Un pays pour les femmes du XXIe siècle

Tribune libre

Est-il raisonnable de penser que la vie sur notre planète risque de disparaître dans un avenir prévisible d'une centaine d'années, à moins d'un changement radical des mentalités? Qui peut nous assurer à l'aube de l'immense crise écologique qui semble se dessiner que cet « Armageddon » ne se produira pas? Et combien de temps reste-t-il à l'humanité si elle ne rectifie pas le tir et ne s’engage pas sur une autre voie?

Il est complètement irrationnel de penser qu'on pourra éviter cette immense catastrophe en ayant recours à des solutions temporaires ou faciles et si un brusque et radical changement de cap n'est pas effectué.

Les gens qui pensent que Dieu est un homme, qu'il est Américain et qu'il parle anglais appuient en général les gouvernements qui nous conduisent à cette catastrophe, car nous savons toutes et tous que les riches et les puissants (en majorité des hommes) qui nous gouvernent ont des intérêts très immédiats à protéger. C'est ce que j'appelle la folie patriarcale.

Cette folie patriarcale ne doit plus dominer le monde. Ni au nom de Dieu, ni au nom de Yahvé, ni au nom d'Allah ou de tout autre dieu, mais au nom de l'humanité, le monde a besoin de façon urgente qu'un nouveau type de pays voit le jour.

Ce nouveau type de pays complètement différent de ceux qui existent présentement sera un pays dans lequel les femmes auront les mêmes droits que les hommes, dans lequel toutes et tous auront le contrôle absolu sur leurs corps et âme et dans lequel la religion, l'État et l'argent seront complètement séparés.

Ce nouveau pays type, c'est précisément le Québec-pays. Celui dont le monde a besoin. Et cela peut se produire seulement si les femmes québécoises francophones s'adressent à leurs compatriotes anglophones et autochtones et les invitent à se considérer comme des femmes au lieu d'être des anglophones ou des autochtones. « Femmes du Québec, unissez-vous pour créer ce nouveau pays dont le monde a besoin. Aidez-nous à bâtir ce nouveau pays dans lequel les femmes ne seront plus considérées comme une minorité et dans lequel elles pourront s'épanouir comme jamais auparavant ».

Plus de 50% de la population anglophone et autochtone du Québec est composée de femmes qui, comme les femmes francophones, luttent contre les discriminations dont elles sont victimes. C'est simple à comprendre : la lutte pour l'indépendance du Québec doit être en même temps une lutte pour l'indépendance des femmes, toutes les femmes, y compris les femmes anglophones et autochtones.

Nous devons clairement faire comprendre que la Révolution tranquille n'a pas été un combat pour la langue, mais un combat pour la liberté, y compris celle des femmes.


Nous savons toutes et tous que la gouvernance patriarcale est la même tant au Canada qu'aux États-Unis et que rien ne changera à court terme, même si Hillary Clinton est élue. Seul un Québec-pays peut être une solution alternative pour toutes ces femmes qui continuent de souffrir dans tous ces pays où les dieux ont été créés à l'image des hommes et où les religions patriarcales servent les intérêts des riches et des puissants, majoritairement des hommes.

En clair et en bref, l'indépendance du Québec peut être un modèle et un phare dans la nuit pour le reste de l'humanité par l'action politique et la liberté de ses femmes et c'est un homme « amériquébécois », qui vit aux États-Unis, mais aussi au Québec qui vous le dit.

[*John-Jean Ofrias est professeur de sciences sociales de l'Université d'État de New York à Suffolk County Community College. Il est l'auteur de Synchronicity Bleue, un roman qui commence en anglais avec un peu de français, puis devient un roman en langue française avec un peu d'anglais. Disponible chez Amazon.]

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John-Jean Ofrias (alias John-Jean) écrit pour des publications françaises et anglaises des deux côtés de la frontière canado-américaine. Ses articles ont paru dans d'éminentes et diverses publications, telles que New York Newsday, The Montreal Gazette, Vigile.Québec, La Voix de l’Est, Indépendantes.Québec, Journal Le Tour et The Sherbrooke Record. Le 23 juin 2014, The Montreal Gazette a publié un éditorial très controversé par John-Jean intitulé : « Parlez français, ou résignez-vous à devenir américain ». Dans cet éditorial, il a exhorté les anglophones du Québec à parler français (« Parlez bleu a-t-il dit ! ») et soutenir le mouvement indépendantiste du Québec. John-Jean est un citoyen des États-Unis mais il s'identifie avec enthousiasme comme « Amériquébécois » et il n'y a pas d'autre américain qui est plus impliqué dans le mouvement indépendantiste du Québec. Il est un défenseur franc du mouvement des femmes et il était le seul homme à parler à la célébration 2016 de la Journée internationale des femmes à Montréal, parrainée par Oui-Québec. John-Jean est l'auteur de Synchronicity Bleue, un roman au sujet d'une petite ville cachée au Québec qui va déterminer le destin de l'humanité. Il est le premier roman de John-Jean et peut-être le premier roman écrit en même temps pour les lecteurs de langue anglaise et les lecteurs de langue française. Le roman est surtout anglais au début et surtout français à la fin (la transition fait partie de l'histoire). Il habite dans les univers parallèles des Cantons de l'Est du Québec et l'East End of Long Island, New York, où il est professeur de sciences sociales de l'Université d'État de New York à Suffolk County Community College. Il est actuellement en train de faire une tournée de conférences des deux côtés de la frontière Canado-USA.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2016

    À l'américain John-Jean,
    "...le monde a besoin de façon urgente qu’un nouveau type de pays voit le jour."
    C'est faux. Vous confondez l'effet pour la cause.
    Dans tous les pays du monde ce sont les "matrices" qui ont tous les pouvoirs et c'est en réaction à l'abus de ces pouvoirs que le patriarcat "répète" ce qu'il a connu si tôt dans sa vie.
    Tant et aussi longtemps que les "matrices" ne seront pas "mise à jour", avant qu'elles ne se reproduisent, nettoyées des "virus" intergénérationnels , rien ne changera jamais...
    Et ce n'est pas une question d'instruction, d'argent, de liberté ou d'"enpowerment" qui aussi est une "répétition" des abus de pouvoir matriarcaux.
    Cessez d'idéaliser les causes dont vous déplorez les effets.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2016

    Merci encore, Monsieur Charron. Votre bataille est ma bataille. Le Vigil fait plus de bien que la Gazette, et aujourd'hui, je me rappelle de faire ce que je peux pour augmenter le financement pour Le Vigil.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2016

    Merci Monsieur Verrier pour vos pensées convaincantes au sujet de mon paradigme. Je suis en train d'écrire et de parler en public sur ma conviction que le mouvement de l'indépendance du Québec doit être identifié (avec plus d'emphase) comme un mouvement écologique et un mouvement féministe en même temps. j'essaie pour affiner mon argument selon lequel le mouvement indépendantiste se développera quand les anglophones qui sont les écologistes et féministes (comme moi) rejoignent le mouvement (comme je l'ai fait).

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2016


    Je me flatterai toujours, monsieur Ofrias, de vous avoir fait connaître aux lecteurs de Vigile, le 26 juin 2014 par un texte intitulé Coup de tonnerre à la Gazette. Je l'avais écrit parce que j'avais été fort enchanté par ce texte de vous paru 3 jours plus tôt dans la Montreal Gazette, donc à la toute la veille de notre Fête nationale. Vous y lanciez un cri de ralliement aux Anglo-Québécois afin qu'ils cessent à continuellement et collectivement tourner le dos à la culture québécoise
    http://vigile.quebec/Coup-de-tonnerre-a-la-Gazette
    Le 16 juillet de cette même année, je récidivais en reparlant de vous avec le texte Gazette muette et branle-bas sur le Net, dans lequel je démontrai comment notre bonne vieille colonisatrice Gazette faisait comme si il n'y avait aucunement une Affaire Ofrias, alors que sa tribune de lecteurs ne dérougissait point. Certains et certaines parlèrent de vous en bien, d'autres également en mal, mais, au moins, on discutait du contenu de votre message, Ce que la direction du journal se refusait de faire. On a voulu enterré vos propos comme on s'est toujours entendu pour ne pas trop parler d'un certain 22 avril 1849.
    http://vigile.quebec/Gazette-muette-et-branle-bas-sur
    Je félicite Pierre Cloutier de vous avoir fait plus amplement connaître à nos lecteurs.
    Je vous tire ma révérence et vous souhaite la BIENVENUE parmi nous, collaborateurs et collaboratrices de VIGILE.
    Claude G. Charron

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2016

    Tous les Québécois apprécieront sans réserve votre amour pour le Québec, d'autant plus que votre sentiment vient de ces treize colonies qui ont renversé la royauté depuis 1776 alors que nous continuons à lui prêter serment d'allégeance par l'entremise de nos élus, et que de surcroit nous tolérons que nos nouveaux arrivants prêtent serment à ce pays, le Canada, qui nous est hostile.
    Sur la question des genres. L'un ne vaut pas plus que l'autre car il faut les deux pour faire un monde et la continuité des générations n'est possible que par l'intime rapprochement de l'homme et de la femme. L'idéalisation de la femme est comme l'idéalisation de l'homme, l'un comme l'autre offense la réalité.
    L'hyper classe mondialiste et profiteuse compte autant d'hommes que de femmes. Car en général derrière chaque homme de pouvoir se tient une femme et inversement. Comme les sexes sont répartis assez équitablement chez les humains, il y a autant d'exploiteurs que d'exploiteuses. Mais je vous accorde qu'ils ne le font pas de la même façon. Accordons encore aux genres une certaine différence...
    Ceci rappelle que la nature sexuelle d'un humain ne constitue pas une classe sociale. En l'occurrence, la femme n'est pas intrinsèquement meilleure que l'homme. Les deux, le plus souvent produit d'une même société, s'attirent et se rencontrent dans les tribulations de la vie pour donner naissance à ceux qui les suivront.
    Entre l'homme et la femme, l'égalité est aussi plate que la pudeur protestante. La complémentarité est tellement plus riche de possibilités et excitante, ultimement féconde.
    Le féminisme social et économique a atteint globalement tous ses objectifs chez nous : droit de vote, égalité salariale et citoyenne y compris droit à la contraception. Le reste est affaire de culture et de génétique.
    Nous en sommes donc à toucher à la dictature de l'émotionel sur l'analytique, à la prépondérance de la gouvernance sur l'exercice du pouvoir et à la censure du discours politique en milieu familial pour ne plus y autoriser désormais que le sociétal, propre au bien nommé "marxisme culturel".