Récapitulons les faits. Au moment de quitter La Malbaie, Trump tient des propos élogieux à l’égard des leaders du G7 et de son hôte, Justin Trudeau. Il attribue la note de 10/10 aux relations qu’il entretient avec eux, se déclare satisfait des progrès accomplis, et exprime son souhait d’abolir éventuellement tous les tarifs entre les pays du G7. Nul n’aurait pu espérer mieux.
Sabotage
Plus tard, Trudeau prend le micro pour une déclaration conjointe. On aurait pu espérer qu’il ait également de bons mots pour ses invités, une courtoisie qui était parfaitement de circonstance. Mais Trudeau n’a pas eu cette sagesse. Il a préféré mettre le feu aux poudres en réitérant que les tarifs américains sont « insultants ».
Bien qu’il soit encensé sur toutes les tribunes, et en dépit de l’inexplicable soutien politique dont il bénéficie, Trudeau a néanmoins commis une monumentale bourde diplomatique. Par ses paroles irréfléchies et totalement inutiles, il a saboté le G7 et antagonisé notre principal partenaire commercial au moment même où ce dernier montrait une ouverture. Certes, Trump est impulsif et belliqueux. Or, savoir mesurer la portée de ses mots, n’est-ce pas là l’essence même de la diplomatie ?
L’amateurisme de Trudeau est d’autant plus tragique qu’il a donné à Trump l’occasion de relancer la question des tarifs canadiens sur les produits laitiers et même de durcir sa position. Nul doute que ces tarifs seront désormais au cœur des pourparlers. Si la renégociation de l’ALÉNA était jusqu’ici difficile, sa complexité vient de décupler.
Fiasco
Sans doute Trudeau espérait-il se refaire un capital politique en ajoutant sa voix à la Trumpophobie ambiante. Peut-être même s’imaginait-il que de défier Trump en duel ferait oublier le fiasco de son escapade en Inde. Quel jugement médiocre ! L’industrie laitière, particulièrement celle du Québec, peut remercier Trudeau : il vient d’offrir en pâture le système de gestion de l’offre !