Élection partielle dans Arthabaska

Douce vengeance de Denis Coderre?

La médiation au service des conflits de travail

Tribune libre

Lors du point de presse tenu conjointement par le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, et l’ex-maire de Montréal, Denis Coderre, ce dernier a invoqué son attractivité auprès des libéraux du comté d’Arthabaska à l’occasion de l’élection partielle. Or à l’élection générale de 2022, le Parti libéral du Québec (PLQ) a récolté 1702 voix pour un maigre 3,76% des votes dans le comté d’Arthabaska. Dans ces conditions, le pouvoir d’attraction de Denis Coderre ne risque pas trop d’influencer les résultats de l’élection partielle. Et, de surcroît, l’ancien ministre libéral fédéral a demandé au PLQ de ne pas présenter de candidat pour faciliter l’élection d’Éric Duhaime, mais aussi, pour «sauver de l’argent».

Par ailleurs, faut-il le rappeler, Denis Coderre a manifesté son intention de poser sa candidature à la chefferie du PLQ. Toutefois, ses démêlés avec le fisc ont poussé les libéraux à rejeter sa candidature, une décision contre laquelle le principal intéressé s’est dit «dégoûté». Or par ailleurs, Denis Coderre affirme dur comme fer que son appui aux conservateurs n’est aucunement motivé par une volonté de se venger des libéraux.

«Un chef de parti, quel qu’il soit – si ça avait été un autre, j’aurais fait la même maudite affaire – a le droit de siéger à l’Assemblée nationale», argue l’ancien maire de la Métropole. Soit! En revanche, les récents sondages placent le chef du PCQ parmi les favoris dans la course à l’élection partielle dans Arthabaska. N’est-ce pas là une excellente raison pour Denis Coderre d’assouvir sa douce vengeance contre le PLQ?

La médiation au service des conflits de travail

En 2023, 691 grèves ont été recensées au Québec, un sommet sans précédent. En 2024 et 2025, une succession de grèves ont déferlé particulièrement dans le secteur public et notamment en éducation, en santé et dans les services sociaux allant des éducatrices de la petite enfance aux ingénieurs de l’État. Récemment les travailleurs en construction résidentielle ont déclenché une grève. Or parallèlement à cette épidémie de conflits de travail, le ministre du Travail, Jean Boulet, a déposé le projet de loi 89 qui vise à limiter le droit de grève et de lock-out en cas de conflit de travail affectant les services essentiels à la population, un projet de loi qui a suscité de vives réactions de la part des syndicats qui le perçoivent comme une attaque contre le droit de grève et une entrave à la négociation collective. 

En bref, c’est le bras de fer permanent entre les parties qui demeurent chacune sur leur position sans espoir de compromis à court terme. Et pourtant, il existe un mécanisme qui permet de régler un différend à l'amiable avec l'aide d'un tiers neutre et impartial, à savoir la médiation. À cet effet, la CNESST offre un service de médiation gratuit pour les conflits liés aux normes du travail, à l'équité salariale, à la santé et sécurité, aux accidents et maladies professionnelles. 

Le bourbier démobilisateur dans lequel les employés et les employeurs s’enlisent au Québec actuellement conduit irrévocablement à des situations conflictuelles anti-productives qui risquent de freiner toute possibilité d’entente entre les parties. Dans ces circonstances, je suis d’avis que la grève devrait constituer le dernier recours, prenant pour acquis que la présence d’une tierce partie incarnant une nécessaire neutralité incarne une route sur laquelle les deux parties peuvent en arriver à un terrain d’entente à leur satisfaction pleine et entière.


Henri Marineau, Québec



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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    31 mai 2025

    31 mai 2025


    Monsieur Marineau,

    Vous vous faites le complice de politique «PETITE» avec ce souci de Denis Coderre de retenir l’attention des médias autant qu’il le pourra avant de disparaître définitivement très bientôt.

    Quant à votre réflexion sur le droit de grève, votre jugement est celui d’une logique qui va de soi : une lapalissade.

    Si nous pouvions régler les conflits de travail facilement, nous reviendrions au temps des dictatures et du capitalisme sauvage où l’absolue vérité est connue et appliquée par l’autorité. Point. Nous y sommes presque!

    Il y a une maturité qui s’est perdue en cours de route; pourra-t-elle renaître ou réapparaître? Il semble que ce sera long… Car la démocratie, c'est l'art du débat pour éviter le combat. Ça demande de la bonne volonté de part et d'autre, sinon, la démocratie n'est qu'une vue de l'esprit et un retour enfantin au plus fort en nombre; sans plus.


    François Champoux, Trois-Rivières