Libye

Sarkozy au bord de la crise de nerfs !

Manifestement, l'agitation de Sarkozy se traduit par une véritable cacophonie dans la diplomatie française.

Géopolitique — Afrique du Nord


Il est pressé Nicolas Sarkozy, très pressé même. Il faut dire qu'il a vendu aux alliés de la France une guerre qui ne devait durer que quelques jours, quelques semaines tout au plus, et voilà que trois mois plus tard, celle-ci menace de se terminer en défaite cinglante, avec des conséquences inimaginables pour le futur.
Alors comme toujours, Nicolas Sarkozy s'agite et ça part dans tous les sens.
Conséquence : depuis quelques semaines la France multiplie les initiatives qui obligent ses plus proches allés dans cette affaire, les USA et l'Angleterre, à hausser le ton et la remettre à sa place.
Florilège :
La vente des mistrals à la Russie
On se souvient le G8 du 27 mai dernier, la Russie était propulsée au rang de sauveuse, en charge de trouver une solution diplomatique à la guerre en Libye. Le président Russe Dimitry Medvedev se joignant même au concert de l'OTAN en demandant le départ de Kadhafi.
En contrepartie de ce semblant de ralliement, la Russie obtenait de Sarkozy un accord définitif sur la vente de navires Mistral. Les discussions sur cette vente trainaient depuis deux ans et ont fait l'objet de moultes avertissements de la part des USA et des alliés de l'OTAN. Les pays de l'ancienne URSS, qui constituent un point d'appui stratégique des USA vers l'Asie Centrale, sont maintenant à portée d'une intervention russe, grâce aux Mistrals de Sarkozy ...
En retour, les résultats de l'intervention russe dans les négociations sur la Libye ont été très bénéfiques... pour la Russie, qui en a profité pour reprendre une place de choix dans le jeux diplomatique de la région, et au bout de quelques jours a réaffirmé son soutien à la proposition de l'Union Africaine, comme elle le fait depuis le début des hostilités.
L'affaire de la Géorgie n'a manifestement pas servi de leçon à Nicolas Sarkozy, qui encore une fois s'est fait rouler dans la farine comme un débutant, par ses "amis "russes.
La livraison d'armes aux rebelles
Ce sont les mêmes russes qui ont le plus violemment attaqué l'initiative française de parachuter des armes aux forces rebelles. Mais ils n'ont pas été les seuls !
Les USA, l'Angleterre ainsi que l'OTAN ont aussi immédiatement désolidarisés de cette initiative, obligeant Sarkozy à faire machine arrière.
Et maintenant, le renoncement au départ de Kadhafi comme préalable aux négociations
La dernière saillie de cette diplomatie au jour le jour date d'hier. Gerard Longuet, ministre de la défense à annoncé hier que la France demandait aux rebelles d'entamer des négociations directe avec le gouvernement Libyen et que Kadhafi lui même pourrait rester dans le palais présidentiel, "avec un autre titre".
Dans la foulée, un des fils de Kadhafi a affirmé que Tripoli était en discussion directe avec Paris.
La réaction des Etats-Unis et de l'Angleterre ne s'est pas fait attendre, tous deux déclarant que le départ de Kadhafi était toujours un préalable aux discussions et s'interrogeant sur le sens de ces négociations directes dévoilées par le fils de Kadhafi. Obama s'est même senti obligé de téléphoner à son homologue russe pour lui faire savoir que rien n'avait changé dans sa position.
Ce tollé a obligé Alain Juppé de se fendre d'un démenti, rappelant que pour la France, le départ de Kadhafi restait un "élément clé".
Manifestement, l'agitation de Sarkozy se traduit par une véritable cacophonie dans la diplomatie française.
Autre signe de cet énervement, Selon le canard enchainé, les militaires français se plaignent de pressions insupportables de la part de la présidence pour que l'intervention libyenne soit terminée avant le 14 juillet, les obligeant à multiplier les missions des avions et des hélicoptères, à un rythme qui met en jeux la sécurité des pilotes français.
Du coté de Kadhafi, les choses ont plutôt l'air de s'arranger. Pour la deuxième fois, plus d'un million de Libyens (sur un pays qui en compte six ) sont venu manifester leur opposition aux bombardement de l'OTAN. Il est assez paradoxal de voir une telle masse de civils s'opposer à ceux qui sont censés venir les sauver.
Selon le journaliste Thierry Meyssan, présent à Tripoli en ce moment, la plupart des tribus libyenne auraient renouvelé leur allégeance au pouvoir.
Si ces informations se vérifiaient (et c'est souvent le cas des infos de Thierry Meyssan), elles signeraient la fin du CNT qui n'a manifestement pas réussi à s'assoir sur une véritable base sociale dans le pays.
Il y a quelques jours dans ces colonnes, j'ai relayé une information d'un site israelien sur l'imminence d'une invasion au sol. Selon des fuites de L'OTAN, celle-ci disposerait d'environ 10 00 hommes à partir du 15 juillet http://quinetiam.com/?p=1559 qui pourraient être soutenus dans une deuxième vague par environ 30 000 militaires US.
Les conséquences d'une nouvelle défaite sont telles pour les Etats-Unis et pour Obama que cette hypothèse reste toujours possible, contrairement aux positions officielles affichées.
Elle se heurte par contre aux défections de plus en plus grandes du côté de l'OTAN au fur et à mesure que les jours passent. l'Italie et la Norvège venant d'annoncer leur désengagement.
Le choix reste donc ouvert : Une défaite négociée avec le pouvoir de Kadhafi ou une guerre au sol, contre le peuple libyen, enlisée pendant plusieurs années....
Le plus raisonnable serait que la France, l'Angleterre et les USA sauvent la face et annoncent que l'objectif d'une zone d'exclusion aérienne est atteint en oubliant leur agenda de renversement du régime de Kadhafi.
Mais peut-on attendre une issue raisonnable de la part de ceux qui nous gouvernent ?
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Article paru sur "la lumière des racailles dans la nuit des karchers" http://www.lalumieredesracailles.net


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