Daphné Cameron - Quelques milliers de manifestants ont déferlé dans la rue Sainte-Catherine, hier après-midi, afin d'inciter les Canadiens à voter contre les conservateurs le 14 octobre. Différentes personnalités du monde culturel, syndical et social se sont mobilisées pour dénoncer les décisions du gouvernement de Steven Harper.
«Depuis que les conservateurs sont au pouvoir, la société québécoise a subi un recul énorme sur le plan social, a affirmé la présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Claudette Carbonneau. Le non-respect de Kyoto, les tentatives de criminaliser l'avortement, les coupes dans la culture... En 30 mois au pouvoir, le gouvernement Harper a causé d'énormes dégâts.»
L'idée de manifester contre les positions du parti conservateur a germé dans la tête des comédiens Emmanuel Bilodeau et Vincent Graton il y a un mois. Depuis, une trentaine de groupes comme Greenpeace, l'Assemblée des Premières Nations du Québec, la Ligue des droits et libertés et le Collectif pour un Québec sans pauvreté se sont graduellement greffés à leur projet.
«Ce n'est pas une manifestation partisane. On veut simplement dire aux Québécois et aux Canadiens anglais de dire oui à la paix, à l'environnement et à la justice sociale en votant pour n'importe quel autre parti que le Parti conservateur», a souligné Emmanuel Bilodeau.
François Saillant, coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain, a marché pour dénoncer le peu d'investissements dans la lutte contre la pauvreté: «Nous avions un gouvernement qui avait les moyens d'investir dans le logement social et la lutte contre la pauvreté, mais qui décidé de dilapider les surplus dans les baisses d'impôts. On ne peut pas dire que les libéraux ont fait mieux, mais sur d'autres enjeux comme les droits des autochtones et l'avortement, les conservateurs sont encore pires.»
Pour la première fois, le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec, Ghislain Picard, a fait une intervention partisane: «Les conservateurs se sont rangés du côté de la minorité pour voter contre la Déclaration sur le droit des peuples autochtones à l'ONU et ont coupé dans un programme sur les langues autochtones. Il est clair que la question autochtone a peu d'importance pour eux.»
Selon les organisateurs, entre 5000 et 10 000 personnes ont participé à la manifestation d'hier, qui s'est conclue par des prestations de Paul Piché, Mara Tremblay, Vincent Vallières et Richard Séguin, entre autres.
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Photo: Robert Skinner, La Presse