense... Ah oui l'esentiel d'une société stable et viable

  • Lise Pelletier Répondre

    7 novembre 2010

    Bonjour M. Lacombe-Gosselin
    Il m'a fait très plaisir de vous lire ce soir, car parfois, j'avoue que de savoir Jean Charest au pouvoir encore 2 ans au moins à délapider tous nos biens, à vouloir détruire nos terres, me fruste énormément.

    Lisant les textes qui paraissent sur Vigile depuis quelques mois, ôsant parfois répondre malgré que je sois moins instruite que vous tous, je vois bien que les possibilités que le Québec devienne enfin un pays sont là, tous vous le confirmez selon le point où vous vous placez.
    Je vois aussi que Mme Marois prend de l'assurance et que
    M. Duceppe l'appuie et travaille avec elle.
    Pour le moment, le stress se gère bien malgré les deux dernières semaines difficiles, elle a bien assise son autorité et a même déstabilisé les adversaires.
    Elle mérite mon respect et je l'invite à demeurer vigilante.
    Plus les élections vont approchées, plus les adversaires politiques et journalistiques vont la chercher, comme on
    dit souvent au Québec, les coups bas vont se multipliés.
    En attendant la suite des choses et des réponses à quelques autres questions que je me pose, l'optimisme et l'espoir que je sens sur différentes tribunes sont réjouissants.
    Lise Pelletier
    p.s. pourquoi partir, question de survie d'un grand peuple