Uber fait fi des demandes du gouvernement Couillard et refuse de mettre fin à son service jugé illégal par Québec.
«On ne cessera pas nos services. Notre responsabilité est de continuer de servir la population du Québec», a laissé tomber le directeur général d’Uber Québec Jean-Nicolas Guillemette au terme d’un passage éprouvant en commission parlementaire sur l’avenir de l’industrie du taxi jeudi. Il promet toutefois qu’Uber ouvrira ses livres au fisc québécois si Revenu Québec l’exige et accepterait de payer une taxe spéciale pour indemniser les chauffeurs de taxi.
À sa sortie du salon rouge, il a dû franchir une «haie de la honte» érigée par ceux-ci. «Sortez-les du Québec à grand coup de pied dans le cul», a lancé Benoit Jugan des Métallos aux journalistes après le départ de M. Guillemette.
Daoust sort les dents
Les chauffeurs de taxi n’étaient pas les seuls à être hostiles à l’endroit d’Uber. Le ministre des Transports Jacques Daoust a attaqué de front M. Guillemette. «Ce n’est pas du covoiturage, c’est du taxi. Ça fait 1000 fois qu'on saisit vos véhicules. Vous cherchez une confrontation et vous risquez de l'avoir», a déploré le ministre, visiblement courroucé.
Uber affirme faire du «covoiturage urbain», une activité qui n’est pas règlementée au même titre que le taxi. Cette définition est rejetée par Québec. Jacques Daoust a d’ailleurs dénoncé l’attitude de M. Guillemette, qui se «réjouit d’abuser du système» dans la «maison où on fait les lois». «Pas de commentaire», a répliqué ce dernier. Durant la journée, M. Daoust a accusé les chauffeurs d’Uber de travailler «au noir».
L’opposition officielle n’a pas non plus manqué d’écorcher l’entreprise fondée aux États-Unis. «Est-il exact qu’Uber a été condamné pour avoir utilisé l'appellation covoiturage à Paris?», a questionné Martine Ouellet. «Je n’ai pas les détails, mais si vous le dites, ça doit être vrai», a répondu M. Guillemette.
«Pouvez-vous me dire dans combien d'endroits dans le monde Uber a été suspendu», a ajouté la députée, qui appuie fermement l’industrie du taxi. «Je n'ai pas le décompte», a répliqué Guillemette. Ce dernier a d'ailleurs ajouté qu'il ne savait pas combien d'impôt Uber avait payé au Québec l'an dernier.
Échanges corsés
- Jacques Daoust, ministre des Transports: «Je ne comprends pas votre logique à vous réjouir d’avoir abusé du système 450 000 fois dans un mois.»
- Jean-Nicolas Guillemette, DG de Uber Québec: «Les 450 000 requêtes ont été faites par des Québécois qui souhaitent se déplacer et avoir d’autres options, sécuritaires, fiables et abordables. C’est ce qu’on offre.»
- JD: «Le fait que des gens vous appellent ne fait pas que vous opérer dans la légalité.»
- JD: «Quand vous tournez pendant une demi-heure autour de l’église Notre-Dame, ce n’est pas parce que vous cherchez du stationnement pour aller à la messe. Vous faites du taxi.»
- JD: «Vous êtes dans une société de droit. Il y a des règles. Pourquoi vous acharnez-vous à ne pas les respecter. Quelle sorte de réglementation il va falloir mettre pour que vous arrêtiez?»
- JNG: «On respecte toutes les lois fiscales qui sont en place au Québec et au Canada.»
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