Billet
Une seule façon de faire?
par Jacques Fournier
organisateur communautaire retraité
Paru dans Le Devoir du 20 octobre 2009
Au cours des dernières années, dans le réseau de la santé et des services sociaux, les Directions de la santé publique (DSP) ont implanté la dictature de ce qu’ils appellent « la meilleure et unique façon de faire » (« one best way »). C’est une méthode basée sur les recherches scientifiques, surtout américaines : il n’y a qu’une seule façon de bien faire les choses, que ce soit d’animer les cours pré-natals destinés aux jeunes mères démunies, les rencontres avec les adolescents, etc. Finies l’initiative locale et la créativité des intervenants : au nom de la science, tout le monde doit travailler de la même façon, à une virgule près.
Il a donc été ironique de constater que, dans le cas de la vaccination contre la grippe A (H1N1), à partir des mêmes nombreuses études scientifiques, les provinces canadiennes sont arrivées à des conclusions différentes quant à la séquence idéale de vaccination (grippe saisonnière d’abord, H1N1 ensuite, ou l’inverse). La science serait-elle devenue incertaine dans ses conclusions? C’est, je crois, une petite leçon d’humilité pour les Directions de la santé publique, qui sont toujours sûres d’avoir raison concernant « la meilleure et unique façon de faire ». Peut-être que, dans l’organisation des programmes de prévention, l’on pourra dorénavant redonner un peu de latitude aux initiatives locales et à l’expérience des intervenants sur le terrain.
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