La mare aux canards
Comme il est triste et déprimant de voir le PQ tournailler ainsi, naviguer à vue dans la mare aux canards, à en pogner le tournis.
Et s'en mordre la queue. Mais quel est le véritable problème de ce parti présentement ? Qu'est-ce qu'ils ont ces gens à reculer au moindre écueil, à faire trois petits pas de côté pour si peu, à avoir peur d'avoir peur, à trembler comme une feuille devant l'adversité, à dire que le mur est bleu le lundi et rouge le mardi ? Je veux bien qu'il y ait une période d'ajustement, de rodage, mais après huit mois de gouvernance, bordel de merde de / pFD (*&#? !
Pourtant, quand on y regarde de près, ils sont plutôt intelligents ces gens... non ? Pris individuellement, la plupart ont un certain panache je trouve, une bonne gueule, quelques idées...à tout le moins des compétences ; chacun dans leur domaine, il me semble aussi que la plupart d'entre eux savent plutôt bien exprimer les choses, mais présentement, on dirait qu'il n'y en a que deux ou trois qui donnent leur plein rendement. Alors, qu'est-ce qui ne va pas ?
Tout me direz-vous. Tout je veux bien, mais tout quoi au juste ?. Il est où le bobo ? C'est-tu ma (notre) génération qui est obsolète, ramollie comme une vieille salade au frigo ? C'est-tu l'idée même de l'indépendance qui est usée, dépassée, ou bien c'est la faute à l'ère de la mondialisation mondiale lalalère, aux épilés de la génération X (ces pauvres petits de l'Acceptation Globale à qui les méchants boomers n'ont rien laissé) ; ou serais-ce la faute du web, la faute aux médias, à FB-je-t'aime, à l'anglomanie galopante, à l'individualisme ambiant, à la nouvelle religion économique? Ce gouvernement va faire son pèlerinage à Wall Street comme les croyants zélotes vont s'agenouiller à la Basilique ou à la Mecque : Seigneur Dieu, je vous prie, ne me décotez pas s'il vous plaît seigneur et maître, j'ai rien fait de mal, je vous le jure, merci beaucoup, amen.
Non mais si c'est pas ça c'est quoi d'abord? La queue entre les jambes — toujours — de peur de perdre une bataille ou la prochaine élection, de peur de mourir en Chambre en perdant le souffle, pour un petit rien, ou de mourir tout court pour le vrai, un jour, à cent ans et en santé, à force de se prendre soin. À moins que ce ne soit la peur de gagner ? Tiens tiens... j'y avais pas pensé à ça.
Et si le véritable problème de ce parti était tout simplement Pauline Marois. Trop facile me direz-vous? Son proche entourage alors? On brûlerait peut-être là? Oui mais quand même, son proche entourage, son proche entourage, c'est quand même elle qui l'a choisi son propre entourage... non? Pour dire le vrai, je suis dans le vide autant que vous camarades.
Pourtant, ce parti s'est présenté à la dernière élection avec une équipe solide, la propagande du parti parlait même «d'une équipe du tonnerre» c'est pas rien, et à peine huit mois plus tard, on assiste à un super flat-flop sur le ventre... plouf ! à en vider la piscine du Parlement, et même les chiottes électroniques à 1,8000,000$, là où les compromis prennent forme... de compromission.
Mais je ne voudrais surtout pas avoir l'air d'un critiqueux tannant... « a seulement », il y a des signes qui ne trompent pas. Prenez le nouveau terme «valeurs communes» par exemple, ça mange quoi en hiver des valeurs communes ? Et pourquoi changer de vocabulaire comme on change de chemise ? Il y a pas longtemps, on parlait d'identité, de Charte de la laïcité ; jusque là, tout un chacun comprenait mais là, on se demande. Coin coin dans la mare encore un coup.
Exit le renforcement de la loi 101, trois hourras pour les valeurs communes et pour la cuisinière! Et puis, à bien y penser tenez, pourquoi ne pas remettre tout ça à l'automne ? Non c'est vrai quoi, les majoritaires y veulent pas... Y veulent pas y veulent pas, qu'est-ce que vous voulez qu'on faise, on est minoritaires, on va pas commencer à se battre avec eux autres on va perdre. On est mi-no-ri-taire, pis quand t'es minoritaire, t'es valet, t'es pas roi. Fait qu'en attendant, mange ton blé d'inde. Envoye, mange, mange !
Ouais... sauf que ça existe des gouvernements minoritaires avec une colonne, de l'audace, de la pugnacité et savez ce qu'ils font ? Ils présentent des lois comme s'ils étaient majoritaires puis, droit debout, ils défient les partis d'opposition:
— Si vous êtes pas d'accord, z'avez qu'à voter contre !
À part ça, vous pensez pas l'avoir assez dit que vous êtes minoritaire, c'est à croire que vous vous y complaisez. Déjà que ce mot n'est pas sans lien avec notre statut politique actuel, avec notre dépendance donc. Et qu'on ne me parle surtout pas de compromis, ce n'est plus de compromis dont il s'agit, mais de pure faiblesse, pour ne pas dire de lâcheté. Je le redis une dernière fois : on s'est couché avant la bataille, devant une opposition à genoux et ce, avant même d'affronter l'adversaire. Huit mois plus tard, ce n'est plus la peine, nos amis d'en face savent d'avance qu'on va reculer.
Le PQ est présentement un parti indéchiffrable, il lui faut donc donner un sérieux coup de barre sinon, il est foutu. Alors quoi ? Un coup de force peut-être ? Non ? Un putch alors? Non plus ? Brasser la cage au moins... Quant à la suite des choses, loi 101, Charte de la laïcité etc, on nous susurre avoir mis un homme là-d'sus ! Le dernier des vrais à part ça, un dur de dur m'sieurs-dames, le ministre des Affaires...
Et j'ai nommé : Jean-François Lisée.
André Vincent
P.S. Fait un cauchemar cette nuit : Coderre à Montréal, Trudeau à 'towa, et Couillard à Québec. Quand je me suis réveillé, j'étais tout trempe en lavette.