Je ne suis pas un partisan de la « politique de la chaise vide ». Je crois que lors des commissions parlementaires et consultations gouvernementales, les groupes communautaires, féministes, écologistes, les syndicats, les citoyens et citoyennes doivent faire des mémoires et des représentations. Quand quelques-unes de nos propositions sont retenues, on se dit qu’on n’a pas perdu son temps.
Mais je constate qu’avec le ministre Gaétan Barrette, les paramètres ont changé. En plus de quarante ans de militance dans le milieu communautaire, je n’ai jamais vu un ministre aussi obtus et fermé. Par exemple, lors de la commission parlementaire sur la création des super-hyper-méga-établissements, il n’a pas pris en considération 95% des mémoires présentés. Il croit qu’il a toujours raison et qu’il n’a pas besoin des avis des autres. Il a ouvertement méprisé les chercheurs qui posaient des questions de fond.
Au cours des prochains mois, le ministre Barrette fera de nouvelles consultations sur diverses politiques. Devrait-on lui présenter des mémoires ? Certains de mes amis disent : boycottons-le, ne lui présentons aucun mémoire, il sera sidéré et cela le fera réfléchir. J’en doute : le ministre dira plutôt que son projet est parfait puisque personne ne le conteste.
Dans nos groupes communautaires et dans nos syndicats, on sait tout ce que la rédaction d’un mémoire implique : recherches, remue-méninges, consultations, etc. pour arriver au consensus le plus démocratique possible au sein de l’organisme. Sur le ton de l’humour, je suggère ceci : présentons à Gaétan Barrette un copié-collé de nos précédents mémoires car il ne les a pas lus. Il n’y verra que du feu. Cela nous facilitera la tâche et nous économiserons ainsi nos énergies. Décidément, le ministre Barrette a un sérieux problème avec la démocratie participative.
L'auteur est un organisateur communautaire retraité.
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