Montréal, le 17 juillet 2021
Autochtones : les « relations cordiales » | La Presse
Je viens de lire ce texte et je bouille de colère car je trouve ce texte biaisé. Je n’ai pas fait d’études particulières en histoire mais j’ai lu, j’ai tenté d’analyser ce que j’ai lu et j’estime que mon point de vue vaut d’être rapporté autant que celui de ce journaliste.
Il est exact que les explorateurs français (et anglais) ont pris possession des territoires qu’ils ont découverts en Amérique au nom du roi de France (ou d’Angleterre) en vue de la colonisation, soit pour y établir des colons et pour exploiter les richesses naturelles et principalement la fourrure, mais aussi en vue de l’évangélisation des Autochtones, du moins pour les Français en Nouvelle-France. L’époque était propice à ce genre de mission.
Le roi de France souhaitait les mariages avec les Autochtones afin de créer une nouvelle race en Nouvelle-France, ce que Samuel de Champlain a encouragé. Au début de la colonie, les relations ont été amicales avec les tribus autochtones, sauf les Iroquois qui avaient fait alliance avec les Anglais. Il ne faut pas oublier que leur territoire était situé dans le nord-est des États-Unis actuels, soit à proximité des colonies anglaises d’où l’intérêt des Anglais. Les Français avaient signé des traités avec leurs alliés autochtones promettant de les assister lors des guerres contre leurs ennemis autochtones, surtout Iroquois (ce dont les Autochtones actuels ne semblent pas au courant ou ne veulent pas se souvenir, comme j’ai pu m’en rendre compte lors d’un visionnement de film sur les Autochtones en présence d’une Autochtone qui ne connaît que la Loi sur les Indiens). Les Français et les Canadiens ont appris les techniques guerrières des Autochtones lors de ces guerres. Ils ont aussi appris les langues autochtones pour faciliter le commerce et les découvertes. Toutes les avancées à travers les territoires vers l’Ouest et vers le Sud jusqu’en Louisiane se sont faites en compagnie d’Autochtones et ces Français et Canadiens ont créé des alliances avec la très grande majorité des Autochtones rencontrés lors de ces voyages qui duraient des mois, voire des années.
Je n’ai pas étudié ou lu sur l’occupation des îles des Antilles par les Français et je ne peux rien dire sur ce qu’ils ont pu y faire ou pas. Ce que je sais, c’est qu’il y a eu de l’esclavage dans le passé et que les départements français d’outre-mer sont assez prospères de nos jours.
Par contre, j’ai lu que dans le passé, les esclaves noirs qui se sont retrouvés en Nouvelle-France étaient ceux de Français qui avaient vécu dans les îles des Antilles et qui ne les avaient pas abandonnés mais les avaient emmenés avec eux quand ils étaient venus s’installer sur les bords du Grand Fleuve. Également, lorsque les tribus autochtones qui étaient alliées des Français faisaient la guerre à leurs ennemis autochtones et revenaient avec des prisonniers, ils avaient pour coutume d’en faire cadeau. Il aurait été très inconvenant que les Français refusent ce cadeau issu de leur culture autochtone. Ces prisonniers ont été considérés comme des esclaves par l’histoire. Je suppose qu’ils ont travaillé pour les Français et les Canadiens. Que devait-on faire d’eux sinon utiliser leur force de travail ? Je n’ai jamais lu qu’ils avaient été emprisonnés et j’émets même l’hypothèse que nombre d’entre eux ont fini par s’enfuir et sont retournés chez eux. Je n’ai jamais lu, non plus, que les Français avaient dressé des listes des Autochtones. Ce n’est qu’après la conquête que les Anglais l’ont fait, d’abord par bandes, puis ensuite par réserves.
Les Français ont ouvert des écoles où on a scolarisé indistinctement les enfants des colons et les enfants autochtones, surtout les filles car les garçons préféraient les enseignements de la Nature. Sainte Marie de l’Incarnation a fondé la maison des Ursulines à Québec où elles recevaient les filles des nobles, des colons et des Autochtones. Déjà, alors qu’elle était encore en France, elle se promettait de ‘’chérir ses petites Sauvages plus que si c’estoient des Princesses’’. Effectivement, plusieurs chefs autochtones y ont envoyé leurs filles, qui étaient des princesses autochtones, pour des séjours d’une à deux années, précieux témoignage de leur confiance en cette religieuse et en ses consœurs. Certaines de ces jeunes autochtones ont d’ailleurs pris le voile. Dans les autres écoles, dont la première a été mise sur pied à Ville-Marie par sainte Marguerite-Bourgeoys – que je m’enorgueillis de trouver dans ma généalogie par le biais du mariage d’une de ses trois nièces Soumillard, qui l’avaient suivie en Nouvelle-France -, il est évident qu’on enseignait la religion aux enfants, Blancs et Autochtones, puisque la colonie avait été établie pour y faire fleurir la langue française et la religion catholique en Nouvelle-France. À cette époque, les Autochtones évoluaient librement parmi les colons.
On se fait fort de constater la diminution des membres des tribus autochtones (comme les Renards, par exemple, voir l’article sur les Mesquakies ci-dessous) mais on omet de parler des maladies contagieuses qui ont dévasté ces populations (leur système immunitaire n’ayant jamais été mis en contact avec elles auparavant) après l’arrivée ou le passage parmi eux des Européens. Il me semble que c’est ce qui a bien souvent contribué à réduire leurs populations davantage que les guerres. Vous vous souvenez de l’histoire des couvertures contaminées par la variole qu’on avait distribuées aux Autochtones dans le but de leur faire attraper cette maladie pour les exterminer ? Voilà un génocide avéré car il avait été dûment planifié par Amherst, le général anglais, oui, celui dont le nom a été rayé de ladite rue montréalaise par sa mairesse pour le remplacer par Atateken, un mot iroquois, les pires ennemis de nos ancêtres français et de leurs alliés autochtones. Les Iroquois, alliés des Anglais, ont capturé, tué, scalpés nos ancêtres et nos alliés autochtones. La mairesse n’aurait-elle pas pu choisir des mots d’origine algonquine ou d’autres tribus amies si elle tenait mordicus à un mot d’origine autochtone ? Cela lui permet-il de vivre paisiblement sur un territoire autochtone non cédé, contrairement à moi qui répudie absolument cette appellation ? Honte à elle ! Je tiens à louer aussi mon ancêtre, Marie-Madeleine Bourgery, née en Nouvelle-France en 1650, qui a eu la présence d’esprit de fuir pour échapper au massacre de Lachine par les Iroquois et de se réfugier avec ses nombreux enfants au fort de Lachine. En effet, sans sa volonté et son courage, il n’y aurait probablement pas de Beaune (et autres façons d’orthographier le nom) ni de Duhamel au Québec ou ailleurs car elle est l’ancêtre féminine commune à tous ces Québécois de souche et autres. C’est en mettant toutes les réductions de populations dans le même sac, et en ne parlant pas de celles qui ont eu lieu autant avant la conquête qu’après, qu’on en vient à fausser la réalité.
Concernant les décès dans les pensionnats autochtones, je rappelle que la tuberculose était endémique chez les Autochtones et qu’à l’époque des pensionnats il y a eu beaucoup de maladies contagieuses (varioles, typhus, grippe espagnole, etc., qui ont décimé non seulement les Autochtones mais aussi tous ceux qui vivaient au Canada d’un océan à l’autre alors que les vaccins n’existaient pas. À Montréal seulement, les enfants mouraient en masse de ces maladies contagieuses et on a établi que les mortalités étaient proportionnelles chez les Canadiens en général et chez les Autochtones. Il me semble plausible qu’étant donné que les pensionnats regroupaient beaucoup d’enfants, quand une maladie comme la tuberculose ou l’une de ces maladies contagieuses éclataient, on pouvait y compter davantage de décès, non seulement parmi les enfants mais aussi parmi ceux et celles qui leur consacraient leur vie. Je trouve tout bonnement odieux qu’on prétende que ces enfants ont été assassinés par les religieux et religieuses, qui répondaient à leur vœu d’obéissance en prenant soin des enfants, en leur enseignant la langue française*, en les soignant, en les nourrissant, en les vêtant alors qu’ils faisaient tout cela et géraient les pensionnats autochtones pour répondre aux exigences du gouvernement fédéral, dont le seul objectif était leur assimilation pure et simple, mais qui n’a pas cessé de leur couper les fonds. Ils auraient caché les décès d’enfants ? J’en aurais fait tout autant dans le but d’obtenir plus de fonds pour accomplir la mission dont j’étais chargée auprès des vivants, si j’avais été l’une des leurs. Oui, ils les ont aussi christianisés puisqu’ils les ont introduits à la civilisation occidentale, dont l’origine est la chrétienté. Ces religieux et religieuses ont rempli leur mission d’évangélisation au Québec mais aussi dans l’Ouest canadien. Rappelons-nous qu’il existait au Manitoba la race métisse qui parlait la langue française. C’est grandement pour eux que ces religieux et religieuses francophones se sont sans doute retrouvés là-bas et qu’ils ont fait leur devoir jusqu’au bout.
D’ailleurs, je crois qu’il est important de mentionner ici que les Hurons Wendats, qui occupaient la région des Grands Lacs, allaient être exterminés par les tribus iroquoises et que ce sont des pères jésuites qui ont emmené les rescapés à Québec où ils se sont établis. Les Saints Martyrs Canadiens, étaient six pères jésuites avec deux laïcs de Sainte-Marie-au-pays-des Hurons, centre missionnaire situé près de la baie Georgienne sur le grand lac Huron (en Ontario actuel). C’est vrai qu’on a christianisés les Autochtones mais ça faisait partie de la mission d’évangélisation et il est faux de prétendre qu’ils ont tous été christianisés de force. Sainte Kateri Tekakwitha est une sainte autochtone. Ce serait peut-être d’ailleurs une bonne idée de demander son intercession en ces temps troublés. Il faudrait qu’on arrête de juger le passé à l’aune du 21e siècle. Dans les années ’50, par exemple, une religieuse qui avait travaillé en Chine à l’évangélisation des Chinois, qui avait été torturée et prisonnière des communistes, venait de rentrer au pays et elle parcourait les écoles pour faire part de son expérience missionnaire. Dans la classe de mon frère âgé de six ans, elle avait demandé aux enfants québécois de souche, s’ils auraient été prêts à mourir pour leur foi si les communistes avaient mis un crucifix par terre et les avaient obligés à piler dessus. Tous les enfants avaient répondu OUI en chœur. Mon frère était rentré à la maison l’air sombre. Ma mère a voulu savoir ce qui l’occupait et il lui a raconté l’incident qui l’affectait. Ma mère, qui était femme de bon sens, lui a dit : ‘’Si on te demande de piler sur le crucifix, tu piles dessus et après tu iras te confesser. Va te coucher et n’y pense plus.’’ Ma mère n’était pas du genre à nous laisser nous gratter le bobo longtemps. Les Autochtones, malgré tout ce qu’ils ont pu traverser et souffrir, doivent réaliser une fois pour toutes qu’ils vivent dans le même siècle que nous, en 2021, que tourner dans un cercle vicieux en ruminant leurs traumatismes passés ne mène nulle part, et il serait temps surtout que le gouvernement fédéral abolisse cette abominable Loi sur les Indiens. Oui, ils gardent la mémoire de leurs blessures, nous gardons aussi la mémoire des nôtres, mais il faut aller de l’avant malgré tout. Il faut absolument se dresser contre l’attitude victimaire qui est encouragée par l’extrême gauche et la gauche de Trudeau, de BLM, et tutti quanti. C’est en refusant de se considérer comme une victime qu’on peut se retrouver, se reprendre et repartir vers le succès et réussir sa vie. Je le crois de toute mon âme.
Oui, la plupart du temps, avant la conquête de 1760, les Français et les Autochtones, qui étaient leurs alliés, ont connu des relations amicales, ont fait la guerre ensemble (c’était la raison de l’envoi du Régiment de Carignan-Salières par le roi de France) et oui, mon ancêtre Jean Beaune a fait la guerre contre les Iroquois et est resté en Nouvelle-France quand le Régiment a pu rentrer en France. Il a reçu une terre, il a fondé une famille (10 enfants), a fait la trappe et s’est rendu jusqu’aux Grands Lacs pour la traite des fourrures. Et oui, mes ancêtres du côté maternel ont épousé des femmes autochtones ou métisses, qui avaient été christianisées, qui avaient pris des prénoms chrétiens ainsi que le nom de famille de leurs maris comme c’était la coutume à l’époque.
Je maintiens que la ségrégation des Autochtones au Québec existe depuis seulement après la conquête. Et les Hurons Wendats se sont empressés d’aller trouver les autorités anglaises pour se faire reconnaître par elles. Voilà comment ils ont manifesté leur reconnaissance aux Français, qui avaient permis qu’ils ne soient pas exterminés et à ceux qui leur avaient ouvert les bras à Québec. Qu’une religieuse exaltée ait fait mettre l’Autochtone de l’article ci-dessus à genoux pour demander pardon pour le massacre des Saints Martyrs Canadiens, sous-entendant que c’était une façon de mépriser sa culture autochtone, n’est-ce pas d’une certaine façon, semblable à l’enseignement de l’histoire après la création du ministère de l’Éducation du Québec alors qu’on a fini par inculquer aux jeunes Québécois le mépris de leurs ancêtres, ces Français qui sont arrivés ici alors qu’il n’y avait que le fleuve Saint-Laurent, les rivières, les forêts immenses et les Autochtones nomades, qui se sont mis à défricher, ont souffert du froid, de la faim, qui n’ont pas hésité à recommencer quand leurs efforts avaient été annihilés par les incendies, qui ont établi la civilisation occidentale en ce continent et qui, malgré qu’ils ont été coupés de leur mère-patrie lors de la conquête, sont demeurés des défricheurs, des agriculteurs parlant la langue de leurs ancêtres sous la gouverne de l’Église catholique, qui s’est occupée des services sociaux, de l’enseignement, des hôpitaux. C’est le courage, la noblesse et la volonté de nos ancêtres qu’on aurait dû leur enseigner pour qu’ils en tirent une source de fierté. Nos jeunes Québécois, descendants des Canadiens français du temps de la Nouvelle-France et de la conquête se trouvent, à mon avis, aussi brimés dans leur culture que ce Huron Wendat dit l’être, sauf qu’eux ne le savent pas, du moins pas encore. Espérons que ça viendra.
Après la conquête, ce fut la fin des seigneuries, puis la création des réserves – je signale que les Autochtones des réserves n’ont pas le droit d’acquérir la terre qui appartient à l’État fédéral -, et l’établissement du droit d’acquisition de la terre par les Canadiens français (et les Anglais bien sûr). D’après moi, c’est de là que vient la fracture entre les Canadiens français et les Autochtones. Au Québec, il n’y avait pas de bandes autochtones solidement structurées et les réserves y ont été créées en réunissant les membres de bandes diverses dans les réserves. Les Canadiens français se sont installés, pour leur part, sur leurs terres nouvellement acquises et progressivement, ils sont devenus indifférents face aux Autochtones, puisque ces derniers étaient désormais sous la coupe du gouvernement fédéral, et ils ont vécu entre eux, en sauvegardant leurs us et coutumes et leur langue française, i.e. leur culture, sans que leur culture ne soit plus désormais enrichie par les apports venant de France puisqu’il était interdit aux bateaux français d’aborder ici. Rendons grâce à ces intrépides survivants qui nous ont permis d’exister encore en 2021 comme NATION FRANÇAISE EN AMÉRIQUE.
Tout ça pour exprimer mon ras-le-bol des faussetés et du mépris qu’on nous témoigne à travers les médias enrégimentés sous le progressisme actuel de la gauche et de l’extrême-gauche déjà inféodés au multiculturalisme constitué comme nouvelle religion d’État canadien. Il faut redevenir maîtres chez nous et nous y arriverons en regroupant toutes nos forces vives sous le même chapiteau, en mettant de côté les détails qui sont secondaires, pour nous entendre sur la raison principale qui est l’avènement de notre propre pays, le Québec. Autrement, notre génie propre ne pourra jamais s’épanouir pleinement à la face du monde. C’est la langue française qui nous est propre et qui façonne notre génie particulier. La fédération canadienne nous mettra toujours des bâtons dans les roues. Et voilà que maintenant, le multiculturalisme risque de venir neutraliser ce que nous sommes comme peuple et comme nation, dans notre propre espace et à notre corps défendant.
Lorsque nous serons vraiment chez nous en ce Québec, officiellement et pour toujours, dans notre seul et unique pays car nous, les Québécois de souche, nous n’en connaissons pas d’autre, alors, l’amitié avec les Autochtones, qui existait jusqu’à la conquête, pourra peut-être être rétablie pour le mieux-être des Québécois et des Autochtones, et de ceux qui souhaiteront se joindre à notre culture et devenir des Québécois, uniquement des Québécois. En tout cas, tant que je vivrai, je ne baisserai pas les bras.
Pour terminer, un mot concernant la demande pour que le pape vienne mettre un genou en terre au Canada à la demande du premier ministre Trudeau et de la gouverneure générale Simon. Il faut selon moi, en toute justice, inviter également la reine Élizabeth II à venir, en même temps, mettre un genou en terre à côté du pape François, chef des Catholiques, à titre de cheffe des Anglicans, qui ont eux aussi pris soin des enfants autochtones dans les pensionnats. J’invite d’ailleurs les caricaturistes à y prendre de la graine.
Jocelyne M. Beaulne, 77 ans
Québécoise de souche, catholique, patriote, nationaliste et indépendantiste
* À noter qu’en 1910, le gouvernement fédéral imposa l’anglais comme unique langue d’enseignement dans les pensionnats autochtones.
Aussi appelés les ‘’Renards’’
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