Trump évoque un report du sommet avec Kim Jong-un

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Flottement autour de la rencontre prévue le 12 juin

Le président américain, Donald Trump, a affirmé mardi que son sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, prévu le 12 juin à Singapour, pourrait être reporté, tout en jugeant que ce dernier était « sérieux » dans sa volonté de dénucléariser son pays.


C’est la première fois que le locataire de la Maison-Blanche évoque ouvertement un possible report de ce face-à-face historique dont il avait accepté le principe le 8 mars à la surprise générale après des mois de surenchère verbale avec l’homme fort de Pyongyang.


« Il est possible que ça ne marche pas pour le 12 juin », a dit M. Trump, assis dans le Bureau ovale au côté de son homologue sud-coréen, Moon Jae-in. « Si la rencontre n’a pas lieu, elle aura peut-être lieu plus tard », a-t-il ajouté, évoquant « certaines conditions », sans en dire plus..


M. Moon, de son côté, a opté pour un ton nettement plus optimiste, se disant convaincu que le sommet à venir sera « couronné de succès » et que M. Trump sera l’acteur central d’un « tournant historique » sur la péninsule.


Interrogé sur la réelle volonté du dirigeant nord-coréen, de près de 40 ans son cadet, de renoncer à l’arme nucléaire, le président américain a jugé que ce dernier était « très sérieux », tout en reconnaissant ne pouvoir prédire l’issue des négociations en cours.


Washington exige une dénucléarisation « complète, vérifiable et irréversible », mais le Nord n’a pas véritablement dévoilé son jeu et a envoyé des signaux parfois confus sur ce thème.


Ces déclarations tranchent avec la forme d’euphorie qui a flotté dans les semaines suivant l’annonce d’un accord sur cette rencontre entre le président des États-Unis et l’héritier de la dynastie des Kim, qui règne sur la Corée du Nord depuis plus d’un demi-siècle.


Prenant nombre d’observateurs par surprise, dont vraisembablement M. Trump lui-même, le régime est brutalement revenu la semaine dernière à sa rhétorique belliqueuse traditionnelle.


Pour Cho Yoon Je, ambassadeur de la Corée du Sud aux États-Unis, dire que l’histoire des négociations avec la Corée du Nord se répète sans fin est une analyse tentante, mais erronée. « Cette fois, c’est différent », avance-t-il dans une tribune publiée dans le Washington Post, insistant sur « l’espoir que Kim choisisse une autre voie que celle de son père et de son grand-père ».


Avant l’arrivée de M. Moon à la Maison-Blanche, Human Rights Watch a exhorté les deux dirigeants à ne pas passer sous silence la situation « effroyable » des droits de la personne en Corée du Nord.


Xi, le joueur de poker


Fait notable, M. Trump a aussi laissé pointer son mécontentement vis-à-vis du président chinois, Xi Jinping, dont il a par le passé loué la fermeté sur le dossier nord-coréen. Évoquant la deuxième visite de Kim Jong-un à Pékin en l’espace de quelques semaines, il a relevé une différence de ton de la part de ce dernier après ce voyage à Pékin, principal allié de la Corée du Nord. « Les choses ont changé après cette rencontre et je ne peux pas dire que cela me rende très heureux », a-t-il expliqué.


« Le président Xi est un joueur de poker de niveau mondial », a-t-il lancé, laissant entendre que le dirigeant jouait sur différents tableaux.


Lundi, déjà, il s’était ouvertement inquiété que Pékin lâche trop de lest trop rapidement. « La Chine doit continuer à être forte et étanche sur la frontière avec la Corée du Nord jusqu’à ce qu’un accord soit conclu », avait-il écrit sur Twitter, évoquant une frontière devenue « bien plus poreuse récemment ».


DESTRUCTION D’UN SITE NUCLÉAIRE


Quelques heures avant la rencontre Trump-Moon, des journalistes étrangers sont partis depuis Pékin pour la Corée du Nord, où ils doivent assister à la destruction de son site d’essais nucléaires, une promesse vue comme un geste de bonne volonté même si les spécialistes sont divisés sur la question de savoir si le site sera vraiment rendu inutilisable.



L’Agence France-Presse, comme d’autres grands médias internationaux, n’a pas été conviée à couvrir l’événement.


> La suite sur Le Devoir.



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