Une cachoterie irresponsable!

Quand des faits et tendances observés et documentés commandent de réfléchir comme société pour en mesurer et contrer les impacts négatifs, et quand un politicien cache ces faits à la population, il agit en irresponsable.

La langue - un état des lieux


Jean Charest et son gouvernement semblent manoeuvrer pour éviter à tout prix un autre débat chaud, mais quand même fondamental, sur la vitalité et l'avenir du Français au Québec. Pourquoi? Mauvais moment dans une dynamique préélectorale. Crainte de faire un petit détour par la figure imposée du débat partisan, qui n'est pourtant pas la seule façon d'en débattre d'ailleurs. Enfin, crainte d'attiser le nationalisme, démonisé en extrémisme.


Jean Charest et son gouvernement devraient pourtant savoir que les sociétés se dégradent et les extrémismes se nourrissent de la négation systématique de la réalité, des blocages, des situations perdues, du désespoir. Faut-il, par le secret sur des données et le refus du débat de société, attendre que la nation québécoise en soit à un réveil brutal, à retardement et doublé de désespoir?
Les citoyens ont le droit de savoir. Les citoyens ont le droit que leurs institutions démocratiques servent à discuter des vraies questions sur l'avenir. L'économie oui! Mais aussi la langue qui est fondamentale pour définir une société et particulièrement la québécoise en Amérique du Nord. Si elle est à risque de devenir minoritaire et de se folkloriser, il faut discuter du phénomène et des moyens de le contrer de façon efficace, ouverte et respectueuse. Tous les partis politiques au Québec doivent s'élever au dessus de la tactique et du court terme quand il s'agit des éléments fondamentaux du Québec.
Quand des faits et tendances observés et documentés commandent de réfléchir comme société pour en mesurer et contrer les impacts négatifs, et quand un politicien cache ces faits à la population, il agit en irresponsable. Or c'est le boulot du politicien de prendre à bras le corps, d'animer et, s'il a de la vision, d'éclairer un débat de société. D'autant plus quand ce débat est prévisible ou devenu incontournable.
Jean Charest a le droit d'avoir un point de vue différent de ceux de René Lévesque et de Robert Bourassa. Occupant les mêmes fonctions et face à des enjeux de même importance, il doit toutefois être à la hauteur de leur sens des responsabilités.
Ouvrons les livres et lançons le débat! La langue française est encore plus belle lorsqu'elle parle d'elle-même.
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André Gariépy
Montréal
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