[->aut2751]La vie politique québécoise est gangrenée par le financement occulte des partis politiques, par les contrats accordés aux pourvoyeurs de fonds du parti au pouvoir, par la gestion des finances publiques au profit des amis du parti.
Les entreprises privées font leur beurre en installant un système de collusion connu de tous les gens de pouvoir. Le contournement de la loi sur le financement des partis politiques est tellement généralisé que même les ministres ont dû se faire rappeler que les entreprises n’avaient pas droit à faire de telles contributions. Le fait que chacun des ministres se voit confier la tâche de ramasser 100 000 $ pour les fonds du Parti libéral du Québec peut-il les placer dans des situations délicates ? Poser la question c’est y répondre…
La politique au Québec a pris, avec le retour du PLQ au pouvoir, un sérieux coup de vieux. Faire de la politique pour s’enrichir et enrichir ses amis rappelle les tristes moments où le patronage régnait dans tous les recoins de la société au Québec.
Le scandale des commandites et l’enquête qui s’en est suivi ont démontré que les politiciens fédéraux du Québec avaient plongé à pleines mains dans l’assiette au beurre sous la tutelle bienveillante du gouvernement fédéral. Il s’agissait seulement de démontrer sa loyauté à l’unité canadienne pour se voir offrir de juteux contrats. Seuls les plus corrompus en ont payé le prix, mais combien ont échappé aux mailles du filet ?
Cette corruption sent tellement mauvais que la vaste majorité (81%) de la population du Québec exige maintenant une commission d’enquête publique sur toute cette corruption qui mine l’attribution transparente des contrats publics aux niveaux municipal, scolaire ou national. Même, les associations de magistrats ou de policiers ont rejoint la majorité de la population sur la nécessité d’une telle enquête.
Le premier ministre Charest, lui, ne bronche pas. Il refuse. Il jette en pâture à une opinion de plus en plus outrée des enquêtes policières qui n’identifieront que les maladroits qui se feront fait prendre la main dans le sac, mais qui ne tireront pas au clair les actions des corrompus, des corrupteurs et autres entremetteurs qui savent s’enrichir tout en sauvant les apparences, tout en restant dans le cadre du dévoiement habile de lois pouvant être trop facilement contournés.
Charest refuse. Et malgré la volonté populaire, c’est lui qui décide. Tout ce pouvoir concentré dans les mains du premier ministre à toutes les apparences d’un pouvoir absolu allant à l’encontre du pouvoir de la majorité citoyenne. Les ministres et autres députés libéraux perdent de plus en plus la faible crédibilité qui leur reste en répétant comme des mantras les excuses de Charest pour couvrir la corruption révélée quotidiennement.
Cette corruption n’est que la manifestation des excès de bombance à laquelle les transferts des richesses vers les sommets de la société donnent lieu. La remise en question des principes d’égalité, les appels à l’enrichissement individuel qui serait la condition de l’enrichissement de tous, n’est que les discours de circonstance pour justifier le climat de collusion des amis du pouvoir politique ou économique. L’éloge de la richesse n’est pas celui de la richesse collective, partagée centrée sur la satisfaction des besoins sociaux dans un respect de notre environnement. C’est l’éloge des accapareurs, des monopolisateurs qui refusent que des règles démocratiques entravent l’accumulation de leur fortune.
C’est dans ce contexte qu’il faut juger du budget que nous concocte le gouvernement libéral de Jean Charest. Les mesures d’austérité imposées à la majorité de la population, par la hausse de taxes régressives qui frappent les plus démunis, la baisse des impôts pour les grandes entreprises et les banques qui ne paient pas leur juste part, les privatisations des services publics qui constituent une entreprise de démolition pour élargir les sphères d’investissement des profiteurs, tout cela doit provoquer une rage salutaire débouchant sur la volonté d’agir. Il faut en finir avec la concentration du pouvoir et de la richesse aux mains de cette minorité corrompue qui a l’audace de se présenter comme l’élite de la nation.
Devant un tel blocage issu de la concentration du pouvoir dans les mains du premier ministre, devant une telle effronterie de gens qui se pensent tout permis, un tribunal populaire à l’initiative des grandes organisations sociales et des organismes qui ont fait un appel à une commission d’enquête publique pourrait inviter à comparaître toutes les personnes voulant témoigner des pratiques douteuses marquant la gestion des finances publiques… dans la perspective d’imposer par la mobilisation populaire cette enquête publique que le peuple du Québec réclame jusqu’à maintenant en vain.
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