Sondage CROP: la lutte se resserre au provincial

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Une tendance favorable au PQ

(Québec) Le dernier CROP comporte de relatives bonnes nouvelles pour le gouvernement du Parti québécois, même s'il est encore deuxième derrière les libéraux. Le coup de sonde est plutôt désastreux pour la Coalition avenir Québec de François Legault.
Pauline Marois évaluera dans les prochains jours si les données qu'elle a en main sont suffisamment porteuses pour convoquer les Québécois aux urnes en décembre.
La tendance paraît favorable au Parti québécois, tant en ce qui concerne les intentions de vote - particulièrement chez les francophones - qu'en ce qui a trait au rattrapage réalisé par Pauline Marois dans la catégorie «Meilleur premier ministre». Mais elle ne l'est peut-être pas suffisamment pour se lancer en campagne électorale à court terme, croit le vice-président de CROP, Youri Rivest. Pas sans vrais risques, en tout cas.
Les libéraux se classent premiers dans cette enquête menée de jeudi à lundi auprès de 1000 personnes. Mais leur avance n'a jamais été aussi courte depuis l'arrivée de Philippe Couillard à leur tête.
Ils décrochent 38 % des appuis, alors que le Parti québécois en récolte 34 %. Un écart de 14 points les séparait en mai. Il est de 4 points à l'heure actuelle.
Chez les francophones
Pour les péquistes, la situation est très clairement satisfaisante chez les francophones. Selon CROP, le Parti québécois aurait obtenu le soutien de 41 % de cet électorat qui fait et défait les gouvernements, si des élections générales s'étaient déroulées ces jours-ci. Le Parti libéral du Québec est 12 points derrière, à 29 %.
François Legault, qui lançait son livre Cap sur un Québec gagnant, lundi, doit encaisser un dur recul. La firme de sondage crédite la Coalition avenir Québec d'à peine 15 % des suffrages dans l'ensemble de l'électorat, son plus mauvais score depuis sa création.
La Coalition a perdu des plumes au profit des libéraux et des péquistes, un état de fait que François Legault attribuera à la «polarisation» des citoyens autour du débat sur la Charte des valeurs québécoises. «On revient dans l'ancien monde, celui dominé par le Parti libéral et le Parti québécois», commente M. Rivest.
La chute de la Coalition en incitera plusieurs au Parti québécois à continuer à préconiser le déclenchement d'un scrutin général à brève échéance - qui mènerait, en théorie, à des élections le 9 décembre. Les plus convaincus noteront les trois points perdus par Québec solidaire depuis le mois dernier (11 % à 8 %) et ce qu'ils estimeront être la «fragilité» des 4 % amassés par Option nationale. Eux voudront tabler sur la «tendance» en cours.
Les membres du gouvernement Marois évalueront leurs options lors d'une réunion spéciale vendredi.
Attention! dit le sondeur en fournissant des arguments aux péquistes réfractaires à l'idée d'élections hâtives. À 35 %, le taux de satisfaction à l'égard du gouvernement Marois demeure relativement faible.
Youri Rivest constate l'absence d'«élan» de l'équipe gouvernementale. «On dirait qu'elle a déjà fait le plein des votes», dit-il.
Alors, des élections cet automne ou pas? «Douze points d'avance chez les francophones pour le Parti québécois est une donnée qui semble l'avantager, mais est-ce qu'on peut prédire un gouvernement péquiste majoritaire ou minoritaire, ou un gouvernement libéral? C'est très difficile à dire. Un ou deux points de plus ou un ou deux points de moins peuvent tout changer.»
À la question «Qui ferait le meilleur premier ministre?», Pauline Marois fait désormais jeu égal avec son principal adversaire. Elle a gagné des points pendant que Philippe Couillard en perdait. Malgré tout, le sondeur reste sceptique. Cette remontée découlerait de la visibilité dont elle a bénéficié ces dernières semaines en raison de la multiplication d'annonces de toutes sortes, et de la relative absence de M. Couillard, selon lui. Or, «une campagne électorale fournirait le même podium aux deux».
Anticipant ces mauvais résultats, le chef caquiste, François Legault, a fait valoir au Soleil, vendredi, qu'une campagne électorale permettra de parler d'autre chose que de la charte des valeurs.
À Québec
Même si la taille des échantillons régionaux oblige à prendre les résultats régionaux avec des pincettes, notons que les libéraux seraient premiers dans la région de la capitale avec 45 % d'intentions de vote, selon CROP. Les caquistes suivraient avec 24 % et les péquistes seraient troisièmes avec 21 %.
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L'appui à la Charte en croissance
La Charte des valeurs québécoises est plus populaire que le gouvernement du Parti québécois. Et son appui croît, d'après CROP.
Le projet porté par le ministre Bernard Drainville recueille désormais le soutien de la moitié des Québécois, indique l'enquête d'opinion - de très exactement 50 % d'entre eux. Ils étaient 42 % à s'y montrer favorables le mois dernier.
L'appui est plus fort chez les francophones que les allophones - on le sait par différentes enquêtes -, mais la firme de sondage n'a pas, dans ce coup de sonde, ventilé ce résultat selon la langue des personnes sondées.
Le bassin de citoyens opposés aux propositions dévoilées en septembre par le ministre des Institutions démocratiques demeure important, mais il a glissé de 45 % à 41 %. Depuis le dépôt de la Charte des valeurs, davantage d'hommes que de femmes voteraient pour le Parti québécois, note Youri Rivest. C'était l'inverse jusque-là.
En fait, plus d'hommes que de femmes sont favorables au projet gouvernemental. C'est aussi à eux que le gouvernement doit la relative embellie qu'il connaît.
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Méthodologie
Les chiffres mentionnés sont ceux obtenus une fois que CROP a réparti les indécis et les discrets au prorata des résultats des partis. La firme de sondage a mené son enquête du 17 au 21 octobre par le biais d'un panel Web. Au total, 1000 questionnaires ont été remplis.


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