Souverainistes, il faut aimer Justin

Ce jeune Trudeau, qui porte les idées de son père, qui essaie d'égaler son arrogance, c'est votre meilleur ennemi.

Élections fédérales du 14 octobre 2008


Puis-je émettre une idée contre nature??
C'est à propos de Justin, fils de Pierre Elliott Trudeau, golden boy libéral, candidat dans Papineau et star de vidéos bilingues-bilingual videos sur son site électoral.
Voilà. Depuis le début de cette campagne, les militants souverainistes ont des boutons quand ils parlent de M. Trudeau. Il faut dire que PET est aux souverainistes ce que Moby Dick était au capitaine Achab, un ennemi tout-puissant, qui les a battus effrontément.
Des militants se décrivant comme de jeunes patriotes ont talonné le fils sans relâche depuis un mois. Gérald Larose et Elsie Lefebvre se sont fendus d'une lettre le dénonçant dans Le Devoir. Puis, récemment, Gilles Duceppe, grandiloquent à souhait, a décrété qu'il fallait battre Trudeau dans Papineau, «?dans l'intérêt de la nation?».
Et c'est ici que j'arrive avec mon idée contre-nature. Permettez??
O.K. Si j'étais un militant souverainiste, moi, je voterais pour Justin Trudeau. Je ferais même du bénévolat pour sa campagne. Si j'étais militant souverainiste, aujourd'hui, je m'assurerais que Vivian Barbot perde aux mains du fils de PET.
J'aimerais, ici, laisser une seconde aux militants souverainistes le temps d'éponger le café qu'ils viennent de renverser sur leur Presse.
Et je continue?: quel adversaire de rêve, Justin Trudeau?!
Voici un fédéraliste souverainement déconnecté. Qui astique avec zèle une idée du Canada comme elle plaît probablement à Moose Jaw. Mais cette idée, j'en suis convaincu, ne résonne absolument pas chez le Québécois moyen.
Justin Trudeau est aux fédéralistes québécois ce que Nathalie Elgrably est à la droite économique québécoise. C'est-à-dire qu'ils ne représentent, dans leurs domaines respectifs, à peu près personne.
Je suis convaincu que la vision Disney qu'a M. Trudeau du Canada et du fédéralisme fait en sorte que chaque fois qu'il ouvre la bouche pour verbaliser ses fables rose bonbon, des milliers d'indécis se disent que le OUI n'est peut-être pas une si mauvaise idée.
Bref, M. Duceppe, vous êtes dans le champ. Ce jeune Trudeau, qui porte les idées de son père, qui essaie d'égaler son arrogance, c'est votre meilleur ennemi.
Mais bon, si vous croyez que l'intérêt de la nation passe par Mme Barbot plutôt que par ce meilleur ennemi-best ennemy, c'est votre «?call?», comme on dit. Après tout, c'est vous qui marchez sur l'eau, ces jours-ci, pas moi.
(...)


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