UE : au sommet de Bratislava, un couple franco-allemand soudé pour surmonter le Brexit

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Les pompiers de l'Union européenne


L'Allemagne et la France ont promis de s'engager pour que l'Europe, "en situation critique", se relance après le Brexit, lors d'un sommet à 27 réuni vendredi à Bratislava pour dessiner les contours d'une UE sans les Britanniques.


Un couple franco-allemand uni dans l'adversité : c'est l'image qu'ont voulu donner les deux pays, vendredi 16 septembre, à l'issue du sommet de Bratislava, en Slovaquie, qui a réuni les 27 pays membres de l'Union européenne. La France et l'Allemagne ont promis de peser de tout leurs poids pour que l'Europe, "en situation critique", se relance après le Brexit, pour dessiner les contours d'une Union européenne sans les Britanniques.


Au terme d'une journée dans un château surplombant la capitale slovaque, les dirigeants européens se sont mis d'accord, sans le Royaume-Uni, sur "une feuille de route" pour donner un nouveau souffle à un projet européen en perte de crédibilité.


>>À lire sur France 24 : "Sommet de Bratislava : l’UE peut-elle se relancer après le Brexit ?"


"La France et l'Allemagne vont très intensément s'engager dans les prochains mois pour faire de tout ça un succès", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, aux côtés du président français François Hollande, pour une inhabituelle et très symbolique conférence de presse conjointe à l'issue du sommet.


Paris et Berlin "vont continuer à faire en sorte que l'on puisse délivrer des mesures concrètes", a lui aussi promis François Hollande, expliquant que les dirigeants européens avaient érigé en priorité la protection des frontières extérieures de l'UE contre les migrations irrégulières, le renforcement de la défense européenne et la lutte contre le terrorisme.


Situation critique


Avec la relance économique, l'emploi et l'accent sur la jeunesse, ces priorités partagées par tous constituent "l'agenda de Bratislava", a souligné le président français.


Les deux dirigeants, confrontés à des élections nationales en 2017, avaient débuté la journée par des avertissements empreints de gravité, François Hollande mettant en garde contre une "dislocation" de l'UE, tandis que la chancelière diagnostiquait "une situation critique".


"Notre évaluation est sobre mais pas défaitiste", a conclu le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui a élaboré la "feuille de route" soutenue vendredi par les Vingt-Sept et dominée par le lourd dossier de la sécurité.


Donald Tusk a érigé en priorité absolue la maîtrise "totale" du contrôle des frontières de l'Union pour revenir à un fonctionnement normal de l'espace Schengen de libre-circulation.


Également présent à Bratislava, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, en a profité pour donner des échéances aux États membres. Il a notamment fixé à mars 2017 la date souhaitée pour que l'UE adopte le doublement de son plan d'investissements, à hauteur de 630 milliards d'euros.


>> À lire sur France 24 : "Face au populisme, Juncker prône une Union européenne plus protectrice"


"L'Europe doit être capable de se défendre par elle-même"


Dans le domaine de la défense, le chef de l'exécutif européen demande de boucler en juin 2017 une série de mesures phares, comme la création d'un quartier-général européen unique pour coordonner toutes les opérations civiles et militaires européennes.


La France "fait l'effort principal pour la défense européenne", mais "elle ne peut pas être seule", a prévenu François Hollande. "Si les États-Unis font un choix de s'éloigner, l'Europe doit être capable de se défendre par elle-même", a-t-il ajouté.


Le départ du Royaume-Uni, qui a toujours privilégié l'Otan, offre une chance d'avancer sur ce thème, soulignent des sources diplomatiques, dans un contexte où l'Europe est cernée par les crises, les guerres et le terrorisme.


"Le Brexit en tant que tel n'a pas été abordé", a expliqué le même diplomate, indiquant qu'il "s'agissait de faire un point" sur les contacts entre Donald Tusk et Theresa May, la Première ministre britannique. "Il n'y avait pas grand-chose à dire, puisque Londres n'a toujours pas activé la procédure de divorce", et que les Vingt-Sept refusent toute négociation avant cette étape formelle, a-t-il poursuivi.


Mais Bratislava n'a pas fait oublier toutes leurs autres divergences. Des dossiers comme les travailleurs détachés ou la répartition des réfugiés dans l'UE restent hautement conflictuels.


Les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque) ont rappelé vendredi qu'ils souhaitaient que les États membres soient davantage écoutés à Bruxelles.


lls ont répété qu'ils restaient fermement opposés à tout mécanisme obligatoire de répartition des réfugiés, comme le plan de "relocalisation" adopté en septembre 2015 par l'UE, alors que des pays comme la Grèce et l'Italie réclament précisément plus de solidarité face à la charge migratoire.




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