Un feeling, juste un feeling...

Tribune libre

Un feeling, juste un feeling
Il y a quelque temps, j'ai parlé sur ce site d'un groupe de musiciens rencontré au Verre Bouteille, un bar sur Mont-Royal. Je dis rencontré mais ce n'est pas le bon mot. C'était en début d'après midi, je sirotais une blanche de Chambly aux agrumes. Les agrumes, ç'est pas que ça change le goût, mais je trouve ça beau. La terrasse où je m'assied habituellement était encombrée d'instruments, de machins électroniques de toutes sortes, le tout relié par un impressionnant spaghetti Radio Shak. J'ai donc dû prendre place au fond.
En écoutant parler ces jeunes — Québécois de toutes les couleurs — beaux, intelligents, plutôt sympathiques, je me disais pourvu qu'ils chantent en français ces petits cons. Eh non ! ils chantaient en anglais. Chaque fois, ça me met toujours en beau ta de saint-ci. Depuis, j'essaie de comprendre ?
Pourquoi ces jeunes, Québécois des pieds à la racine des cheveux comme vous et moi, ne chantent pas ce qu'ils ont envie de dire dans leur langue maternelle qu'ils maîtrisent étonnammant bien, comme j'avais pu le constater? Dans leur culture quotidienne, comme lorsqu'ils se parlent. Après tout, on n'exprime bien que de ce que l'on connaît bien... non ? Et alors, forcément, je me suis tourné vers le net, la mondialisation mondiale, l'univers universel et l'anglicisation multticulturelle. Mais il y avait plus, je le sentais.
Je ne sais pas trop encore ce que j'essaie de dire, et je n'y arriverai peut-être même pas. Un feeling, juste un feeling. Et voilà que je tombe sur cette lettre en tribune libre du Devoir. Après l'avoir lue et relue, j' ai pensé qu'il me fallait ouvrir cette porte. Qui sait, me disais-je, il y a peut-être un aute chemin au fond du jardin ?
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Lettres - I am not Elvis Gratton
Jean Chenay - Sherbrooke, le 27 juillet 2011
Le professeur de philosophie Jean Laberge semble grandement préoccupé par le fait que le Québec se tourne de plus en plus vers le monde, surtout, oh horreur, vers les pays dont les artistes s'expriment en anglais.
Monsieur Laberge, je peux être un amateur des Rolling Stones, ou Pierres roulantes si vous préférez, et trouver que Fred Pellerin est le Gilles Vignault de sa génération et être tout aussi amateur du conteur chanteur de Saint-Élie-de-Caxton que de Keith Richards. Je peux aussi aimer manger de la cuisine vietnamienne, une bonne lasagne italienne, un hamburger, une bonne bouffe marocaine ou une tourtière du Lac-Saint-Jean.
Je peux aussi parler couramment la langue anglaise qui n'a pas que des défauts et souhaiter un Québec francophone et maître de sa destinée. Ce qui me rebute, M. Laberge, c'est que moi ou mes enfants soyons fermés à tout ce qui n'est pas marqué d'une fleur de lys. Je veux pour moi, mon fils et le sien vivre dans une communauté ouverte vers le monde.
Je suis âgé de 61 ans. Depuis l'âge de 18 ans que j'entends constamment des hommes et femmes comme vous me parler de nos malheurs et de notre cloisonnement.
J'ai, depuis 40 ans, voté à chaque élection pour le PQ, sauf la dernière ou comme la prochaine où Québec solidaire a eu et aura mon vote. Au fédéral, depuis 20 ans, j'ai voté Bloc québécois sauf le 2 mai dernier, où j'ai donné mon vote au NPD. Je ne suis pas un disciple de Evis Gratton pour autant. Je suis de ceux qui croient que le Québec est déjà un pays, de ceux qui savent d'instinct que nous sommes différents, pas meilleurs ou pires, mais différents.
Je sais que la traversée du Saguenay entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac offre un décor aussi spectaculaire que le village de Banff en Alberta ou que Peggy's Cove en Nouvelle-Écosse. Que la liberté individuelle d'un individu passe d'abord par sa tête qui lui conseille de vivre intensément dans le présent. Qu'un roman de Mordecai Richler peut être aussi intéressant qu'un écrit de Michel Tremblay. Suis-je un traître à la nation pour autant?
Je n'ai absolument pas besoin que l'on me dise quoi penser. Je n'arrêterai pas de vivre en attendant une hypothétique souveraineté du Québec, bien que je serais heureux si elle advenait.
En terminant, permettez-moi de vous suggérer l'écoute d'un CD de Leonard Cohen, un Québécois comme vous et moi qui s'exprime très peu en français, mais dont les propos, peu importe la langue dans laquelle nous les écoutons, sont toujours plus qu'intéressants et surtout ouverts vers le monde.
________________
J'aime beaucoup Léonard Cohen, c'est comme un genre de Richard Desjardins du Mile End, Juif plutôt sympa si ça s'trouve, pas raciste pour cinq cennes celui-là, mais peut-être aussi un copain à Mordecai Ritchler, son antithèse, une salope de première celle-là. Je sais, c'est loin comme 1950 tout ça.
Mais alors, je me suis demandé : et si le problème n'était pas dans l'usure du discours ? Non mais c'est que les jeunes, nos enfants, les miens les tiens les vôtres, ils ont leurs perceptions de ce qui est et ce de qui vient, leurs façons de faire et de dire, la vision de leur propre avenir, leurs codes et leur langage, tout comme nous avions les nôtres.
Et pourquoi ce monsieur Chenay qui me semble un homme sensé et intelligent, un homme qui a voté toute sa vie pour des partis indépendantistes, un homme qui souhaite toujours que l'indépendance se fasse, pourquoi donc cet homme a-t-il voté orange lors de la dernière élection fédérale, tout comme plus d'un million de Québécois d'ailleurs ? À mon humble avis, ils ont tout simplement foutu un grand coup de pieds dans la boîte de scrutin, se disant n'importe quoi mais p'us ça. Ne cherchons pas plus loin.
Ce qu'il nous disent aussi les gens c'est : « Non r'garde, c'est bon papy: j'ai 15 ans, j'ai 20 ans, j'ai 30 ou 40 ans, alors tu nous fous un peu la paix avec tes radotages... ! On t'aime bien papy, tu as fait ce que tu avais à faire, ce que tu pouvais faire, mais laisse-nous un peu aller maintenant. Fais-nous un peu confiance merde ! on va continuer, mais à notre façon... »
— Oui mais...
— Non non ! r'garde papou, on a assez de problèmes comme ça avec vos vidanges de Woodstock !... S'cuse-moi... j'ai un appel.
Pour revenir à mes jeunes musiciens, je sais maintenant que même s'ils chantent en Anglais, ils n'en sont pas moins Québécois pour autant, et la plupart d'entre eux voteraient pour notre indépendance polique, j'en suis sûr. Je suis d'ailleurs pas loin d'en avoir plein mon... chose moi aussi. « Faire de la politique autrement » , ça vous dit quelque chose, et pourquoi pas avec un sourire et une canne plutôt que cette hargne, cette rage contre le seul parti politique qui a encore une chance de reprendre le pouvoir des mains de la mafia libérale ?
Et voilà que par ce beau dimanche matin, j'ouvre Vigile et je vois que maître Cloutier nous refait son numéro à numéro. Alors je dis merde ! non là c'est la goutte... p'us capable ! Je suis allé voir, au fond du jardin, et il y a effectivement un autre chemin ; sais pas encore où il va me mener, mais la première personne que je rencontre qui ose prononcer le mot DÉBAT... SÉMANTIQUE ou ARGUMENT, je l'assomme !
C'est dans ce chemin que Vigneault parlait d'un « pays qu'il nous reste à aimer... », que Desjardins parle maintenant de « territoires coulés dans nos veines... », et Martine Audet du territoire qui « devient un propos de lumière... ».
Je refuse de passer le reste de mes jours dans une plainte...
Sans rancune,
André Vincent


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23 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 août 2011


    Merci Jean-François,
    Vous avez raison pour le break. Ce matin, j'ai dû me rendre à l'hôpital Notre-Dame et après, bien sûr, une ballade vélo dans le parc Lafontaine.
    Comme chaque fois que je roule dans ce parc, je vais toujours jaser un brin avec mon vieil ami Félix. C'est l'une des plus belles sculpture que j'ai vu, il s'y dégage une force extraordinaire. Et un espoir.
    Parfois, on oublie que près de chez soi, il y a des havres de paix qui nous font grand bien. Se battre pour las liberté de notre territoire devient si dur, si grugeant à la longue... et cette impression que j'ai chaque fois que je vais sur vigile de tourner en rond, d'être complètement en dehors du réel.
    J'ai parlé de tout ça avec le vieux barde, et il s'est mis à rire...
    Ave

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    4 août 2011

    @ André Vincent:
    Merci beaucoup, monsieur Vincent.
    Peut-être avez-vous besoin de «prendre un break», si j'ose ainsi m'exprimer? Ce serait compréhensible; moi, personnellement, je trouve que la vie est très difficile pour un indépendantiste, en cette époque où nous avons Charest jouissant d'un troisième mandat, et le Bloc agonisant depuis mai dernier...
    Je crois vous comprendre. Pour ma part, ce que je ressens s'apparente plus à de la colère, je dirais. Ma nation me déçouit, quand elle se comprte comem le 2 mai dernier (et sans trop savoir pourquoi, à la base)...
    Je vous souhaite de trouver la paix, et retrouver votre bonne humeur.
    Revenez-nous, un jour: nous sommes plus forts, avec vous, que sans. Il est important que les indépendantistes ne s'isolent pas les uns des autres, à moyen terme.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2011

    Quand on est Canadien-Français ou Québécois, il y a un gouffre, un océan, un univers de différence entre, d'une part, écouter et apprécier des chansons en langue anglaise et, d'autre part, ne chanter soi-même qu'en anglais ou presque.
    Les Leclerc, Vigneault, Léveillé, Charlebois, Dubois, Rivard, Fiori, Séguin, Piché et consort ont tous, j'en suis sûr, vivement apprécié ceci ou cela dans la musique populaire du monde anglo-saxon. Félix, on le sait, aimait le jazz, un genre dans lequel on peut inclure des chansons comme «Le Petit train du nord», «Sors-moi donc Albert», voire même «Le Petit Bonheur» et «L'Alouette en colère». Vigneault, qui a déjà dit admirer Beb Dylan, compte une chanson en anglais dans son immense répertoire, une seule, l'exception qui confirme la règle. En fait, ladite chanson, «I went to the market», était même biligue. Il en va à peu près de même pour Charlebois, Dubois et les autres qui ont su, à merveille, marier rock et langue française.
    Lire des livres en anglais, écouter des chansons en anglais, c'est une chose. Créer principalement en anglais, ça, pour nous, c'en est une tout autre.
    Les Anglos du monde entier sont bien assez nombreux, il me semble, pour écrire leurs livres et leurs chansons, ils n'ont pas besoin de nous pour ça. Leurs oeuvres sont souvent, tout le monde en convient, admirables. À nous de créer les nôtres et, s'il vous plaît, dans notre propre langue.
    Hormis la Britannique Petula Clark naguère et, plus encore, le Québécois Jim Corcoran, combien d'Anglos sur la planète ont-ils l'habitude de chanter en français ou même dans toute autre langue que la leur ? En pourcentage, ça doit être pas mal près du zéro. Et, au fond, c'est tout ce qu'il y a de plus normal.
    Alors, ouverture, oui, très bien. Aliénation, non merci.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2011

    @ Jean-François,
    Merci de votre dernier commentaires, et sachez que j'ai toujours apprécié vos textes.
    Mais là, vraiment, toute cette pagaille, c'est trop pour moi. D'autant que je suis au coeur d'un nouveau livre qui me prend la tête.
    Ma vieille mère disait que lorsque les nouvelles n'étaient pas bonnes, elle fermait la télé et ne la rouvrait que quelques jours plus tard. Elles lui semblaient alors meilleures.
    C'était une grande philosophe ma maman, la preuve étant que lorsque tout allait mal, qu'on manquait de sous à la maison, qu'y faisait pas chaud dans' cabane... elle avait ce mot d'une grande sagesse : « Ah et pis d'la marde !
    Le lendemain, on aurait dit que ça allait mieux dans'maison. Mon père, lui, à la fin de chaque repas, disait : « Encore un autre que les Anglais auront pas... »
    Comme vous pouvez le voir, j'ai grandi entre une maman philosophe et un papa résistant.
    Les chiens font pas des chats.
    Ave

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2011

    Ave, je ne voulais pas insister. Désolé. Ne me menacez plus de Luc, s.v.p. J'ai déjà accepté son offre de ne pas lire.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    3 août 2011

    @ André Vincent:
    «Je refuse de passer le reste de mes jours dans une plainte...».
    Mais, n'est-ce pas vous qui adoptez une attitude plaintive? Et elle vous suivra, je le crains, même si vous choisissez d'aller visiter d'autres sites internet que Vigile.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2011

    Réponse à O,
    Pas nécessairement, mais je vous laisse avec Luc Archambault, il va vous expliquer tout ça. En long et en large et en profondeur.
    Moi... j'ai un peu mal à la tête.
    Ave

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2011

    Ave, A.V.,
    "Pour beaucoup de peuples, (dont la France)la menace est limitée, soit de par une population beaucoup plus grande, soit par leur souveraineté politique, ce qui n’est malheureusement pas notre cas."
    "ce qui n'est malheureusement pas notre cas", ça veut dire que pour nous, "la menace n'est pas limitée"... quand l'anglais est "dans le pantalon" de tous nos jeunes, parce qu'ils l'ont choisi comme moyen de communication, c'est qu'ils "contemplent" le choix "de cesser de souffrir".(névrose de l'assimilation libératrice)

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2011

    Monsieur Vincent,
    votre texte laisse voir que la tâche vous paraît trop lourde et vous choisissez de démissionner, de ne plus vous battre, de vous laisser-aller, la dépression quoi. M.Cloutier, pour sa part, continue à se battre, à défendre ses idées, à vouloir vivre quoi. Or, tant qu'un individu s'active, agit, se débat, il démontre ainsi sa volonté de vivre et assure ains sa survie. Au contraire, un individu qui démissionne, qui s'enlise dans la dépression, devient à risque de se suicider. Un peuple étant l'ensemble des sujets qui le composent, on peut penser qu'il peut vivre le même cheminement: où il s'active, se bat pour assurer sa survie, où il se laisse aller vers sa mort. Les personnes fortes choisissent de se battre; il n'y a que les faibles qui refusent de le faire. ET, en passant, le peuple Québécois veut vivre par lui-même et non contre le peuple Canadian. Il faut cesser cette démagogie qui consiste à dire que les indépendantistes non que de la haine envers les anglais. Cela n'est que de la propagande ayant pour but de culpabiliser les Québécois. Nous pouvons aimer les Canadians tout en étant capables de s'en différencier. D'ailleurs, si les peuples Canadian et Québécois vivaient indépendants l'un de l'autre, il y aurait une meilleure entente entre eux. Ce qui produit la haine dans une relation c'est la domination, le contrôle d'une partie par l'autre. Quand les rapports sont égaux, ca va sur des roulettes. On peut donc penser que ceux qui sont contre l'indépendance du Québec par rapport au Canada, ont un intérêt à vouloir que la "chicane" persiste parce que cela leur rapporte personnellement. Entrent dans cette classe, certains politiciens, certains exploiteurs ou investisseurs, certains fanatiques racistes,etc...Ce sont ceux-ci qui sèment leur propagande pour soulever chaque peuple contre l'autre. En somme, c'est ce que nous enseigne l'histoire de l'humanité. Après des siècles et des siècles de cette facon de fonctionner, est-ce qu'on pourrait évoluer?...et pouvoir vivre dans la paix? Pour cela, il faut poser des gestes et faire en sorte que les peuples Canadians et Québécois vivent indépendants l'un de l'autre. Et il en va ainsi pour les peuples amérindiens dans la mesure de leur capacité de le gfaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2011

    Précision.
    Je n'ai jamais parlé de suicide, ni de Louisiane, ni même de soumission douce. Je dis seulement que ce n'est pas en se peinturlurant de fleurs de lys ou en prêchant debout sur une table qu'on va y arriver. Je dis aussi que l'on doit prendre acte que désormais, l'anglais trône dans le I pod de chaque ado et donc, dans son pentalon. Alors non seulement pour une large partie de la population il n'est pas une menace, mais un outil de communication.
    Pour beaucoup de peuples, (dont la France)la menace est limitée, soit de par une population beaucoup plus grande, soit par leur souveraineté politique, ce qui n'est malheureusement pas notre cas.
    Je dis aussi que nous devons changer nos façons de faire, et que plusieurs de nos discours sentent les p'tits pieds.
    Hélas ! le sujet du verbe is back !
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2011

    @ JFQ et @ MH
    Relire: "La Louisiane, ce fut forcé, nous, si ç’a lieu, c’aura été volontaire : vouloir cesser de souffrir."
    "vouloir cesser de souffrir", c'est l'explication que donnent les psy au geste fatal du suicide.
    Les suicidés ne pensent pas aux dommages collatéraux, à la douleur qu'ils sèment tout autour d'eux, irrémédiable. Ils n'envisagent même pas le fait de mourir ou de disparaître: ils ont tout simplement trop mal, et ils veulent que ça cesse.
    C'est exactement le même phénomène chez les Québécois qui ont vu leurs parents lutter sans relâche, qui ont voulu croire à la cause, mais qui n'ont pas été outillés pour la soutenir et ainsi se font insulter à chaque fois qu'ils ouvrent la bouche pour dire QUÉBEC. Ils ont ressenti un peu de soulagement quand ils ont choisi "d'éviter la chicane": s'ils se terrent, on ne leur crie plus dessus. S'ils se déguisent en Anglo, on les ignore enfin... L'illusion du suicide "pour ne plus souffrir".
    J'aurais cru que les indépendantistes auraient vu que le "vouloir cesser de souffrir", c'était le marasme de la maladie mentale, la névrose qu'on finit par insuffler chez un peuple en s'acharnant à la diminuer.
    L'assimilé doit ensuite changer de nom, perdre tout accent français, tout souvenir de son histoire, toute velléité de distinction. Nous, encore lucides, savons qu'avant plusieurs générations, il n'y parviendra pas, et on lui fera toujours porter les valises, comme les métis, les autochtones dans les réserves, les esclaves dilués aux sept-huitièmes, mais encore mulâtres. Mais ils sont devenus majoritaires, au Québec, les suicidaires. Sinon, ils voteraient!

  • Marcel Haché Répondre

    2 août 2011

    @ O
    Les peuples amérindiens des U.S.A. du Mexique et du Canada ont-ils cessé de souffrir parce qu'ils se sont mis à l'anglais,à l'espagnol ou au français ?
    Les peuples souffrent très longtemps avant de mourrir.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    2 août 2011

    @ O:
    C'est une erreur de croire que nous ne souffrerions plus, alors, et/ou que la transition se ferait en douceur, cher O.
    Le Rest of Canada veut non seulement nous assimiler linguistiquement, mais démolir les entreprises d'ici, du moins celles qui ne seront pas vendues à des étrangers.
    On veut nous paupériser, comme nation. Et mettre la main sur nos ressources les plus diverses.
    Je ne veux pas nous voir redevenir ceux qu'on appellait, les «White niggers of America». Je ne veux pas que la génération de mes enfants, se fasse dire «Speak White», et autres horreurs du genre.
    Mieux vaut souffrir en combattant; ça pourra au moins, retarder le pire à venir (puisque les Québécois ne voient pas la nécessité de s'assurer d'un avenir digne de ce nom, faut-il en croire le fait que Charest va peut-être être réélu, et décrocher un 4e mandat).

  • Archives de Vigile Répondre

    1 août 2011

    "Je refuse de passer le reste de mes jours dans une plainte..." (A.V.)
    Ben voilà, faut pas en faire une maladie. Les opiniâtres ne lâcheront pas. Et vivons, que diable!
    Car si nos enfants nous déçoivent (et leur mère), il y a les autres. Rencontré ce week end une jeune serveuse enthousiaste et tout sourire, apparence début vingtaine... qui s'était ressourcée la veille à un spectacle cirque nouveau, avec ses enfants! Tout le contraire de Disney, se réjouit-elle. Elle a étudié en littérature, spécialité du conte... contes d'enfants, incluant les contes et légendes de nos ancêtres! Elle se dit d'un petit nombre de sa génération, mais ne s'en formalise pas: elle raconte aux enfants et ils aiment ça!
    Nous avons peut-être le nez trop collé sur la vitre, et ça nous stresse...
    La Louisiane, ce fut forcé, nous, si ç'a lieu, c'aura été volontaire: vouloir cesser de souffrir.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 août 2011

    Un vent de changement sur le Québec,février 2011
    http://www.canoe.com/sections/medias3/sondagemain.jpg

  • Archives de Vigile Répondre

    1 août 2011


    Un beau boujour à tous, je suis toujours étonné de l'espace qui reste au dessus.
    Je ne reviendrai pas sur ce site, du moins pour un long moment.
    André vincent

  • Stéphane Sauvé Répondre

    1 août 2011

    Monsieur Vincent,
    La lecture de votre texte fut agréable. Sans plus.
    Nous sommes entourés par plus de 300 millions d'anglophones et le rouleau compresseur culturel américain fait ses ravages depuis 30 ans, y compris ici. Alors, pour mettre de la chair à mes arguments je commencerai par vous parler de mes enfants et comment ils vivent l'acculturation...
    Quatre enfants, 4 beaux enfants intelligents, curieux et pleins de bonne volonté mais voilà, ils vont à l'école. Une école qui ne leur enseigne plus leur racine, leur langue, leur héritage... une école qui se lance à une vitesse folle dans l'exploration du monde sauf celui qui est sous nos deux pieds. Si cela se poursuit...c'est la Louisianne qui nous attend.
    Ces beaux enfants, sont en train de se faire une tête. Mais avec quoi ? L'école, la TV, leurs amis, l'Internet...etc.
    Il n'y a aucun programme ou outils systèmatiques pour nourrir leur fierté comme Québecois ou comme être humain. Nous sommes flasques, mous, trop tolérants...rien pour faire des enfants forts. Tout pour en faire des consommateurs. Heureusement que les parents sont là, mais quelles tâches que celle de travailler à contre-courant du système !!!
    Oui pour l'anglais, oui pour chanter en englais, en espagnol, en Chinois si il le faut, mais d'abord notre langue. Elle est une des meilleures garanties de cohésion sociale (pas la seule bien entendu) et pourtant, nous sommes actuellement en train de la charcuter. J'écoute mes enfants parler et ils parlent comme des "vaches espagnoles". Je fais ce que je peux, je les corrige, leur fait écouter de la musique de nos artistes...et vous savez quoi ? La maman et la famille disent que je suis trop sévère, qu'il faut aller avec l'air du temps...Pas évident de négocier avec cette réalité mais j'y parviens. Comment ?
    En ne rejetant pas leurs chansons anglaises tout en étant proactif dans la promotion de notre patrimoine québecois (qui inclu ce qui origine de nos frères et soeurs autochtones). Spectacles et chansons francophones, etc...Mais je suis un des seuls qui le fait dans mon entourage. L'institution, le gouvernement et les leaders ont abandonné leurs responsabilités à ce chapitre.
    Nous avons donc besoin d'hommes et de femmes comme Archambaut, Le Hir, Frappier, et aussi Cloutier. Ce dernier n'a pas peur de mettre ses culottes et d'affirmer haut et fort, qu'il y a quelque chose qui ne cloche pas, que nous sommes menacés et que nous avons besoin de prendre notre courage à deux mains et se grouiller le c...à mettre en oeuvre de nouvelles solutions. Il nous dit ceci: "Ca fait 40 ans que l'on essaie d'une manière, ca n'a pas marché alors essayons autre chose"
    Merci pour votre billet.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 juillet 2011

    @ André Vincent:
    Je ne peux pas pire que je sois ien impressionné (pas favorablement, en tout cas), par le texte écrit par votre monsieur qui croit qu'il fait preuve d'un grande éloquence, en nous disant qu'il est capable d'apprécier l'art de Keith Richards, comme celui de Fred Pellerin...
    En passant, c'est LUI qui suggère que nous, souverainistes, croyons qu'il ne peut y avoir cohabitation des deux. Nous ne tenons pas de discours de ce genre. Je ne considérerais pas le dit personnage comme un souverainiste convaincu, car il affirme que parce que nous avons une culture propre, que c'est comme si de facto, nous avions notre propre pays... Je trouve ça plutôt faible, disons.
    Il semble en vérité, n'y avoir rien de nouveau sous le soleil...
    On veut nous reservir, apprêté à une autre sauce, le mythe voulant que les souverainistes (ou les plus convaincus) soient des gens peu ou pas ouverts au reste du monde, unilingues, étroits d'esprit, comme des dinosaures intransigeants etc... Des gens qui se sentiraient menacés par ceux venus d'ailleurs, et incapables d'entendre un mot d'anglais, sans se mettre à faire des convulsions, presque...
    C'est le même discours entretenu par des poids plumes intellectuels tels que Francine Boivin, ancienne députée libérale, récemment passée au NPD, qui disait «moi, je plains les unilingues souverainistes, qui n'ont pas fait le tour du Canada...» (sic)... Mais en passant madame Boivin, nous parlons dans bien des cas, plusieurs langues, dont un anglais meilleur que le vôtre, et ne voulons surtout pas nous limiter au Canada anglais, comme destination de voyage. Voilà!
    Il y a longtemps que je parle couramment anglais (j'ai fait une partie de mes études en cette langue); je me débrouille en allemand, et j'apprends l'espagnol. Plusieurs de mes amis sont immigrants ou enfants d'immigrants. Je ne suis pas ouvert au monde?
    Le monsieur qui se dit «fan» des Pierres qui roulent, comme il le dit si bien, recycle le même discours fatigué, fallacieux à la base... Ce sont les gens comme lui, qui sont bornés, étroits d'esprit! La seule chose à laquelle soient vraiment ouverts ces individus au discours simplet, c'est la «culture» de masse, qui est principalement anglo-américaine. Ils essaient de s'en disculper en nous attaquant de manière puérile et simpliste, au niveau de la question de notre supposé «manque d'ouverture».
    Je le sais bien, pour ma part, et depuis fort longtemps, que je puis très bien apprécier la musique rock anglophone, et que cela ne fait pas de moi un fédéraliste... Pas besoin du discours grotesque de quelqu'un qui affiche une mauvaise compréhension de notre cause, pour me l'apprendre.
    Pas besoin d'écouter la musique d'une starlette médiocre et sans originalité telle que Pascale Picard, pour supposément «m'ouvrir au monde», non plus, selon l'expression si fréquememnt utilisée par les fédéralistes à court (depuis longtemps) de véritables arguments.
    De toute manière, cette façon de penser que l'on est si cultivé, post-moderne, ouvert au monde, etc, en cette époque où les cégepiens prennent des cours de chinois mandarin, simplement parce que l'on est un Québécois capable de s'exprimer en anglais (oh là là)... Le pauvre! Croit-il que nous sommes toujours en 1968?

  • Henri Marineau Répondre

    31 juillet 2011

    Mes deux derniers articles sur cette tribune parlent du phénomène de la "peur" sous diverses facettes! Votre article soulève un autre volet de cette "peur", soit celle des "gros méchants anglais" qui, selon vous, n'auraient pas autant d'influences négatives sur les jeunes lors d'un vote sur l'indépendance du Québec...un beau sujet de réflexion!

  • Archives de Vigile Répondre

    31 juillet 2011

    Ave,
    C'est bien ce qu'on essaie de croire depuis Pascale Picard, mais... mais... ah, pis non! Tous les arguments, les feelings, sont brûlés.
    Les francos, ailleurs au Canada, ont cessé de se torturer. Ils vivent leur vinaigrette en espérant le mieux pour leurs enfants. Quand "vivrons-nous", au Québec, dans la paix des tunnels qui nous tombent sur la tête, sans nous demander si l'ingénieur vient de McGill, Concordia ou UdeM?

  • Pierrette St-Onge Répondre

    31 juillet 2011

    M. Vincent,
    Comme toujours, beau texte, rempli d’humour.
    Je suis d’ailleurs pas loin d’en avoir plein mon... chose moi aussi. « Faire de la politique autrement » , ça vous dit quelque chose, et pourquoi pas avec un sourire et une canne plutôt que cette hargne, cette rage contre le seul parti politique qui a encore une chance de reprendre le pouvoir des mains de la mafia libérale ?
    Yes, we canne !
    J’aime toujours ça vous lire.
    Pierrette St-Onge

  • Archives de Vigile Répondre

    31 juillet 2011


    Correction :
    J'ai écrit : « Et si le problème n'était pas dans l'usure du discours... » Alors que je voulais dire : « Et di le probléme était dans l'usure du discours... »
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    31 juillet 2011

    M.Vincent j'en suis rendue au même point que vous, l'avocat et vigile...pus capable, mais je vais leur écrire un dernier petit mot.