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Qui suis-je ?

Tribune libre

Qui suis-je ?

J’ai vu le jour dans la ville de Québec, province de Québec, Canada il y a 55 ans, j’ai fait ma scolarité dans plusieurs établissements et aussi dans plusieurs villes car nous devions déménager souvent, travail paternel obligeait. J’ai appris l’histoire du Canada qui incluait celle du Québec, nos us et coutumes, et, ayant eu une éducation catholique comme ceux de ma génération et celles d’avant, le respect des autres et le savoir vivre, ce qui, qu’on le veuille ou non, inculque certaines valeurs.
J’ai appris que chaque pays ou nation avait ses propres coutumes et religions et qu’il fallait respecter cela, ce que j’ai toujours fait, j’ai appris qu’il était parfois préférable de se taire plutôt que de blesser des gens qui ne pensaient pas comme moi, ce qui revient au respect. J’ai appris que lorsque j’allais en visite ou en séjour chez des oncles ou tantes, ou chez des amis, qu’ils m’accueillaient chez eux et que je devais m’adapter aux règles de leur demeure, ce que j’ai toujours fait aussi.
J’ai appris que lorsque j’allais en Ontario ou aux États Unis, les règles et lois n’étaient pas toujours les mêmes que chez moi et je respectais et comprenais cela aussi, j’ai appris que même envers mes voisins, je devais vivre sans empiéter sur leur espace vital et en les respectant dans ma manière de vivre afin qu’ils puissent jouir de la vie dans leur appartement et ils me le rendent très bien.
Je n’ai pas appris qu’un jour arriverait où je devrais arranger mon appartement pour des visiteurs qui ne pourraient s’accommoder de mon mode de vie, je n’ai pas appris que mes petits enfants iraient dans des établissements scolaires où nos valeurs ont été expulsées pour faire place aux valeurs des visiteurs, vive la laïcité de façon libre, merveilleux, mais, le fait que nos invités puissent porter leur accoutrement religieux, je crois que c’est une manière de détourner la laïcité pour nous envahir avec leur religion.
Je n’ai pas appris qu’il me faudrait vivre un jour en demandant la permission à mes visiteurs afin de ne pas les déranger, je n’ai pas appris que dans certains endroits de mon chez-moi je devrais me cacher pour déguster un sandwich au jambon, je n’ai pas appris que mon chez-moi deviendrait si petit, je n’ai pas appris que je devrais un jour deviner ou m’imaginer, quel visage peut-il bien y avoir sous ce masque, et pour terminer je n’ai pas appris qu’un jour mes petits enfants devront vivre sur l’accotement de l’autoroute de la vie afin de laisser passer les autres.
Suis-je en train de dégénérer et devenir mollusque, je m’excuse auprès des générations a venir, je n’ai pas su conserver votre chez-vous, j’espère que vous aurez la force et le courage de le récupérer.
Christian Lambert


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2015

    Bonjour M.Lambert,
    Je vous ai vu sur facabook et je me suis un peu renseigné, j'ai lu plusieurs de vos écrits.
    Je suis une infirmière à la retraite et vos idées et les miennes se ressembles beaucoup.
    Alors j'aimerais bien vous suivre, si c'est possible. Merci de de me lire. Aurevoir
    Poudr[->lili.dorval@yahoo.ca]

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    14 avril 2010

    En effet, qui suis-je?… Pourquoi nous?… Y a-t-il un autre peuple qui souffre du même mal?
    Pourquoi notre complexe d’infériorité, pensez-vous? Pourquoi se refuser la liberté? Quel phénomène a fait des Québécois comme peuple une société timorée, facilement encline à reculer au lieu d’argumenter, de s’imposer, de lutter contre les « taxeurs » de rue qui nous menacent? Notre tempérament « accommodant », pour éviter la chicane et accepter son sort, ne nous vient certainement pas de nos ancêtres Français!
    Notre « besoin d’amour » sociétal nous vient du fait qu’on nous a domptés! Dès la colonie anglaise, nous sommes devenus les bêtes de somme de la machine industrielle et financière gérée par les Anglais du Canada. Peuple battu, d’abord confiné aux tâches de survivance terrienne, on nous a éloignés de l’éducation supérieure, du grand commerce et de la finance. On nous a employés abondamment comme manœuvres dans l’exploitation de la forêt, des mines, de la pêche côtière, des usines, toujours pour des patrons d’expression anglaise. Speak white! Même notre langue devint taboue. La force brute devint notre marque de commerce : les hommes forts à la Louis Cyr, Maurice Richard que les Anglais utilisaient sur la glace comme un taureau, les débardeurs. De ces deux siècles et demi, le Québécois servit de basse main d’œuvre comme les indigènes de tous pays colonisés, dans la soumission, jusqu’aux années 1960 où le clergé commença à ralentir ses exigences de servilité, pour des raisons discutables.
    Les Québécois ont commencé à s’interroger du bien fondé des coups de bâtons depuis à peine 50 ans ! Haïti est indépendante depuis 200 ans ! Qui suis-je ? Comment ne me resterait-il pas des séquelles d’esclavage ?… Oui, mon maître. À chaque pensée sérieuse vers l’indépendance, le conquérant réprime brutalement mes élans de fierté : conscriptions forcées sur un peuple pacifique, massacre des Patriotes, union imposée des Haut et Bas-Canada, Constitution non sollicitée et gérée par une Cour Suprême assimilatrice, royaliste, fraudes électorales et référendaires, désinformation médiatique, délocalisation des institutions financières et boursières, perversion judiciaire par la fraude et la corruption partisane…
    Au risque d’attirer le méprisant argument de « victimisation » concluons qu’un peuple intentionnellement appauvri, tenu loin de l’information, de l’éducation et abreuvé par l’excitation sportive et olympique, l’alimentation rapide et la téléréalité, ne développe pas une culture politique éclairée, un esprit critique sur son sort. Il ne va plus voter, laisse faire, il est dompté. L’ennemi resserre son étreinte actuellement : Qui viendra sortir les grenouilles de la marmite avant le point d’ébullition ?