Une solution valable à la pénurie de main-d'oeuvre au Québec

Rapatrier les Franco-Canadiens au Québec

par des programmes de déplacement subventionnés

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Tribune libre

Plusieurs pistes s'offrent aux autorités pour pallier à la pénurie de main-d'oeuvre, proposant une alternative valable à la problématique d'une immigration étrangère risquée qui ne satisfait pas nécessairement aux exigences minimales d'intégration rapide et harmonieuse.


L'une de ces alternatives consiste à repousser l'âge de la retraite à 67 ans, comme cela se fait déjà ailleurs avec succès, pour ceux qui sont en bonne santé et qui désirent continuer à oeuvrer utilement pour la société. C'est d'ailleurs ce que recommandait récemment la Fédération des chambres de commerce du Québec.


Une solution tout aussi valable à considérer consisterait à rapatrier les Franco-Canadiens disséminés à travers le pays, ce qui serait avantageux autant pour eux que pour la population québécoise francophone. Un programme gagnant-gagnant quoi. Le dernier recensement en dénombre plus d'un million.



Plutôt que de les abandonner à une lente mais inéluctable assimilation, il serait plus profitable de renforcer le bassin québécois de francophones avec leur présence additionnelle.


Plutôt qu'ils ne soient lentement avalés et dissous par la force dominante de l'anglais au Canada, il vaudrait mieux qu'ils s'en viennent en grand nombre par ici où ils seront accueillis à bras ouverts, avec un emploi garanti par-dessus le marché.



S'il faut qu'il en soit ainsi, le fait français deviendra localisé encore plus fortement au Québec et moins dans le reste du Canada, mais il se verra renforcé ici par le nombre, une tendance souhaitable puisque c'est le seul endroit où il a encore des chances de perdurer en Amérique.


Par leur présence accrue, ils viendront consolider la volonté commune de conserver notre langue maternelle en tant qu'un des signes distinctifs de la nation.



On ne peut que regretter que le nombre de francophones hors Québec soit en péril et en diminution constante, mais c'est la triste réalité. Vivant plus en anglais qu'en français au quotidien dès qu'ils mettent le nez dehors, les Franco-Canadiens adultes actuels deviennent un peu plus anglos chaque jour, et chez leurs enfants, la tendance est encore pire et accélérée. Autant qu'il servent à renflouer nos propres troupes plutôt que de s'étioler puis de s'éteindre à petit feu là ou personne ne les regrettera.


L'assimilation totale des Franco-Canadiens n'est plus qu'une question de temps. Le temps d'une génération ou deux, guère plus. Bien que certains d'entre eux fassent preuve d'efforts héroïques pour résister, la partie est irrémédiablement perdue d'avance. Pourquoi entretenir plus longtemps l'illusion?


C'est parmi nous qu'il sera accordé aux Franco-Canadiens une seconde chance de s'épanouir dans leur langue maternelle, parmi les leurs. Ce sera le retour au bercail des membres de notre belle grande famille canadienne-française dispersée.



Les Franco-Canadiens seront les premiers ravis de réaliser qu'il leur sera enfin possible de vivre en français toute leur vie sans opposition, et sans la diminution graduelle de services essentiels comme le droit à l'instruction en français jusqu'à l'université ou le service en français dans les centres hospitaliers.


Ici au Québec, ils se sentiront enfin appréciés à leur juste valeur, plutôt que d'être la cible constante du dénigrement anglophone visant à les rabaisser (certaines instances gouvernementales, médias, population anglo-canadienne).


À Toronto, les francophones ne parlent plus que la sixième langue en importance. Il n'y a pas grand-chose à faire pour renverser la vapeur. Ils y sont de plus en plus minoritaires. Ce que le Québec a à leur offrir, c'est une langue majoritaire dont l'usage est garanti par une population qui y tient et qui n'a pas l'intention de la laisser s'amoindrir.


À défaut d'un Canada bilingue illusoire, faisons plutôt l'effort plus réaliste de bâtir un Québec unilingue français plus fort.



Pour réussir cette entreprise de rapatriement avantageux, il suffit que le gouvernement mette sur pied un programme de subventions visant à faciliter la relocalisation au Québec, en remboursant les divers frais encourus lors du déménagement et les autres frais afférents. Le programme leur accorderait la priorité d'emploi sur les immigrants comme incitatif supplémentaire.


On lit que les expéditions de recrutement de main-d'oeuvre à l'étranger coûtent 18 000$ par candidat.


C'est beaucoup d'argent consacré à des étrangers qui trop souvent le demeurent, des sommes qui pourraient être mieux employées envers nos frères francophones hors Québec dans le but de les rapatrier ici.


Le programme gouvernemental pourrait inclure la possibilité pour des familles entières (avec la parenté) de s'établir toutes ensemble dans une ville de dimension et de type comparable à la leur, pour éviter un dépaysement trop grand.



Ainsi, les gens du petit village natal de l'imitatrice Véronic Dicaire au nom si pittoresque d'Embrun, pourraient venir s'installer dans un village québécois de dimensions équivalente, à l'abri du risque que ces gens ne plongent dans la désorientation des grandes villes et ne se retrouvent dispersés.



Même chose pour le village ontarien de Lafontaine d'ou est originaire le talentueux chanteur Damien Robitaille.



Les villes canadiennes ne possédant qu'un quartier francophone bien délimité comme Saint-Boniface, qui n'est plus dans les faits qu'un modeste quartier de banlieue en face de Calgary, pourraient donner lieu à une relocalisation groupée vers le Québec, dans un même endroit.



À l'émission Infoman Spécial Îles-de-la-Madeleine, on nous apprenait qu'on retrouve plus de familles de Madelinots établis à Verdun qu'aux Îles elles-mêmes, et qu'ils se seraient parfaitement acclimatés à leur nouvel emplacement. Cela prouve qu'un déplacement de groupe est réalisable sans trop d'encombres. Ils possèdent leur propre centre communautaire, le Parc des Madelinots, des restaurants spécialisés, la proximité du fleuve, bref tout ce qu'il faut pour qu'ils ne se sentent pas trop dépaysés.



Le gouvernement québécois, les représentants des maires du Québec, doivent envoyer des émissaires dans les 25 villes canadiennes contenant le plus de francophones au Canada et lancer une campagne de recrutement actif de main-d'oeuvre francophone, comme il le fait déjà dans les villes étrangères.


Le gouvernement verrait à l'harmonisation du transfert des personnes sur tous les plans: filet social, pensions, services de l'état, aide à trouver un logement, etc.



Les jeunes Franco-Canadiens doivent être invités à venir poursuivre leurs études supérieures au Québec, et à y rester par la suite. On les fera profiter de programmes de prêts et bourses spéciaux adaptés à leur situation.



Et en terminant, un message bien senti à l'endroit de nos chers amis franco-canadiens, nos proches parents perdus de vue mais jamais oubliés, notre grande famille élargie qui ne demande qu'à se reconstituer: vous êtes cordialement invités à venir vivre là où vous serez enfin appréciés à votre juste valeur, à l'endroit qui vous permettra de compenser le rêve brisé qui vous a été malheureusement retiré, celui de pouvoir vivre et vous épanouir en français, votre langue maternelle.


Ici, au Québec où nous vous attendons, ce rêve reste toujours bien vivant, comme un trésor précieux dont chacun de nous est le dépositaire.



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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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3 commentaires

  • Pierre Gouin Répondre

    9 décembre 2018

    Il faut bien comprendre qu'au bout du compte il n'y a pas moins de pénurie de main-d'oeuvre.


  • Pierre Gouin Répondre

    6 décembre 2018

    La propagande immigratonniste


    Les Franco-Canadiens seront chaleureusement accueillis au Québec et vous présentez brillamment cette proposition de les accueillir en grand nombre. Cependant vous êtes victime de la propagande immigrationniste et ainsi vous contribuez un peu à cette propagande. Ce n'est pas vrai que l'immigration, qu'elle provienne du reste du Canada ou du reste du monde, peut constituer une solution à la pénurie de main-d'oeuvre. L'immigration n'amène pas des travailleurs, elle amène des personnes et des familles qui consomment des services publics, des biens et des services privés, autant que les autres Québécois. De postes sont comblés dans certaines entreprises mais autant et même plus sont créés ailleurs dans l'économie. Comme ont l'apprend aujourd'hui, la population du Québec a augmenté fortement en 2017, surtout par l'immgration, et il semble que la pénurie de mai-d'oeuvre ne fait que s'aggraver. Il faut trouver d'autres solutions et c'est possibe. 


    Joseph Facal explique très bien les failles de la propagande immigrationniste dans son article du Journal de Montréal repris par Vigile aujourd'hui. Personne parmi les fédéralistes, chambres de commerce, libéraux et solidaires ne va lui répondre, ces gens ne veulent pas attirer l'attention sur des vérités qu'Ils comprennent parfaitement.



    • Réjean Labrie Répondre

      7 décembre 2018

      Merci M. Gouin de votre commentaire étoffé.
      Il est vrai que cela demeure tout un problème de trouver une main-d'oeuvre aussi compétente que capable d'intégration rapide et harmonieuse, et qui rapportera plus à l'État qu'elle n'en consomme en services en tout genre.
      Les jeunes Franco-Canadiens qui seraient invités à venir compléter leurs études supérieures au Québec et à y rester par la suite me semblent être l'une des pistes prometteuses.
      Pour lire l'article de M. Joseph Facal auquel vous vous référez:
      Immigration : petites vérités déplaisantes:
      https://www.journaldemontreal.com/2018/12/06/immigration-petites-verites-deplaisantes